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Dompter sa bête noire : l’enjeu du Canadien à Ottawa

Un hockeyeur célèbre un but près d'un rival qui est déçu.

Mark Kastelic et Brendan Gallagher

Photo : The Canadian Press / Justin Tang

OTTAWA - Ça fait si longtemps que le Canadien n’a plus battu les Sénateurs, que même Martin St-Louis a eu un trou de mémoire.

Je ne me souviens pas d’avoir gagné un match contre eux, a lancé l’entraîneur-chef après la séance d’exercices de sa troupe vendredi après-midi au complexe d’entraînement des Sénateurs, à Kanata, la sémillante.

C’est là que l’on constate que St-Louis ne badine pas lorsqu’il dit se concentrer sur le moment présent plutôt que de ruminer le passé. Oui, il les a vaincus comme entraîneur-chef, deux fois même, au début de son règne, les 26 février et 19 mars 2022.

L’ennui est que, depuis ce temps, Ottawa monopolise cette rivalité avec huit victoires de suite et pourrait donc balayer le CH en saison, samedi soir, pour une deuxième année d’affilée. Le genre de tache au dossier et à l’orgueil d’une équipe qui pince, particulièrement contre un adversaire qu’on n’apprécie guère et qui est peut-être devenu, récemment, le plus grand rival du Tricolore.

Difficile de prétendre entretenir une rivalité avec les Bruins et les Maple Leafs, par exemple, lorsque votre équipe ne respire pas le même air, tandis que les destins des Sénateurs et du Bleu-blanc-rouge s’entremêlent, se côtoient dans les bas-fonds où c’est plus lugubre et moite, mais où l’on se regarde droit dans les yeux au moins.

Et on ne s’aime pas beaucoup de part et d’autre.

Tu viens à jouer souvent contre ces joueurs-là, il y a beaucoup d’émotions impliquées. Des fois, il y a des coups bas qui sont donnés et tu t’en rappelles, a laissé tomber Rafaël Harvey-Pinard.

Ça fait une couple d’années qu’ils ont notre numéro. On aimerait les battre. C’est un rival. Le match ne vaut rien pour les deux équipes, mais pour les gars dans les deux vestiaires, ça vaut beaucoup, a enchaîné Mike Matheson.

On va essayer de renverser la tendance, a ajouté St-Louis.

Elle est particulièrement lourde, cette tendance. Au cours de ces huit défaites consécutives, le Canadien a accordé cinq buts ou plus à six reprises. Au total, il s’est fait dominer 40-18.

En cette fin de saison, il doit se contenter de petits objectifs et trouver de la motivation dans les sources presque asséchées. Dompter sa bête noire en fait partie.

Ce pourrait être décourageant pour ce jeune groupe de jouer sans objectif. Le noyau de jeunes talents de cette équipe doit s’y résoudre depuis deux ans, même trois dans certains cas comme Cole Caufield et Nick Suzuki.

Pourtant, à voir l’ambiance bon enfant qui régnait à l’entraînement vendredi, les sourires, les exclamations à chaque but marqué, les compétitions fraternelles entre les joueurs, on aurait juré que le printemps était gorgé de promesses.

Harvey-Pinard en a attribué le mérite à son patron.

[St-Louis] est tellement bon motivateur, il ne veut pas laisser de points sur la table. Ses discours dans la chambre, même si on est éliminés, c’est toujours incroyable.

Une citation de Rafaël Harvey-Pinard, attaquant du Canadien de Montréal

Si tu viens au travail avec la baboune tout le temps, le monde autour de toi va faire la baboune aussi. Ce n’est pas l’environnement qu’on veut avoir. En même temps, on n’est pas ici juste pour le plaisir, on est ici pour le travail. On apporte beaucoup d’honnêteté dans ce qu’on fait aussi. Ça garde les gars à la bonne place, a expliqué l’entraîneur.

Et le Canadien, par hasard ou non, connaît l’une de ses meilleures séquences de la saison à ses 10 derniers matchs avec une fiche de 5-4-1.

Matheson, un grand cru

Larry Robinson, Serge Savard, Guy Lapointe, Andrei Markov, Chris Chelios et P.K. Subban. Mike Matheson les a rejoints, jeudi, en devenant le 10e défenseur de l’histoire du club à atteindre le plateau des 60 points en une campagne.

L’arrière de Pointe-Claire y est parvenu grâce à une prodigieuse récolte de 12 passes à ses 8 derniers matchs.

Dire qu’il s’agit d’une éclosion offensive pour Matheson relèverait de la litote. Jamais n’avait-il accumulé plus de 34 points en une saison, quoiqu’il l’ait fait en 48 matchs l’an passé, un rythme approchant le fameux plateau. Mais maintenir le cap sur l’entièreté d’une campagne est une autre paire de manches.

S’il dispute les trois derniers matchs de l’équipe, il s’agira d’ailleurs d’une première saison complète de 82 rencontres dans son cas.

Deux hockeyeurs s'enlacent après un but.

Mike Matheson et Cole Caufield

Photo : The Canadian Press / Frank Gunn

À 30 ans, il avoue maintenant en apprendre plus sur [son] corps et sait comment gérer [sa] saison.

Il y a beaucoup d’heures de travail à l’extérieur de la glace qui m’ont permis de jouer chaque match, a-t-il ajouté.

Matheson traîne toutefois un vilain différentiel de buts de -24, l’un des pires en 115 ans d’histoire pour le CH. Qu’à cela ne tienne, il ne se met pas martel en tête avec la statistique pour autant.

C’est frustrant, mais je suis honnête avec moi-même, je suis le gars qui est le plus difficile sur lui-même. Là-dedans, il y en a beaucoup qui sont arrivés à six contre cinq. Il y en a beaucoup où ce n’était pas ma faute sur la glace, mais certains oui. Et c’est à ceux-là que je pense le plus, a-t-il admis.

C’est une statistique qui ne dit pas toute l’histoire. C’est un gars qui joue beaucoup de minutes contre les meilleurs joueurs de la ligue match après match. Plus notre équipe va s’améliorer, plus son différentiel va s’améliorer, a conclu St-Louis.

En rafale

Cayden Primeau obtiendra son 20e départ de la campagne à Ottawa. L’Américain de 24 ans a maintenu une fiche de 8-9-2, une moyenne de 2,91 et un taux d' efficacité de ,910 cette saison, de loin les meilleurs chiffres de sa carrière encore naissante.

Kaiden Guhle, pour sa part, ne s’est toujours pas entraîné avec l’équipe. Il a chaussé les patins jeudi matin à Belmont avant le match contre les Islanders, en compagnie des joueurs exclus de la formation, mais n’a pas sauté sur la glace vendredi. Guhle s’est blessé au haut du corps le 4 avril contre le Lightning. Jake Evans a profité d’une journée de congé pour subir des traitements.

Un bandeau annonçant le balado de Radio-Canada Sports : Tellement hockey

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