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Robert Miller, Future Electronics et Le Reine Elizabeth visés par une nouvelle poursuite

Le milliardaire, deux ex-employés de Future Electronics et l'hôtel Le Reine Elizabeth sont visés par cette requête.

Portrait de Robert G. Miller.

Robert G. Miller

Photo : Forbes/Lumisculpt/Asbed

Une nouvelle poursuite contre Robert Miller atteste de l’ampleur de l’implication d’ex-employés de Future Electronics dans le système d’exploitation sexuelle mis sur pied par le milliardaire et fondateur de la compagnie.

La requête, déposée au nom d’une plaignante identifiée par les initiales A.B., vise M. Miller, Future Electronics, ainsi que deux ex-employés haut placés de Future, Sam Abrams et Helmut Lippmann, qui ont, dans le cadre de leurs fonctions, effectué des tâches afférentes au réseau d’exploitation sexuelle du milliardaire. La jeune femme réclame plus de huit millions de dollars en dommages.

L’hôtel Le Reine Elizabeth, un endroit de prédilection utilisé par Robert Miller, comme l'avait déjà rapporté Enquête, est lui aussi ciblé par la poursuite, qui reproche à l’établissement d’avoir fermé les yeux sur les activités illicites menées par Miller.

Dans sa poursuite, la jeune femme affirme même avoir eu des relations sexuelles avec Robert Miller dans un entrepôt de Future Electonics aménagé à cette fin avec chambre à coucher tout équipée pour les activités sexuelles de ce dernier, salle de bains et vêtements de luxe.

A.B. affirme subir encore aujourd’hui de graves répercussions de sa participation au réseau d’exploitation sexuelle dans lequel elle a été recrutée alors qu’elle fréquentait l’école secondaire. Elle allègue avoir reçu de nombreux cadeaux, dont une voiture, la location d’un appartement, des voyages, des vêtements et des repas gastronomiques, qui l’auraient maintenue dans un état de dépendance psychologique et économique pendant plus de 20 ans. La honte et l’anxiété associées à ce régime de vie l’auraient menée vers la dépression et à au moins une tentative de suicide.

Selon les allégations de la procédure, ces cadeaux et avantages auraient été souvent fournis par M. Lippmann et M. Abrams, employés chez Future pendant plus de 50 ans et ayant tous les deux occupé le poste de vice-président exécutif. M. Lippmann, notamment, aurait cautionné des baux pour les appartements de la plaignante A.B.

Helmut Lippmann aurait également été propriétaire de 2004 à 2005 du 375 Olivier, demeure utilisée par M. Miller pour certaines de ses rencontres. M. Lippmann a été identifié et photographié à cet endroit lors d’une opération de surveillance menée par une firme d’enquêteurs privés en 2006. Le dossier d’enquête avait été remis au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui avait finalement fermé l’enquête en 2010. Aucune accusation n'avait alors été déposée. M. Lippmann n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.

Portrait d'Helmut Lippmann.

Helmut Lippmann photographié par des enquêteurs sortant du 375 Olivier en 2006.

Photo : John Westlake

Silence rémunéré

L’implication de Sam Abrams semble avoir continué jusqu'à tout récemment. Dans la procédure, A.B. raconte avoir été contactée par Radio-Canada en septembre dernier. Elle aurait alors contacté Sam Abrams, qui lui aurait mentionné qu'elle ne voulait pas que son passé au sein du Réseau Miller soit connu de son employeur, de son conjoint ou de ses enfants parce qu’elle pourrait perdre son emploi et être rejetée par son entourage.

À partir de ce moment, Robert Miller aurait recommencé à lui fournir une aide financière mensuelle, qui a cessé tout de suite après la diffusion du reportage. Sam Abrams l’aurait ensuite contactée pour lui offrir un montant forfaitaire substantiel, que A.B. affirme avoir refusé.

Ces allégations ne sont pas sans rappeler celles d’une autre procédure rapportée par Radio-Canada selon lesquelles l’avocat de M. Miller, Karim Renno, aurait rencontré plusieurs victimes présumées à la fin du mois de mars, afin de leur offrir « un règlement à l’amiable et à la satisfaction de tous ».

Poursuite individuelle ou recours collectif?

Un recours collectif regroupant plusieurs dizaines de victimes mineures est déjà en attente d’autorisation d’un juge de la Cour supérieure.

Mais l’avocat de la plaignante A.B., Jean-Philippe Caron, estime que les recours individuels risquent d’être plus efficaces : Ce genre de dossier là est mieux servi par un recours individuel, selon nous. Une action collective, c’est un recours long et compliqué, qui ne permet pas aux victimes de présenter l’ensemble de leur histoire. Selon lui, chaque histoire de victime est différente et, selon moi, le montant des dommages qui en découle est aussi différent.

L’état de santé précaire de M. Miller a aussi joué un rôle dans le dépôt d’une poursuite individuelle. Il faut rapidement recueillir le témoignage de M. Miller et ses éléments de preuve, parce que travailler avec sa succession, ça va être beaucoup plus difficile.

Après la diffusion de l’enquête de Radio-Canada, Future Electronics a annoncé à ses employés avoir coupé les liens avec les employés impliqués dans les activités décrites par Enquête. L’entreprise n’a pas donné suite à nos questions sur le statut de MM. Lippmann et Abrams.

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