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Des pourvoiries réclament la possibilité d’acheter leur terrain

un homme debout derrière un pupitre, un homme et une femme assis derrière une table

Des pourvoiries de l'Abitibi-Témiscamingue réclament au gouvernement du Québec la possibilité d'acheter le terrain sur lequel sont situées leurs installations.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Des pourvoiries de l'Abitibi-Témiscamingue réclament au gouvernement du Québec la possibilité d'acheter le terrain sur lequel sont situées leurs installations.

En conférence de presse mardi, Tourisme Abitibi-Témiscamingue et l'Association des pourvoiries de la région ont réclamé un traitement plus équitable pour les pourvoiries à droits non exclusifs (PDNE).

Celles-ci n'ont présentement pas la possibilité de devenir propriétaires du terrain sur lequel elles exploitent leur entreprise, établie sur les terres publiques, contrairement à ce qui est possible en villégiature privée.

Une situation que dénonce le président de l'Association des pourvoiries de l’Abitibi-Témiscamingue, Yves Bouthillette.

On se fait refuser, en tant qu’entrepreneurs au Québec, la possibilité de consolider nos entreprises par la simple acquisition de nos fonds de terrain pendant que de l’autre côté, une personne, un privé peut acquérir son fonds de terrain, le revendre et peut l’utiliser de façon privée ou commerciale, affirme-t-il.

Pendant que tu dis à Pierre que tu n’as pas le droit d’y vendre [le fond de terrain], tu dis à Jacques, toi, tu as le droit de l’avoir. C’est complètement inéquitable!

Une citation de Yves Bouthillette, président de l'Association des pourvoiries de l’Abitibi-Témiscamingue

M. Bouthillette soutient que cette situation fragilise la sécurité financière des exploitants de pourvoiries à droits non exclusifs, qui ont de la difficulté à obtenir des prêts pour investir dans leur entreprise.

un homme souriant, debout pour se faire prendre en photo

Le président de l'Association des pourvoiries de l’Abitibi-Témiscamingue, Yves Bouthillette.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Ce que ça leur donnerait comme possibilité, c’est de pouvoir prendre de l’expansion parce qu’ils auraient des garanties pour aller voir les bailleurs de fonds, les institutions financières. Ça leur donnerait une sécurité, au cas où il arrive des choses qui n’arrivent jamais, comme des pandémies, des feux de forêt ou des ravageurs, dit-il avec une pointe d’ironie.

Un manque d’explications qui dérange

Le président du conseil d’administration de Tourisme Abitibi-Témiscamingue, Émilien Larochelle, estime que la solution proposée, qui permettrait aux PDNE d’acheter leur terrain au ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), ne ferait que des gagnants.

Ce sont des entreprises qui amènent de l’argent frais ici en région, qui permettent à des gens de vivre de ce produit-là. On a de la difficulté à comprendre pourquoi le MNRF s’entête à ne pas vouloir accorder ça. Y a-t-il une raison quelque part ? Une réalité qui nous échappe? Ça peut arriver, mais ils ne se sont jamais expliqués à ce niveau-là, exprime-t-il.

Yves Bouthillette déplore également le manque d’explications avancées par le ministère pour justifier le refus présentement opposé à la demande.

Les meilleures réponses qu’ils nous ont données, c’est qu’ils ne veulent pas nous vendre les fonds de terrain pour ne pas privatiser le territoire. Moi je demande: “C’est quoi la différence entre un terrain loué où tu n’as pas le droit de venir parce que j’ai mes infrastructures ou un terrain acheté où j’ai mes infrastructures?, questionne-t-il.

Un représentant du ministère aurait également laissé savoir à M. Bouthillette que le MRNF ne souhaitait pas voir les exploitants de pourvoiries à droits non exclusifs faire des profits en revendant les terrains nouvellement acquis.

Un haut fonctionnaire m’a dit: “On ne veut pas faire ça pour que les pourvoiries à droits non exclusifs achètent les terrains, les revendent ensuite et fassent beaucoup d’argent”. Quand on commence à me dire qu’une entreprise québécoise ne peut pas faire d’argent au Québec et qu’un non résident du Québec peut luiacquérir son fond de terrain de bail de villégiature et le revendre, le louer ou faire tout ce qu’il veut avec, là il n’y a plus d’équité, il n’y a plus de sens, il n’y a plus de bon sens, dénonce-t-il.

Yves Bouthillette réclame maintenant une rencontre avec la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.

Le MRNF n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.

Des fermetures à prévoir ?

Si le MRNF ne répond pas de façon favorable à la demande de Tourisme Abitibi-Témiscamingue et des pourvoiries, M. Bouthillette craint de voir certaines entreprises mettre la clé dans la porte à court terme.

C’est certain que ça va arriver. Ça va arriver dans certains cas très bientôt, sinon cette année. Il y en a plusieurs qui vont être obligés de sortir de la business. Ils vont les vendre pour des peccadilles. Ils vont les perdre, ils vont les vendre pour un prix minime. Pour les pourvoiries à droits non exclusifs, avec le système et la conjoncture socio-économique qu’on a maintenant, c’est sûr qu’on s’en va vers un mur, prévoit-il.

un homme debout dans une salle pour se prendre en photo

Le président du conseil d’administration de Tourisme Abitibi-Témiscamingue, Émilien Larochelle.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Émilien Larochelle, pour sa part, tient à rappeler que la revendication ne constitue pas une croisade contre les pourvoiries à droits exclusifs.

Nous autres, on ne fait pas de distinction, qu’elles soient à droits exclusifs ou à droits non exclusifs. Nous autres, le produit, c’est la pourvoirie et on est avec eux autres. Pourquoi? Parce qu’ils ont un impact sur le tourisme qui vient ici. Un chasseur qui vient des États-Unis ou de l’Ontario, c’est un touriste. Il vient ici et il ne passe pas juste un après-midi, il vient passer une ou deux semaines. Donc sur le plan économique, c’est très très important, conclut-il.

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