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Doit-on limiter le nombre de bateaux de croisière pour lutter contre la pollution?

Un seul navire de croisière émet l'équivalent en CO2 de 83 600 véhicules.

Photo aérienne d'un immense bateau de croisière, avec de hauts édifices du centre-ville d'Halifax derrière.

Le navire Oasis of the Seas entre dans le port d'Halifax, en Nouvelle-Écosse, le 7 juin 2022.

Photo : CBC / Steve Lawrence

RCI

Le port d'Halifax, en Nouvelle-Écosse, prévoit accueillir jusqu'à 375 000 touristes sur des bateaux de croisière cette saison. Ce serait 74 000 visiteurs de plus qu’en 2023.

En 2022, les retombées économiques pour Halifax ont été de 135 millions de dollars, selon Lori MacLean, porte-parole de l’autorité portuaire.

Cependant, un seul navire de croisière émet l'équivalent en CO2 de 83 600 véhicules. Ses émissions de particules fines représentent plus d'un million d'automobiles.

Quand une industrie génère une activité économique si lucrative, a-t-on le loisir de lui imposer des restrictions?

Un navire de croisière entre dans un canal à Venise.Agrandir l’image (nouvelle fenêtre)

Le bateau de croisière MSC Magnifica dans le port de Venise, en Italie, le 9 juin 2019.

Photo : afp via getty images / MIGUEL MEDINA

Après tout, c’est ce que des destinations touristiques extrêmement populaires, comme Venise et Amsterdam, font. Elles limitent l'accès aux navires de croisière (nouvelle fenêtre), afin de réduire la pollution que génèrent ces navires et leur afflux massif de touristes.

Les villes canadiennes peuvent-elles se permettre d’en faire autant? Luc Renaud, professeur associé au département d'études urbaines et touristiques de l'Université du Québec à Montréal (Université du Québec à Montréal), croit que les villes ont le pouvoir de dicter leurs propres règles.

Pour l’industrie de la croisière, des destinations touristiques comme Halifax ou Québec, sont uniques, dit-il. Il y aura toujours une demande pour la clientèle d'aller vers ces pays.

En d'autres mots, les compagnies de croisières ne peuvent pas bouder les destinations. Donc, c'est nous qui, au final, a le gros bout du bâton pour dire: voici nos conditions, affirme M. Renaud.

Ceci dit, les villes canadiennes ne font pas encore face à un problème de surtourisme comme de grandes destinations européennes.

Il faut comprendre aussi que les chiffres, les volumes de touristes de croisière qu'on accueille au Canada ou dans l'est du Canada [...] sont assez minimes encore en ce moment par rapport à ce qu'on peut voir ailleurs dans le monde, dit Luc Renaud.

Un grand bateau de croisière aperçu entre deux édifices.

Le bateau de croisière Ocean Endeavour dans le port de Saint-Jean de Terre-Neuve à l'été 2022.

Photo : Radio-Canada / Kyle Mooney

Comme mesure antipollution, le port d’Halifax ramènera l’alimentation électrique à distance pour les navires cet été. Cela leur permettra d’éteindre leurs moteurs lorsque les navires au quai. Autrement, les moteurs continuent de fonctionner à quelques rues du centre-ville.

Lori MacLean, de l’autorité portuaire, affirme que l’objectif pour ce port est de trouver un équilibre entre trois choses : la communauté, l’environnement et l’apport économique.

D’après le reportage de Kheira Morellon

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