Les travailleurs étrangers se font attendre dans les usines de transformation

Alors que le crabe et la crevette arrivent dans nos assiettes, les travailleurs étrangers, eux, se font attendre dans les usines de transformation de fruits de mer de la Côte-Nord en raison de l'imposition d'un visa pour certains travailleurs mexicains.

Au début du mois d'avril, seulement 12 des 75 travailleurs mexicains étaient en poste à l'usine de Crustacés Baie-Trinité.

La députée bloquiste de Manicouagan, Marilène Gill, soutient que les choses avancent lentement au gouvernement fédéral. Je vous dirais que c'est un peu comme l'arrivée des travailleurs mexicains : c'est vraiment au compte-goutte, lance-t-elle en entrevue à Bonjour la Côte.

La députée ajoute que cela fait un mois jour pour jour que les industriels ont organisé une rencontre d'urgence avec Ottawa.

Ça fait un mois qu'on essaie de faire passer le message.

C'est une très mauvaise nouvelle qui est arrivée le 29 février. Nouvelle symptomatique, en fait, qui montre l'intérêt du gouvernement par rapport au secteur des pêches. On prend une décision au pire moment pour les industriels et pour la pêche elle-même.

Marilène Gill, qui avait demandé la mise sur pied d'un comité d'urgence à Ottawa, soutient que la création de ce comité a été refusée par les ministres de l'Immigration et des Pêches.

Puisque la saison de la pêche à la crevette s'annonce catastrophique dans la région, la députée fait valoir que cela occasionne un très grand stress sur les divers acteurs du milieu de la pêche.

Elle espère que le budget fédéral qui sera présenté la semaine prochaine tiendra compte de l'industrie des pêches. D'ici là, la députée dit continuer à faire pression sur le gouvernement pour que les choses bougent plus rapidement.

J'espère qu'on va donner un signal aux pêches qu'on est intéressés par leur développement, par leur avenir, par la Côte-Nord, par l'Est-du-Québec.

Les pêcheurs de l'Est et les transformateurs tiennent d'ailleurs une rencontre mercredi matin.

Les travailleurs peuvent bénéficier d'un traitement prioritaire

Par courriel, le ministère de l'Immigration, de la Francisation et l'Intégration affirme que les ouvriers qui veulent un permis dans une usine de transformation du poisson et des fruits de mer ou à titre de manœuvre dans la transformation du poisson et des fruits de mer peuvent bénéficier d'un traitement prioritaire et nous continuons à traiter ces demandes en priorité.

Le ministère ajoute ne pas contrôler toutes les étapes du processus.

Des services étendus de collecte de données biométriques ont été [créés] à l'ambassade du Canada au Mexique afin d'accélérer les demandes des ressortissants mexicains souhaitant travailler au Canada. Le gouvernement du Canada a également étendu ses services à Monterrey, à Guadalajara et à Mérida afin d'atteindre directement un plus grand nombre de clients, peut-on lire.

Aucune exemption n'est prévue pour les groupes de travailleurs mexicains qui doivent se munir d'un visa.

La ministre Lebouthillier au courant des inquiétudes

Également par courriel, la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Diane Lebouthilllier, dit être au courant des inquiétudes soulevées par le secteur des pêches.

C’est pourquoi mon bureau et moi-même travaillons d’arrache-pied avec tous les intervenants afin de trouver une voie de passage pour les travailleurs mexicains dans les meilleurs délais.

Elle soutient toutefois que tous les travailleurs mexicains nécessaires au fonctionnement des usines de la région sont arrivés au pays.

Je peux vous confirmer qu’en date de lundi, la majorité des travailleurs mexicains nécessaires ont posé pied au Québec et sont dans les usines de transformation en ce moment même.

[Les travailleurs] sont déjà au travail ou sur le point de débuter. Ces usines ont maintenant la masse critique nécessaire de travailleurs afin d’assurer le bon déroulement de la saison de pêche au crabe dans l’Est-du-Québec, écrit-elle.