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Le couteau de Salman Rushdie, récit d’une agression, sort au Québec

Salman Rushdie lors d'une cérémonie.

L'auteur américano-britannique revient dans « Le couteau » sur la violente agression qu'il a subie en 2022.

Photo : Getty Images / Thomas Lohnes

Un mois après son lancement en France, le livre Le couteau de Salman Rushdie paraît mercredi dans les librairies du Québec. Le dernier ouvrage de l’auteur des Versets sataniques contient ses réflexions à la suite de la tentative d’assassinat dont il a été victime en 2022 aux États-Unis, une attaque au couteau qui lui a coûté un œil.

Traduction française de Knife : Meditations After an Attempted Murder, éditée par Gallimard, le livre est le récit d’un survivant, mais aussi celui de la reconstruction qui suit une agression d’une telle violence.

Le 12 août 2022, l’auteur américano-britannique d’origine indienne était de passage à Chautauqua, dans l’État de New York, afin de donner une allocution à l’occasion d’une conférence. Alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole, un jeune homme s’est lancé sur lui et l’a poignardé une quinzaine de fois en 27 secondes, le blessant grièvement. Salman Rushdie a perdu un œil et l’usage d’une main à la suite de cette attaque.

L’homme soupçonné de l’attaque, Hadi Matar, a plaidé non coupable de tentative de meurtre et d’agression. Il risque jusqu'à 25 ans de prison pour tentative de meurtre et jusqu'à 7 ans pour agression.

Hadi Matar, menotté, avec un masque et un uniforme de détenu, avec ses avocats.

Hadi Matar est soupçonné d'avoir poignardé l'auteur Salman Rushdie.

Photo : Getty Images / AFP/ANGELA WEISS

Les versets sataniques (1988), roman le plus connu de Salman Rushdie, lui a valu de devenir en 1989 la cible d’une fatwa lancée depuis l'Iran par l'ayatollah Rouhollah Khomeini, qui considérait le livre comme une insulte à l'islam. Depuis cette condamnation à mort, il se déplace régulièrement sous surveillance policière, lui qui est devenu un véritable symbole de la lutte pour la liberté d’expression.

L’accusé Hadi Matar, qui avait 24 ans à l’époque de l'agression, n'a pas dit s'il avait été inspiré par la fatwa. Il avait expliqué au New York Post avoir de l'estime pour l'ayatollah, quelqu'un de remarquable. Je n'aime pas cette personne. Je ne pense pas que ce soit un homme bien, avait-il ajouté au sujet de l’auteur.

Reprendre le contrôle

Un livre sur une tentative d'assassinat devient pour le presque assassiné le moyen de reprendre le contrôle, explique Salman Rushdie dans Le couteau, qui traite aussi de sa longue convalescence, du syndrome post-traumatique et de la difficulté de se réapproprier son corps.

Revenant sur l’attaque, il se demande également pourquoi il a figé devant son agresseur, qu’il ne nomme jamais par son nom dans le livre. Certains jours, j’éprouve de l’embarras et même de la honte à ne pas avoir réussi ne serait-ce que tenter de riposter. D’autres jours, je me dis de ne pas être stupide. Qu’aurais-je pu faire de plus? écrit-il.

Vers la fin du roman, il s’imagine même une conversation fictive avec son agresseur, tentant de chercher à comprendre pourquoi il a agi ainsi. Le livre-choc laisse aussi entrevoir un peu de lumière, alors que Salman Rushdie rend hommage aux personnes qui l’ont sauvé, notamment sa femme, la poétesse américaine Rachel Eliza Griffiths.

Avec les informations de Katerine Verebely, chroniqueuse culturelle à l'émission Tout un matin

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