•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

AnalyseLPHF : Montréal fera face à l’élimination mardi

Elles sont près de la bande.

Kristin O'Neill, de Montréal, est mise en échec par Hannah Brandt, de Boston.

Photo : The Canadian Press / Christinne Muschi

Montréal n’aurait pas pu imaginer un pire scénario. Boston a gagné 2-1 en troisième période de prolongation, samedi, à la Place Bell, pour prendre une avance de 2-0 dans la série des demi-finales de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF).

Taylor Wenczkowski a pris son propre retour pour inscrire le but gagnant à 11:44.

Au cours des dernières semaines, Montréal a répété l’importance d’obtenir l’avantage de la patinoire. Si cet avantage existe vraiment, voilà que les Montréalaises l’ont complètement bousillé. Les Bostoniennes, à l’inverse, viennent de réaliser l’impensable. Gagner les deux premiers matchs à l’étranger, et pas n’importe où... à Montréal, devant la foule la plus intense et bruyante de la ligue.

Je pense que c’est probablement l’une des choses les plus difficiles à faire au hockey, a indiqué l’entraîneuse-chef Courtney Kessel. Tu sais en venant à Montréal que la foule va être bruyante, que tu vas être nerveuse. C’est ce que nous avons vécu jeudi et nous avons relevé le défi. Est-ce que j’ai déjà pensé que nous ressortirions de Montréal avec deux victoires? Évidemment.

Ce match aurait pu facilement tourner en la faveur des Montréalaises, tout comme celui de jeudi dernier, remporté aussi en prolongation par Boston.

Les visiteurs ont d'abord ouvert la marque en première période. Amanda Pelkey a tenté de remettre la rondelle devant le but, qui a ensuite dévié sur le patin de Catherine Dubois pour se retrouver derrière la gardienne Ann-Renée Desbiens.

En début de deuxième engagement, en avantage numérique, Maureen Murphy a dirigé un tir vers le filet d'Aerin Frankel, et Kristin O'Neill s'est emparée du retour pour inscrire son deuxième but des éliminatoires et ramener les deux équipes à la case départ.

O'Neill, encore elle, croyait bien avoir donné la victoire à son équipe avec une trentaine de secondes à disputer en troisième période, mais les arbitres avaient sifflé avant que la rondelle franchisse la ligne, au grand désarroi des 10 172 spectateurs réunis à la Place Bell.

Aerin Frankel réalise un arrêt devant Kristin O'Neill et Laura Stacey.

Comme lors du premier match, la prolongation a été nécessaire pour déterminer l'équipe gagnante.

Photo : The Canadian Press / Christinne Muschi

L'entraîneuse-chef de Montréal, Kori Cheverie, a choisi d’utiliser presque essentiellement trois trios et quatre défenseuses. Plus les prolongations avançaient, plus la fatigue était évidente, particulièrement chez des joueuses comme Laura Stacey, Marie-Philip Poulin, Kristin O’Neill et Erin Ambrose.

Tu dois puiser au plus profond de toi-même, a reconnu Laura Stacey. Quand ton corps te lâche, quand tu sens que tu n’as plus de réserve physiquement, c’est là que tu dois t’en sortir. Tu ne sais jamais ce qu’il te reste à l’intérieur. C’est ce que nous nous sommes répété. Ça fait mal, mais il faut continuer de pousser, le plus que nous le pouvons mentalement, pour traverser les difficultés.

Cheverie écourte son banc

Erin Ambrose a disputé plus de 60 minutes. C'est un match en entier passé sur la patinoire. Poulin a joué pendant plus de 50 minutes. Pendant ce temps, le quatrième trio est resté sur le banc.

En troisième période de prolongation, des joueuses comme Catherine Daoust et Leah Lum ont été enfin utilisées afin de donner un peu de répit aux meilleures joueuses. Mais c’était trop tard. C'était une situation difficile à gérer pour les entraîneurs.

Nous voulons évidemment utiliser toutes les joueuses le plus possible, a indiqué Cheverie. Ce sont des conversations rapides. Dans le cas des joueuses qui n’ont pas joué pendant longtemps et qui sont embarquées, je trouve qu’elles ont bien réussi. J’aimerais que tout le monde puisse apporter sa contribution et je pense que ça va arriver.

C’est probablement l’élément qui aura changé le plus cette rencontre. Courtney Kessel, de son côté, a utilisé ses quatre trios d’attaque, en plus de faire appel à six défenseuses. Les buts de Boston ne sont pas venus des gros canons de l’équipe. Le but gagnant a même été inscrit par une joueuse de quatrième trio parmi les moins utilisées.

Nous avons préparé toutes nos athlètes pour cette situation phénoménale. Ce sont des professionnelles, elles s’entraînent tous les jours pour des moments comme ceux-là, alors elles sont toutes prêtes, a mentionné l'entraîneuse de Boston.

C’est aussi dans de telles situations qu’on réalise que les blessures ont fait mal à Montréal cette saison. Demandez à Ambrose à quel point Dominika Laskova aura été une lourde perte en défense. Ajoutez à cela l’absence de Kennedy Marchment, d'Ann-Sophie Bettez et de Sarah Bujold.

Parlant de blessures, Mélodie Daoust a passé plus de 35 minutes sur la patinoire, même si elle avait de la difficulté à marcher avant le début du match. Elle a été aperçue avec une attelle au genou gauche et boitait. Si elle n’avait pas la même puissance d’accélération qu’à l’habitude, elle a quand même été utilisée dans toutes les situations. On parle ici d’une joueuse qui a disputé la finale olympique à Pékin en 2022, 10 jours après s’être disloqué l’épaule. La Québécoise en est peut-être à ses derniers matchs, et ce serait bien mal la connaître de penser qu’elle va abandonner.

Montréal n’a pas nécessairement mal joué au cours des deux premiers matchs de cette série. Boston n’a pas particulièrement mieux joué non plus. En fait, la troupe de Kori Cheverie a eu un nombre incroyable d’occasions de clore le débat, en commençant avec un avantage numérique de cinq minutes en première période de prolongation.

C’est du hockey des séries. C’est plus serré en défense. Est-ce que je pense que nous devrions plus profiter de nos chances? Oui, mais je ne dirais pas que quelque chose n'est pas bien, a-t-elle dit.

Montréal avait parlé, après le premier match, d’obstruer la vue de la gardienne adverse, mais force est d’admettre que ce principe a très peu été mis en application. On a souvent vu Murphy et O’Neill postées autour du filet en avantage numérique, mais Aerin Frankel voyait parfaitement la rondelle.

Oui, la gardienne adverse est sensationnelle depuis le début de la saison, mais elle n’est pas infaillible non plus. Encore faut-il un peu lui compliquer la tâche.

Une équipe qui a été reconnue pour son talent offensif tout au long de la saison a soudainement du mal à toucher la cible, mais personne ne pourra blâmer les Montréalaises de ne pas donner suffisamment d’efforts.

C’est un trois de cinq. Nous devons tourner la page. Notre plan est déjà en place pour le match trois, a dit Kori Cheverie.

Montréal aura maintenant besoin d’un petit miracle afin d’espérer gagner les deux matchs à Boston pour revenir remporter la série devant ses partisans. Un match à la fois, les joueuses et les entraîneurs sont persuadés de pouvoir réaliser l’improbable.

On se voit le week-end prochain, a dit un employé de la Place Bell à Marie-Philip Poulin en la saluant.

Yes, on va revenir.

Si capitaine clutch le dit, il est permis aux partisans d'y croire.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Sports

Analyses, chroniques et bien plus encore! Suivez l’actualité sportive au-delà des résultats.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Sports.