Réchauffement du climat : les tiques de plus en plus courantes au Labrador
Les tiques à pattes noires commencent à être recensées au Labrador.
Photo : The Associated Press / James Gathany
Pendant l’été 2023, la vétérinaire Rebecca Jackson a découvert des tiques sur des animaux n’ayant pas voyagé à l’extérieur du Labrador.
Bien qu’il y ait toujours eu certaines espèces de tiques au Labrador, notamment la tique du lapin, c’était la première fois que Mme Jackson découvrait des spécimens pouvant transmettre des maladies à l’humain, soit la tique à pattes noires et la tique américaine du chien.
Mme Jackson s’inquiète que la découverte de ces deux espèces chez des animaux de compagnie n’ayant pas séjourné à l’extérieur du Labrador, signe qu’elles seront de plus en plus nombreuses dans la région.
Si on en a vu deux, on se demande combien nous en avons raté
, s’interroge-t-elle.
Rebecca Jackson invite donc ses concitoyens à faire preuve de vigilance et à vérifier la présence de tiques sur leurs animaux de compagnie.
Une migration qui se poursuit
Professeure de biologie à l’Université Mount Allison, Vett Lloyd étudie l’habitat et les habitudes des tiques depuis de nombreuses années.
Alors qu’autrefois ces bestioles arrivaient dans les provinces maritimes sur des oiseaux migratoires venus des États-Unis et mouraient pendant l’hiver, le réchauffement du climat fait en sorte qu’elles survivent à la période froide.
Elles ne meurent plus. Et le problème, c’est qu’après un bon repas de sang, une femelle peut pondre entre 2000 et 3000 œufs
, explique Mme Lloyd.
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Comme elles survivent aussi aux rudesses de l’hiver des Maritimes, il y a plus de risques que des oiseaux de la région les transportent plus loin vers le nord.
C’est ce qui explique qu’on les retrouve de plus en plus à Terre-Neuve depuis cinq ans, quoique le Labrador ait été épargné jusqu’à maintenant.
On commence à trouver des tiques dans le nord du Québec, donc ce n’est qu’une question de temps
, dit la spécialiste.
Puisque les tiques injectent un produit qui anesthésie la peau lorsqu’elles piquent, il est parfois difficile de remarquer leur présence, dit Vett Lloyd. Les personnes qui passent du temps en forêt ou dans les herbes hautes devraient donc prendre le temps de s’inspecter une fois rentrées à la maison et, au besoin, de retirer les tiques au moyen d'une pince à épiler.
D’après des informations d’Heidi Atter, de CBC
