L’œuvre de la sculptrice Marie Hélène Allain soulignée aux Éloizes

La Soirée des Éloizes a eu lieu samedi soir, à Shediac, au Nouveau-Brunswick. Les artistes qui se sont démarqués dans leur discipline respective ont été révélés lors d'un gala à l’aréna Festival, une soirée pendant laquelle la sculptrice Marie Hélène Allain a reçu le prix hommage.

Au total, 33 finalistes étaient nommés dans 11 catégories. Le gala a été lancé avec une performance de l’auteur-compositeur Simon Daniel qui a chanté Tunguska, dans un décor illuminé.

D’autres artistes ont performé sur scène, dont Hubert Francis et son frère Brian avec leur groupe groupe Eagle Feather. Le duo originaire d'Elsipogtog a présenté la prophétie récit du peuple mi'kmaq dans un numéro spécialement conçu pour les Éloizes, une prestation qui leur a valu une ovation.

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Dans la catégorie de l'artiste de l'année en arts visuels, c'est Jessica Arseneau qui a remporté les honneurs pour son installation Aubes.

Le groupe pop-rock acadien Baie, formé de Chloé Breault, Matt Boudreau, Marc-André Boudreau et de Maxence Cormier, a pour sa part gagné le prix d’artiste de l’année en musique.

L’album Grand bleu, paru en 2023, a connu un franc succès, et les nouveaux venus de Baie étaient finalistes contre de grandes pointures cette année, soit Simon Daniel et Lisa LeBlanc.

On est encore un petit peu surpris, a partagé Chloé Breau après la remise de prix. On était avec des artistes incroyables qu’on respecte beaucoup, c’est comme la famille ces artistes-là. C’est un beau moment qu’on partage avec la gang, à soir.

Tu regardes la gang de nominés, à soir, et on était toute une gang qui cherche à extender le territoire musical au niveau de l’Acadie , a poursuivi Mathieu Boudreau.

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Une étoile inclusive

Le réalisateur Julien Cadieux a reçu le prix de l’artiste de l’année en arts médiatiques pour son documentaire musical Y a une étoile, où il va à la rencontre de la communauté queer de l’Acadie.

C’est important de prendre la parole parce qu’il y a un ressac de la droite, de valeurs qui ne sont pas inclusives, et je pense que de valoriser et valider l’identité des gens qui font partie de ce film-là et des personnes queers en Acadie, c’était le moment et la place de réaffirmer l’importance d’avoir un discours inclusif, a partagé Julien Cadieux après avoir reçu sa statuette, samedi soir.

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Y a une étoile a connu un beau parcours en 2023. Le film s’est, entre autres, illustré dans des festivals internationaux, en plus d’avoir été présenté dans des écoles des Maritimes.

De plus, Julien Cadieux relate que plusieurs projections ont eu lieu dans des communautés où il n’y a pas eu d’événements queers auparavant, ce qui, dit-il, est déjà la plus grande des victoires.

Le Madawaska sous la plume de Bérubé

L’auteur Sébastien Bérubé a été sacré artiste de l’année en littérature pour son recueil Rivières-aux-Cartouches : histoires à se coucher de bonne heure.

C’est fou, c’est mon année, je pense. C’est ma première nomination. De sentir que la communauté artistique te dit que tu fais bien ta job, c’est le fun, a-t-il partagé.

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Depuis la sortie de ce recueil en 2023, les éloges et les nominations s’accumulent en effet pour celui qui est natif du Madawaska.

Une belle vitrine pour sa région et sa culture qu’il partage d’ailleurs dans son recueil.

Ça amène les yeux sur cette réalité-là que j’aime d’amour et que j’espère que de plus en plus de monde va arriver à comprendre, dit Sébastien Bérubé.

Un deux en deux pour Caroline Belisle

L’autrice Caroline Belisle a gagné le prix de l’artiste de l’année en théâtre pour Les remugles ou La danse nuptiale est une langue morte.

Elle a aussi gagné le même prix il y a deux ans, pour Pépins — un parcours de petites détresses.

C’est formidable, c’est sûr parce que c’est un gage de confiance, c’est un jury de pairs, donc de savoir que des gens dans un jury ont pris le temps de lire et d’apprécier la qualité de l’écriture, ça me fait plaisir et m’encourage à écrire plus de textes, a-t-elle dit samedi soir.

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Les remugles ou La danse nuptialesont une langue morte explore l’isolement que peuvent vivre la génération des millénariaux, dans une société de plus en plus individualiste.

Ce qu’il y a de drôle avec la solitude, c’est qu’on est tellement dans le ressenti qu’on a de la difficulté à connecter avec celle de l’autre, avance Caroline Bélisle.

Avec cette pièce, l’autrice a tenté de connecter les solitudes ensemble et de s’assurer que les personnages découvrent à quel point ils ne sont pas à l’écoute des autres.

Hommage à Marie Hélène Allain

La carrière impressionnante de la sculptrice acadienne et membre fondatrice de la Société culturelle Kent-Sud, Marie Hélène Allain, a été soulignée lors de la soirée des Éloizes.

Depuis 1972, elle a participé à plus de 50 expositions, au Canada et à l’international, et a plus de 180 sculptures à son nom.

Elle a reçu le prix hommage pour l’ensemble de son œuvre sous un tonnerre d’applaudissements.

Comme membre de la communauté des sœurs de Notre-Dame du Sacré-Cœur, je peux vous dire que je suis fière d’avoir contribué avec vous comme artiste à la promotion et à la culture du peuple acadien, a dit Marie Hélène Allain lorsqu’elle est montée sur scène recevoir son prix.

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Quelques instants auparavant, l’artiste multidisciplinaire Chantal Beaudoin a offert une performance de danse en l’honneur de la carrière de Marie Hélène Allain, accompagné de musiciens en direct.

Je trouve que son travail et sa personne sont extrêmement inspirants, a partagé Chantal Beaudoin, également lauréate de l’artiste de l’année 2024 en danse pour l’œuvre multidisciplinaire Les Nœuds de Gustav.

En amont aux Éloizes, une salle complète remplie d’archives est consacrée à Marie Hélène Allain est présentée dans le cadre de l’exposition Une si courte éternité, présentée jusqu’à la fin mai au Centre multifonctionnel de Shediac. On y trouve, entre autres, l’une de ses sculptures, Élan, prêtée par les religieuses de Notre-Dame-du Sacré-Cœur pour l’exposition.

Des concerts, des expositions, des performances artistiques et des activités artistiques ont été organisés du 8 au 11 mai en marge des Éloizes.

Nos sincères félicitations aux lauréat.e.s qui, par leur talent et leur dévouement, illuminent nos vies et façonnent notre société, une création à la fois, a déclaré la directrice générale de l’AAAPNB et productrice des Éloizes, Carmen Gibbs, dans un communiqué.

La prochaine édition des Éloizes aura lieu à Campbellton, en 2026.

Avec les informations d’Anne-Marie Parenteau