Des milieux humides menacés près de Sept-Îles et Port-Cartier
L’expression «milieux humides» regroupe plusieurs écosystèmes différents, comme les tourbières, les marais, les marécages et les étangs. Ils abritent des milliers d’espèces végétales et animales, dont un grand nombre sont en périls.
Photo : Fournie par Gouvernement de l'Alberta
Des organismes de protection de l’environnement s’inquiètent d’un rapport de la MRC de Sept-Rivières indiquant que la majorité des milieux humides en zone urbaine sont menacés.
En mars dernier, la MRC de Sept-Rivières a publié son Plan régional des milieux humides et hydriques. Il s’agit d’un des plans régionaux développés à travers le Québec qui détaillent les moyens mis en œuvre pour conserver ces zones d’eau.
Ce rapport, produit par la firme d'ingénierie CIMA+, fait état d’un portrait peu reluisant des eaux de la région. On peut y lire que rares sont les milieux humides dans la MRC de Sept-Rivières qui sont protégés par une réglementation.
Les milieux humides regroupent plusieurs écosystèmes différents comme les tourbières, les marais, les marécages et les étangs. Ils abritent des milliers d’espèces végétales et animales, dont un grand nombre sont en périls.
Le document indique que de possibles dégradations pourraient être constatées dans ces milieux dans les prochaines années, notamment une perte de qualité de l’eau, mais aussi une augmentation des inondations et une réduction de la superficie de ces espaces.
Le rapport pointe également des milieux humides situés le long des chemins de fer des minières ArcelorMittal et IOC, qui sont considérés comme fortement menacés.
Par exemple, en 2014, le déraillement d’un train exploité par IOC a entraîné un déversement de diesel estimé à environ 17 000 litres dans la rivière Moisie, peut-on lire dans le long document de près de 200 pages.
Un rapport en voie d’être tabletté?
Le groupe citoyen Terre précieuse, qui intervient pour protéger des zones d’eau en Mauricie, s’inquiète que ce rapport nord-côtier soit tabletté.
Les municipalités jouent rarement le rôle de protecteur de ces milieux collectifs. [...] Le rapport est un outil qu’on pense essentiel. Sauf qu’il n’y a rien là-dedans qui les protège
, lance le porte-parole de Terre précieuse, Philippe Duhamel.
La vérité est que l’on continue de constater des remblais et du drainage de milieux humides un peu partout dans la province.
Le porte-parole de la coalition Terre précieuse, Philippe Duhamel (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jonathan Roberge
De son côté, l’organisme Eau Secours souhaite que les élus locaux se servent du rapport pour mieux protéger les milieux humides de la Côte-Nord.
Il faut incorporer les [milieux humides] dans un schéma d’aménagement afin que les industries ou les commerces ne soient pas tentés d’aller développer sur ces terrains. Il faut leur donner un statut de conservation absolu
, explique la directrice générale d’Eau Secours, Rebecca Pétrin.
La directrice générale de l'organisme Eau secours, Rébecca Pétrin (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Vincent Rességuier
La MRC de Sept-Rivières ainsi que la minière ArcelorMittal ont refusé de répondre à nos questions mercredi.
De son côté, la minière IOC déclare qu'elle s'engage à minimiser son impact sur les milieux humides
, notamment en cartographiant ces lieux le long de ses infrastructures à Sept-Îles et à Labrador City au cours des deux prochaines années.
IOC précise aussi qu’ils ont entrepris des travaux de réparation des dommages lors des feux de forêt de l’année dernière qui évitent certains milieux humides lorsque possible
.
Avec la collaboration d’Alban Normandin