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Jour de la Terre : des manifestations pour dénoncer l’inaction gouvernementale
Des manifestations étaient organisées dans trois grandes villes canadiennes dimanche, à la veille du Jour de la Terre, pour presser les gouvernements d’en faire davantage afin de lutter contre les changements climatiques et de protéger l’environnement.
À Montréal, des centaines de militants se sont réunis en début d'après-midi au pied du mont Royal pour participer à un rassemblement sous le thème de l’avenir énergétique.
À l’aide de pancartes et de banderoles, ils ont porté leur message jusqu’à la Place des Arts en déambulant dans les rues du centre-ville. Certains étaient très critiques envers le gouvernement Legault, qu’ils accusent d'effectuer une fausse transition énergétique
.
Il [le gouvernement] nous propose des projets comme Northvolt, des projets d’éoliennes ou d’hydrogène vert, en disant que ça va sauver la planète. Mais c’est encore des projets industriels qui vont extraire plus de ressources du territoire et détruire la biodiversité
, a indiqué Shirley Barnea, du groupe Pour le futur Montréal
, un des organismes qui ont organisé ce rassemblement, tout comme ATTAC Québec, La planète s'invite au Parlement
et Le chœur de la transition
.
Parmi les marcheurs se trouvaient également des élus et des membres de délégations de Projet Montréal, du Parti québécois et de Québec solidaire, entre autres.
Cette crise-là, la crise climatique, elle ne s’en va nulle part.
C’est important de continuer à mettre de la pression sur les gouvernements parce que le Québec est en voie de rater ses objectifs de réduction [des émissions] de gaz à effet de serre pour 2023, et ça, ce n’est pas acceptable
, a lancé Gabriel Nadeau-Dubois.
On voit qu'on est beaucoup dans l'économie présentement et on fait fi un peu des critères environnementaux. Il faut s’assurer que cette transition se fasse de manière juste.
Transport collectif et qualité de l’air
À Québec, des centaines de manifestants ont également participé à une marche qui a débuté sur les plaines d’Abraham et qui a pris fin devant l’Assemblée nationale. Des discours ont aussi été prononcés au cours de cette manifestation organisée par la Coalition régionale justice climatique et sociale sous le thème du transport et de la qualité de l’air.
Les manifestants ont dénoncé les dépassements de la norme du taux de nickel enregistrés à Limoilou (nouvelle fenêtre) au cours des derniers mois et ont réclamé une meilleure offre en matière de transport collectif.
D’ailleurs, contrairement à l’an dernier, le Réseau de transport de la Capitale n’a pas institué de journée gratuite à l'occasion Jour de la Terre (nouvelle fenêtre) cette année.
Les plus grands secteurs émetteurs de gaz à effet de serre au Québec sont les transports : c’est 43 % de nos émissions au Québec
, a fait remarquer Étienne Grandmont, de Québec solidaire.
Évidemment qu’il faut plus de transport en commun à Québec et il faut un tramway. Il ne faut pas faire un troisième lien autoroutier en dessous ou par-dessus le fleuve.
Je pense qu’on utilise encore beaucoup de pétrole alors qu’on a d’autres ressources qui nous permettraient de faire un virage qui serait non seulement responsable pour la planète mais [qui] laisserait plus d’argent dans la poche des gens. Les pétrolières extirpent des milliards de nos poches chaque année
, a pour sa part commenté le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon.
Limiter la production de plastique
Pendant ce temps, à Ottawa, des centaines de personnes ont marché pour dénoncer la production mondiale de plastique.
Ils se sont réunis devant le parlement avant de défiler au centre-ville et de terminer leur marche devant le Centre Shaw, où aura lieu, à compter de mardi, la quatrième ronde de négociation pour un traité mondial destiné à réduire la production de plastique (nouvelle fenêtre). Des délégués de 174 pays participeront à ces négociations, qui se dérouleront jusqu’au 29 avril.
Même si le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, ne s’est pas opposé à des mesures pour limiter la production de plastique, les manifestants en attendent davantage du gouvernement canadien, dont ils dénoncent l’inaction.
Le Canada est un pays riche et, par conséquent, il doit en faire davantage. Actuellement, il n’est pas à la hauteur quand on parle de lutte contre les changements climatiques et de pollution par le plastique.
Ça prend beaucoup plus d’efforts pour s’assurer d’avoir une réduction rapide, entre autres dans les secteurs pétrolier et gazier, pour lesquels il n’y a toujours pas de plafond d’émissions au Canada, même s’ils sont les principaux secteurs en [matière] d’émissions de gaz à effet de serre. Et c’est 99 % du plastique qui vient des hydrocarbures
, a poursuivi M. Bonin.
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Avec les informations d'Aimée Lemieux, de Camille Kasisi-Monet et de Flavie Villeneuve
Une adaptation en arabe de ce texte est disponible en arabe sur le site de RCI.