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Le Hamas va au Caire pour trouver un accord, mais se méfie de Nétanyahou

Un homme et un enfant palestiniens passent devant une mosquée réduite à l’état de ruine.

Un homme et un enfant palestiniens passent devant la mosquée Al-Farouq complètement détruite par les frappes aériennes israéliennes à Rafah.

Photo : Getty Images / Ahmad Hasaballah

Agence France-Presse

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé vendredi qu'il se rendrait samedi au Caire, pour « poursuivre les discussions » sur l'offre de trêve avec Israël et « parvenir à un accord », tout en accusant le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de chercher à l'entraver.

Nous nous rendons au Caire dans un esprit positif pour parvenir à un accord, indique le Hamas, dans un communiqué publié sur son site Internet.

Il précise rester déterminé, ainsi que les autres groupes palestiniens, à obtenir un arrêt total de l'agression israélienne, le retrait des forces d'occupation israéliennes et un arrangement sérieux d'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

Un haut responsable du Hamas a confirmé à l'AFP qu'une délégation menée par Khalil al-Haya, membre du bureau politique, se rendrait au Caire demain [samedi] matin pour poursuivre les négociations sur le cessez-le-feu.

Les médiateurs – Égypte, Qatar et États-Unis – attendent au Caire la réponse du Hamas à une offre de trêve soumise fin avril, comprenant une pause de l'offensive israélienne et la libération de détenus palestiniens contre la libération d'otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre.

Proche-Orient, l’éternel conflit

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Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Nétanyahou tient à un assaut sur Rafah avec ou sans accord

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou le 17 mars 2024.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / LEO CORREA

Le Hamas avait auparavant accusé Benyamin Nétanyahou de chercher à entraver les efforts en vue d'une trêve dans la guerre dévastatrice à Gaza, alimentant les doutes sur un accord de cessez-le-feu rapide.

Au septième mois de la guerre, les bombardements israéliens quotidiens sur la bande de Gaza menacée de famine se poursuivent, tuant 26 personnes ces dernières 24 heures selon le ministère de la Santé du mouvement palestinien.

Les frappes ont notamment visé Rafah, ville du sud du territoire palestinien assiégé où M. Nétanyahou veut lancer une offensive terrestre pour anéantir, selon lui, les dernières brigades du Hamas, mouvement qu'il considère comme terroriste, de même que les États-Unis et l'Union européenne.

Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah, a-t-il répété jeudi, en réaffirmant son intention de lancer cette offensive avec ou sans accord de trêve.

Tout en disant étudier l'offre de trêve dans un esprit positif, Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a affirmé que les déclarations de M. Nétanyahou sur un assaut à Rafah visent clairement à faire échouer toute possibilité d'accord.

Le Hamas veut un cessez-le-feu définitif

Le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza, maintient ses exigences avant tout accord, en premier lieu un cessez-le-feu définitif et un retrait total des forces israéliennes de Gaza. Ce qu'Israël refuse.

Ces déclarations des protagonistes jettent le doute sur la conclusion rapide d'un accord en vue d'un cessez-le-feu malgré les efforts de la communauté internationale, surtout des États-Unis, allié principal d'Israël.

Lors d'une tournée au Moyen-Orient cette semaine, le secrétaire d'État Antony Blinken a appelé le Hamas à accepter l'offre de trêve.

Il a aussi exhorté Israël à renoncer à une offensive à Rafah où s'entassent quelque 1,2 million de Palestiniens, la plupart des déplacés.

Mise en garde de l'ONU

L'ONU et de nombreux pays disent craindre pour la population en cas d'assaut israélien.

Une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang [...], a affirmé le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Rafah, située à la frontière fermée de l'Égypte, est le principal point de passage terrestre de l'aide humanitaire pour le territoire palestinien assiégé par Israël.

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / JOHANNA GERON

Une offensive serait un coup dur pour les opérations humanitaires dans l'ensemble de la bande de Gaza, car Rafah est au cœur de ces opérations, a averti le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU.

L'aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes, principalement d'Égypte via Rafah, mais reste très insuffisante pour répondre aux immenses besoins des quelque 2,4 millions de Gazaouis.

Face aux difficultés d'acheminement de l'aide par la route, des vivres sont parachutés par plusieurs pays sur Gaza.

Mais vendredi, un porte-parole de la défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré que des colis avaient tué une personne et blessé plusieurs autres en tombant.

L'OMS a néanmoins jugé que la situation alimentaire s'améliorait légèrement à Gaza, mais que le risque de famine demeurait.

Le 7 octobre, une attaque de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Un immeuble éventré dans une rue en ruine où des gens mènent des recherches.

Dans le camp de Maghazi qui abrite des réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza, des gens fouillent les décombres d'un immeuble bombardé par l'armée israélienne. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / -AFP

En représailles, Israël a lancé une offensive de grande envergure – aérienne puis terrestre – dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34 622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Vendredi, le gouvernement a confirmé le décès de l'otage Dror Or dont deux des enfants, enlevés eux aussi pendant l'attaque du Hamas, ont été libérés fin novembre lors de l'unique trêve depuis le début de la guerre.

Le même jour, l'armée a indiqué que les restes d'Eliakim Livman, considéré jusque-là comme otage à Gaza, avaient été découverts en Israël. Il a été assassiné durant le massacre du 7 octobre, selon elle.

Dans un quartier de Rafah, plusieurs corps dont ceux d'enfants ont été trouvés sous les décombres de la maison de la famille Chahine touchée par une frappe israélienne avant l'aube.

Sanaa Zourob a perdu sa sœur et six de ses neveux et nièces dans ce bombardement. Quelle est leur faute à ces enfants? Qu'ont-ils fait pour que leur immeuble soit bombardé? Ces enfants dormaient!, s'est-elle écriée.

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