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Le Liban secoué par l'assassinat de Gemayel

Radio-Canada

L'armée est déployée dans les rues de Beyrouth dans la foulée de l'assassinat du ministre Pierre Gemayel, réputé antisyrien. Ce meurtre attise encore la crise politique à laquelle le pays faisait déjà face.

L'assassinat du ministre libanais de l'Industrie, Pierre Gemayel, soulève l'indignation au Liban et dans le monde.

M. Gemayel, un chrétien maronite réputé antisyrien, a été tué dans la banlieue nord de Beyrouth. Sa voiture a été arrêtée par trois hommes armés qui ont ouvert le feu sur lui. Son décès a été constaté à l'hôpital où il a été conduit.

M. Gemayel avait très sévèrement critiqué, dernièrement, la Syrie et ses alliés du Hezbollah libanais, milice chiite armée au centre du conflit de l'été avec Israël.

Connu pour son franc-parler, le ministre était issu du Parti phalangiste fondé jadis par son grand-père. Il était, à 34 ans, une étoile montante de la scène politique libanaise.

L'armée a été déployée dans la capitale pour éviter que la situation ne dégénère, des centaines de personnes étant descendues dans les rues. Les militaires ont notamment pris position sur la « ligne verte », qui délimitait les quartiers chrétiens des zones musulmanes pendant la guerre civile.

Dans les circonstances, les festivités de la fête l'indépendance libanaise, prévues mercredi, ont été annulées.

La Syrie montrée du doigt

« Nous pensons que la main de la Syrie est derrière tout cela », a déclaré le chef de la majorité parlementaire antisyrienne, Saad Hariri. « Ils font ce qu'ils ont promis de faire, ils veulent assassiner tout homme libre au Liban, a-t-il ajouté. Ils ont repris le cycle ».

Le père de M. Hariri, l'ancien premier ministre Rafic Hariri, a lui-même été assassiné le 14 février 2005. Il était, lui aussi, dans la mouvance antisyrienne au moment de son meurtre. Cet événement avait d'ailleurs secoué la société libanaise, créant un mouvement qui allait conduire à la sortie des troupes syriennes du pays. Cet épisode récent de l'histoire libanaise a été nommé la « Révolution du cèdre ».

Réagissant à l'annonce de la mort de M. Gemayel, le régime syrien a plutôt accusé « ceux qui veulent aider Israël à prendre pied » au Liban.

De son côté, le ministre des Communications Marwan Hamadé a tenu à rappeler que le régime syrien et le Hezbollah libanais avaient proféré des menaces, récemment, à l'endroit du bloc politique antisyrien.

Pendant ce temps, l'ancien président Amine Gemayel, père de la victime, a exhorté ses partisans à ne pas céder à la tentation d'une « réaction de vengeance ». Le Hezbollah prosyrien a demandé, lui aussi, au camp du ministre tué de réagir avec « retenue ».

Tensions exacerbées

L'assassinat de M. Gemayel survient sur fond de grave crise politique au Liban, pendant que l'ONU s'apprête à charger un tribunal international de juger les assassins de l'ancien premier ministre Hariri.

La commission d'enquête des Nations unies avait conclu, en octobre 2005, que des responsables syriens et leurs alliés libanais étaient impliqués dans cet assassinat. Damas nie toute responsabilité.

Ce tribunal international a été réclamé par l'actuel gouvernement libanais, quelques heures après la démission du quart de ses ministres. Cinq élus chiites prosyriens, issus notamment du Hezbollah et du mouvement Amal, ont claqué la porte du conseil des ministres, le 11 novembre, bientôt suivis par un autre ministre.

Le Hezbollah réclame la chute du gouvernement, qu'il juge illégitime. Il s'oppose vigoureusement à la création du tribunal international.

« Le peuple du Liban ne renoncera pas au tribunal international. Cela va renforcer sa détermination, a toutefois lancé Saad Hariri. Nous allons traduire en justice ceux qui ont tué Pierre Gemayel. »

Famille illustre, passé violent

La famille Gemayel a été très influente dans l'histoire du Liban. Pierre Gemayel était le fils de l'ancien président Amine Gemayel et le neveu de Béchir Gemayel, assassiné lui aussi après son élection à la présidence en 1982.

Le grand-père de Pierre Gemayel, nommé Pierre Gemayel lui aussi, avait fondé le Parti phalangiste dans les années 1930, prônant l'indépendance libanaise.

Homme politique apprécié des uns, décrié par d'autres, il avait échappé au cours de sa vie à plusieurs tentatives de meurtre.

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