Kanen, Révélation Radio-Canada 2022-2023

Un univers indie-folk sensible, introspectif et empreint de douceur

Karen Pinette-Fontaine, alias Kanen, est originaire de la communauté innue d’Uashat mak Mani-Utenam et à 23 ans, elle est déjà une autrice-compositrice accomplie. En 2019, sa chanson Tshukain figure sur la compilation Nitehi Aimihewin (album nommé dans la catégorie de l’album de l’année - autres langues au Gala de l’ADISQ). Plus tard la même année, elle sort un premier microalbum homonyme sur lequel elle révèle un folk sensible dans la lignée des Sœurs Boulay et de Safia Nolin. Ses chansons sont en français et en innu-aimun, langue qu’elle apprend à maîtriser dans un processus de réappropriation identitaire. Sa participation aux Francouvertes de 2020 est remarquée : sa prestation intime et touchante lui permet d’accéder aux demi-finales. Au fil de nombreux spectacles, de collaborations diverses (Louis-Jean Cormier, Elisapie) et de séances de créations, Kanen peaufine une musique folk acoustique doublée d’un style électro-atmosphérique planant.

Voilà pour le résumé biographique. Faites plus ample connaissance avec la Révélation Radio-Canada en consultant le questionnaire ci-dessous.

Décris ta musique en une dizaine de mots

Folk, pop, introspective, identitaire, douce, sensible, planante, expérimentale, bilingue (français et innu-aimun), environnementale, militante, personnelle. 

Viens-tu d’une famille de musiciens et de musiciennes? 

Oui, on est surtout mélomanes, mais il y en a quelques-uns qui jouent de la guitare. J’ai même un oncle qui faisait de la musique et qui avait sorti un album. 

Quand as-tu su que tu voulais faire de la musique? As-tu eu un déclic?

J’ai eu le déclic avec Nikamu Mamuitun/Chansons rassembleuses. J’ai retrouvé goût à la création grâce aux résidences qu’on avait fait à Petite-Vallée et à Saint-Augustin-de-Desmaures. J’ai vraiment aimé la partie création de chansons avec des artistes inspirants.

Parle-nous de ta ville, de ton village ou de ton quartier. Est-ce un lieu qui inspire ta musique?

Je viens de Uashat mak Mani-utenam sur la Côte-Nord et, oui, cet endroit m’inspire beaucoup. Je m’inspire des gens, des valeurs et du paysage de là-bas.

Tu as carte blanche pour créer le spectacle de tes rêves : avec qui souhaites-tu partager la scène?

Je partagerais la scène avec tous les gens avec qui j’ai collaboré depuis le début de ma carrière. J’aime vraiment la collaboration, alors le spectacle de mes rêves tournerait autour de ça. Ça irait du collectif Nikamu Mamuitun, à des projets de résidence comme celui des Chansonneurs que j’ai fait à Petite-Vallée, et plus encore. 

Nomme-moi un album / une pièce / un artiste (toutes disciplines confondues) qui t’influence ou t’a influencé? 

L’album Pleasure, de Feist.

Quel est le premier concert auquel tu as assisté? Quel souvenir en gardes-tu?

Florent Vollant au festival Innu Nikamu. Je me rappelle juste que je jouais avec mes amis en roulant sur la petite pente.

Quelle chanson ou quelle œuvre musicale aurais-tu aimé avoir écrite ou composée?

La toile, de Marie-Pierre Arthur.

Si tu pouvais prendre un verre avec une personnalité de la musique, morte ou vivante, qui choisirais-tu?

Gilles Sioui. Je n’ai pas eu la chance de croiser cet artiste, mais j’en entendais beaucoup parler. J’aurais voulu l’entendre parler de sa longue carrière en tant que guitariste et de compositeur-interprète. 

Quel est ton livre de chevet en ce moment?

À train perdu, de Jocelyne Saucier.

Si ta musique était de la nourriture, que serait-elle?

Une fondue.