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Joel Armia, la tête et le cœur libérés

Il sourit en se rendant au banc pour recevoir les félicitations de ses coéquipiers.

Joel Armia

Photo : usa today sports / Eric Bolte

Il y a un de ces adages qui dit que l’on est souvent mauvais juge pour soi-même. Ce n’est certainement pas vrai pour tous, mais ce l’est pour Joel Armia.

Martin St-Louis venait de conclure une envolée sur le rendement de son capitaine Nick Suzuki dont il disait être un excellent critique de son propre jeu. Fiable, juste, il ne se prend pas la tête et sait en faire une évaluation honnête.

C’est tout naturellement qu’on a alors demandé à l’entraîneur si Armia n’était pas, à l’inverse, un bien mauvais évaluateur de son talent et que sa propension à se flageller ne l’avait pas freiné par le passé.

Oui, peut-être. Ça ne l’a pas aidé à nous montrer ce qu’on sait qu’il peut faire, a lancé St-Louis, mercredi, après l’entraînement de sa troupe.

Avant d’ajouter : je pense que c’est du passé ça pour lui.

Les derniers mois lui donnent raison.

Bien au-delà de ses 14 buts – le deuxième total de sa carrière – dont certains forts opportuns, le grand Finlandais affiche une constance jamais démontrée dans la LNH auparavant.

Encore une fois mardi soir, ses qualités hors norme vantées moult fois par ses coéquipiers d’hier et d’aujourd’hui, que ce soit son tir dévastateur ou sa faculté à protéger la rondelle, sont ressorties. C’est le cas à tous les matchs depuis quelques semaines, voire quelques mois.

Nul doute qu’il a dû être frustrant pour Armia, au fil des ans, d’entendre qu’il avait toutes les qualités pour dominer, mais qu’il ne le faisait pas. Le principal intéressé l’avoue lui-même : il se juge si sévèrement qu’il broie facilement du noir, même quand les choses tournent plutôt rondement pour lui.

Un joueur à l'air songeur sur la glace.

L'attaquant du Canadien de Montréal Joel Armia en octobre 2021

Photo : Getty Images / Sean M. Haffey

Il y a quelques semaines, Armia avait confié consulter le préparateur mental du CH, Jean-François Ménard. Celui-ci l’a beaucoup aidé, disait-il, dans son introspection.

Il ne faudrait pas non plus négliger l’impact de St-Louis sur son joueur.

Il m’a aidé à trouver l’équilibre. À ne pas être trop stressé à propos des matchs, à ne pas être trop dur envers moi-même, a expliqué l’ailier droit.

Je pense qu’Armia respire plus, là. Il s’attache plus au positif qu’au négatif. Les choses négatives vont toujours être plus lourdes que les choses positives. Toujours. Je pense qu’Armia est capable de le voir. Il en fait encore des erreurs sur la glace, mais il y a tellement plus de positif, parce qu’il ne s’attarde pas à l’erreur qu’il fait, a indiqué le patron du Tricolore.

Armia revient de loin. Il était si effacé au camp d’entraînement qu’il a dû amorcer la saison dans la Ligue américaine, à Laval, là où bien des joueurs auraient abandonné à sa place, a estimé Suzuki.

Ç’a été un petit peu plus en montagnes russes que par les années passées. Tu ne sais jamais ce qui va arriver dans cette ligue. Mais il y a beaucoup de choses positives à en retirer.

Une citation de Joel Armia

D’une certaine façon, St-Louis peut se servir de ce revirement de situation comme d’un témoignage de l’efficacité de ses méthodes de développement des joueurs. Le développement, l’encadrement, la progression ne sont pas que l’apanage des jeunes. L’entraîneur travaille avec tout le monde, même avec un trentenaire comme Armia.

Seulement, l’approche est différente.

Le jeune, c’est plus : "Voici ce dont tu as besoin." Le vétéran, ça va être plutôt : "De quoi as-tu besoin, que veux-tu." Ça part avec le joueur. Si je veux travailler avec un joueur sur quelque chose et que c’est forcé, ce n’est jamais absorbé. Mais si ça vient d’eux, je suis là pour aider, a-t-il fait valoir.

Si le gars de 30 ans pense qu’il sait tout et connaît tout et qu’il est un produit fini, ce ne sera pas long qu’il va être fini, le produit.

Une citation de Martin St-Louis, entraîneur-chef du Canadien

Là où des expériences sur des cobayes comme Josh Anderson et Brendan Gallagher n’ont pas porté leurs fruits, pas encore à tout le moins, celle de Joel Armia vient faire contrepoids.

St-Louis a surtout tenté de faire évoluer les deux premiers tactiquement, tandis qu’avec le Finlandais, le travail est essentiellement psychologique. Ce qui ne diminue en rien sa réussite, remarquez.

Dans le vestiaire, on se félicite de l’apport du numéro 40. Suzuki a parlé d’une belle histoire, tandis que Samuel Montembeault a mis l’accent sur l’excellence de son jeu en désavantage numérique, confirmée par les chiffres.

L’adversaire marque en moyenne 6,63 buts par tranche de 60 minutes de jeu qu’Armia écoule en infériorité, la meilleure performance du club parmi les habitués du domaine.

Lui qui était presque décrit comme un paria en début de saison est redevenu un élément important de son club, en déficit de talent à l’attaque derrière le premier trio et en l’absence de Kirby Dach.

Son contrat court pour une autre saison, mais soudainement son poids de 3,4 millions de dollars sur la masse salariale ne pèse plus si lourd. Il faudra bien encadrer toute cette belle jeunesse avec quelques vieux routiers qui connaissent le tabac, et les deux autres trentenaires de l’équipe à l’avant, Gallagher et Tanner Pearson, ont leurs propres problèmes à gérer.

L’association entre Armia et le Tricolore semblait se diriger rapidement vers sa conclusion. Si jamais le Finlandais parvenait à garder ce niveau de performance, qui sait si elle ne pourrait pas se prolonger un peu?

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