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« La forêt urbaine de Rimouski, ça fait vraiment pitié »

Des arbres coupés et du gazon.

Il existe d'autres façons de faire du développement immobilier, selon l'arboriculteur Jean-François Girard.

Photo : Radio-Canada / Gabriel Paré-Asatoory

Alors que plusieurs projets de développement de Rimouski ont été montrés du doigt par des citoyens au cours des dernières années, un expert en arboriculture estime que la gestion des arbres de Rimouski peut être grandement améliorée.

Que ce soit le projet de développement résidentiel de Pointe-au-Père, la construction du pavillon de médecine vétérinaire de l’UQAR ou, tout récemment, le projet résidentiel près des districts de Nazareth et Sacré-Cœur, les critiques et les préoccupations se succèdent quant à la préservation des arbres et des milieux naturels sur le territoire rimouskois.

Jean-François Girard, arboriculteur-élagueur et consultant en arboriculture, abonde dans le même sens que ces détracteurs. Le fait qu’il y ait un manque de politique a entraîné beaucoup d'abattages d’arbres de façon inutile, se désole-t-il.

L’arboriculteur ne blâme cependant pas les promoteurs, dont l’expertise dans le domaine est limitée. Ce n’est pas nécessairement de mauvaise foi, c’est par manque de connaissances, dit-il.

Un terrain en chantier.

Le lotissement résidentiel dans le secteur de Sacré-Cœur a soulevé des questions de la part de citoyens inquiets.

Photo : Radio-Canada / Francois Gagnon

L’expert pense que la Ville a beaucoup à faire afin de mieux préserver sa canopée. Une récente étude de Statistique Canada établit que la part de verdure urbaine à Rimouski a baissé de près de 20 points de pourcentage depuis 2000, un recul plus important qu'à l'échelle du Québec.

Ça, je ne peux pas le nier, admet d’emblée le maire de Rimouski, Guy Caron. C’est la raison pour laquelle on a une analyse qui est faite vers l’élaboration d’une politique de l’arbre.

Cette politique devrait être adoptée d’ici l’été prochain. Elle va permettre de nous aider, de voir de quelle manière on peut s’assurer que la protection soit plus forte, qu’il y ait plus d’effets dissuasifs sur certaines pratiques qui pourraient être néfastes pour la ville, explique Guy Caron.

Aucun détail de cette politique n’a cependant été dévoilé par le maire, qui indique que les travaux en sont encore au stade de l’analyse de la canopée. Une fois adoptée, cette politique servira de point de départ pour élaborer la réglementation afférente, détaille-t-il.

Cette politique se fait attendre depuis plus de quatre ans : la Municipalité avait annoncé en 2019 qu'elle avait l’intention de s’en doter.

D’autres façons de lotir

Ici, notre façon de construire, c'est très cartésien, c’est très carré, analyse l'arboriculteur Jean-François Girard. Selon lui, il est possible de faire du lotissement résidentiel tout en préservant des îlots d’arbres.

C’est possible de conserver de grandes masses d’arbres ensemble, surtout quand c’est des feuillus, fait-il remarquer. Jean-François Girard cite en exemple des modèles de lotissement suédois, où les quartiers sont aménagés en cercle, sauvegardant ainsi des boisés.

L’expert concède cependant que l’abattage d’arbres fait partie de la réalité d’une ville. C'est normal que des arbres soient abattus. Ça fait partie d’une ville, ça fait partie d’un certain développement, admet-il.

Un croquis des zones qui seront loties sur les terrains de la Ville à Pointe-au-Père.

Un croquis des zones qui seront loties sur les terrains de la Ville à Pointe-au-Père.

Photo : Ville de Rimouski

Cependant, la Ville gagnerait à être dotée d’experts qui pourraient donner leur avis aux promoteurs immobiliers, selon lui. Ça permettrait de faire les choses différemment dans le cas de grands développements.

À cet égard, le maire Guy Caron fait remarquer qu’en imposant des contraintes trop importantes, il y a un risque que les projets de lotissement immobilier soient carrément abandonnés.

L’augmentation des délais et des coûts serait un facteur à soupeser avec la préservation des arbres, sans quoi, souligne-t-il, on n’est pas plus avancés en matière de logements.

Quant à la politique de l’arbre, Jean-François Girard indique avoir été consulté durant son élaboration. Il avance qu’il s’agit d’une politique qui respecte de hauts standards. La ville va grandement en bénéficier, et encore plus les arbres, se réjouit-il.

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