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K-pop et séries télé : un engouement irrésistible pour la Corée du Sud

Deux consommateurs dans un magasin.

L’influence de la musique K-pop à l’échelle planétaire fait l'objet d'études.

Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc

Les succès de la série télé Squid Game, des films tels que Parasite et des groupes musicaux comme BTS et Black Pink révèlent toute la force de la vague culturelle coréenne. Cette popularité est devenue une des sources principales de soft power et d’influence coréenne.

Le secteur culturel coréen a généré des revenus de plus de 80 milliards de dollars américains en 2023, selon le rapport Global Entertainment and Media Outlook de la firme PWC. Le pays de 50 millions d’habitants arrive au septième rang mondial derrière, entre autres, les États-Unis, la Chine et le Japon.

L'influence culturelle coréenne était classée 31e jusqu'en 2017, mais elle a grimpé de 24 places et a conservé la 7e place pendant cinq ans. Dans ce domaine, le contenu coréen exerce indéniablement une influence mondiale significative, explique Park Young-Eun, professeure adjointe au Collège du commerce et des affaires publiques de l’Université nationale d’Incheon.

De la chanson Gangnam Style aux succès récents des groupes BTS et Black Pink, la K-pop ou musique pop coréenne domine les palmarès mondiaux depuis une dizaine d’années.

Le chanteur Psy danse en costume de scène.

Le rappeur sud-coréen Psy a popularisé la chanson Gangnam Style.

Photo : afp via getty images / FILIPPO MONTEFORTE / TIZIANA FABI

La recette du succès est simple et dangereusement efficace : un mariage de style musical, de visuel léché et de chorégraphies endiablées.

C’est différent de ce qu’on retrouve en Europe et en Amérique, estime Paula, une Espagnole rencontrée en mars dernier dans un magasin de Séoul dédié uniquement à la K-pop. J’aime beaucoup la communauté de fans qui s’est développée autour des artistes de K-pop.

Paula écoute la musique coréenne depuis neuf ans et elle était de passage en Corée pour assister à un concert de son groupe favori, EXO, avec son amie Elsa.

Deux femmes souriantes.

Les Espagnoles Paula et Elsa rencontrées dans un magasin de musique K-pop à Séoul.

Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc

Les deux Espagnoles se sont connues sur le web grâce à leur amour de la musique coréenne. La communauté interactive de passionnés a propulsé davantage le succès de cette musique ces dernières années.

L’influence de la musique K-pop à l’échelle planétaire est telle que de nombreux programmes universitaires, comme en Grande-Bretagne, étudient le phénomène.

Avoir la cote

Mais il n’y a pas que la K-pop. Les séries télévisées, le cinéma, les produits de beauté, la nourriture, en fait tout ce qui est coréen a la cote.

Des dizaines de personnes vêtues de combinaisons vertes regardent d'autres personnes masquées vêtues de combinaisons rouges qui sont sur un piédestal.

La série « Squid Game » a captivé les abonnés de la plateforme Netflix.

Photo : Netflix

Grâce à la vague coréenne amorcée dans les années 1990, le pays est devenu un acteur culturel majeur et les retombées de ces exportations sont phénoménales. Elles sont évaluées à 28 milliards de dollars en cinq ans, ce qui a conduit à la création de 168 000 emplois en Corée du Sud.

Ce qui a commencé avec une fièvre pour la culture a muté. Tout ce qui est coréen est vraiment populaire.

Une citation de Park Young-Eun, professeure adjointe au Collège du commerce et des affaires publiques

Par exemple, la demande pour les cours de langue coréenne a explosé aux États-Unis pendant la pandémie de COVID-19. Certaines écoles de langues en ont profité pour offrir gratuitement des cours d’initiation.

La vague coréenne a aussi un impact sur le tourisme dans le pays. Dans les rues de Séoul, de nombreux visiteurs sont venus marcher sur les traces de leurs chanteurs ou de leurs héros de série télévisée préférés.

Certaines compagnies offrent même des visites guidées des studios, lieux de tournage de vidéoclips et autres endroits considérés comme mythiques par les passionnés de K-pop. Parmi ces touristes, bon nombre s'habillent en tenue traditionnelle coréenne pour se promener dans les rues des villages anciens de Séoul.

Deux personnes se font photographier devant une maison ancestrale.

Des touristes prennent la pose en costume d'époque dans les villages anciens de Séoul.

Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc

Comme ce groupe composé de quatre Françaises prenant des photos en riant aux éclats. Audrey, la plus extravertie de la bande, l’admet sans détour : elle n’écoutait pas du tout de K-pop avant que son amie ne la lui fasse découvrir.

Et on s'est dit : un jour, il faudrait qu'on aille à Séoul pour vraiment s'imprégner de la culture coréenne et pas que de la K-pop. Parce que forcément, quand on aime la K-pop, on essaie de s'intéresser un peu plus au pays. Donc à apprendre plus sur la culture, l'histoire du pays, raconte-t-elle.

Ça nous impressionne de venir à Séoul. C'est la K-pop qui m'a ouvert à ça. Parce qu'avant, je ne m'intéressais pas du tout à l'Asie en général. [...] Maintenant, j'ai envie de visiter tous les pays parce que je suis impressionnée de voir les différences de culture qu'il y a avec la France. C'est incroyable, ajoute-t-elle.

Trois femmes habillées en robes traditionnelles.

Audrey (à droite) en compagne de ses amies françaises.

Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc

Une vague passagère?

La force de la vague coréenne pourrait-elle se maintenir? L’analyste Park Young-Eun croit que l’industrie culturelle devra s’adapter et aussi retenir les droits sur ses grands produits. La série à succès Squid Game, par exemple, appartient à 100 % à Netflix et non pas aux créateurs coréens.

Une femme sourit devant une bibliothèque.

Park Young-Eun est professeure adjointe au Collège du commerce et des affaires publiques de l’Université nationale d’Incheon.

Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc

Malgré la popularité de la série dramatique, il n'a pas eu d'impact significatif sur l'économie coréenne. En revanche, le drame coréen Extraordinary Attorney Woo, dont la propriété intellectuelle appartient à une société coréenne, a eu un impact sur les avantages économiques du contenu coréen en raison de son succès, soutient-elle.

Les succès des séries coréennes ont fait grimper les coûts de production et les salaires des acteurs coréens, ce qui aura des impacts sur les productions à venir.

Selon la firme PwC, après des années de croissance fulgurante, la vague coréenne devrait ralentir quelque peu dans les prochaines années, mais demeurer influente à l'échelle de la planète.

Avec la collaboration de Lee Hyun Choi

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