Charles Paquet en voie de gagner son pari vers Paris

Guillaume Piedboeuf

Charles Paquet était déjà l’un des meilleurs triathlètes au Canada, il y a un peu plus d’un an, lorsqu’il a pris la décision de quitter Québec pour s’établir en Espagne. Un pari qui semble s’avérer payant parce que le natif de Port-Cartier émerge parmi les aspirants au podium en ce début de saison olympique.

Je savais que je faisais de bons temps à l'entraînement, mais c’est autre chose de le faire en compétition. Ça a dépassé un peu mes attentes, admet l’athlète de 26 ans au sujet de sa 5e place à la première étape de la Série des championnats du monde de triathlon, samedi, à Yokohama, au Japon.

Après un top 5, la prochaine étape, c’est un podium. Je sais que ça peut changer d’une course à l’autre, mais c’est bon pour la confiance et le moral.

Dans un peloton relevé, bourré d’athlètes désireux d'assurer leur place aux Jeux olympiques, l’ex du Rouge et Or a lui-même presque décroché son billet pour Paris grâce au meilleur résultat de sa carrière.

Il est en plein effort à la course à pied.

Charles Paquet au triathlon de Yokohama, samediPhoto : World Triathlon

La natation a vraiment mieux été que je pensais et ça m’a permis d’être avec le groupe de tête à vélo dès le premier tour. À partir de là, j’essayais juste de conserver le plus d’énergie possible pour la course à pied. Et j’ai probablement fait ma meilleure course en carrière, dit Paquet, qui a notamment devancé le champion olympique Kristian Blummenfelt et Marten Van Riel, 4e des Jeux de Tokyo.

Un déménagement bénéfique

Le Belge Van Riel fait d’ailleurs partie du nouveau groupe d'entraînement du Québécois qui, fin 2022, a pris la décision de déménager en Espagne avec sa conjointe, la cycliste professionnelle Clara Émond.

Un nouvel entraîneur et un nouvel environnement, c’était quand même de gros changements côté entraînement, mentionne-t-il.

Tombé dans la marmite du triathlon dès le début de l’adolescence, le Nord-Côtier n’a rien à redire sur ses années de développement à Québec. C’est dans les couleurs du puissant club civil du Rouge et Or, aujourd’hui renommé OPUS Triathlon, qu’il a fait sa place sur la scène internationale.

Deux athlètes courent côte à côte en combinaison de triathlon.

Charles Paquet lors d'une compétition à Brasilia, l'automne dernier. Photo : World Triathlon

Ne serait-ce que pour le climat espagnol, le changement d’air en valait la peine. Au Québec, ce n’est peut-être pas les meilleures conditions pour courir et faire du vélo à l’année. Être en Espagne la majorité de l’année, ça fait une différence.

Aux portes des JO

Quant aux Jeux de Paris, Charles Paquet préfère ne pas trop s’avancer sur le sujet. Il est quasiment assuré de participer à ses premiers Jeux, mais sa présence ne sera officialisée par Triathlon Canada que dans quelques semaines.

Dans ma tête, ce n’est pas fait tant que ce n’est pas officiel, lance-t-il.

N’empêche, le triathlète peut maintenant toucher à son rêve et, dans le contexte, il est difficile de ne pas s’imaginer sur la ligne de départ dans la capitale française.

On a encore beaucoup de chemin à faire d'ici là, donc j’essaie de rester dans le moment présent, mais je suis super excité pour le mois de juillet, indique celui qui a déjà prévu un camp d'entraînement en altitude en France, avant les Olympiques.

J’ai l’impression que j’ai encore une marge d’amélioration. On verra jusqu’où ça peut aller.