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Le contact personnel pour mieux rejoindre les francophones, dont les nouveaux arrivants

Des personnes assises autour d'une table

Des représentants d'organismes francophones de Sudbury ont participé, mardi soir, à une consultation organisée par l'Institut des politiques du Nord et le Réseau de soutien à l'immigration francophone du Nord de l'Ontario.

Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga

Les organismes francophones de Sudbury devraient trouver des moyens de prioriser le contact personnel pour mieux mobiliser leur public cible, et particulièrement les nouveaux arrivants.

C’est ce qui ressort d’une session de consultation tenue mardi soir, qui visait à déterminer comment les organismes de langue française pourraient renforcer leurs liens avec le public ou la clientèle qu’ils servent.

La question préoccupe le directeur général du Centre franco-ontarien de folklore (CFOF), Patrick Breton. Même si son siège se trouve à Sudbury, l’organisme tient des événements dans plusieurs régions de l’Ontario. 

Comment aller chercher des francophones dans ce coin-là? Comment transmettre l’information? Comment s’assurer que ça fonctionne? Et on parlait aussi au niveau des Autochtones francophones et des immigrants? Comment les rejoindre?

Une citation de Patrick Breton, directeur général du Centre franco-ontarien de folklore
Patrick Breton porte un t-shirt rouge et un manteau bleu

Le directeur général du Centre franco-ontarien de folklore, Patrick Breton, indique que les organismes comme le sien doivent fournir beaucoup d'efforts pour rejoindre les francophones.

Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga

L’exercice est d’autant plus ardu, a-t-il ajouté pendant la consultation, qu’une partie du public que les organismes francophones comme le sien tentent de rejoindre ne suit pas nécessairement certains canaux de communications comme les médias traditionnels.

Il a raconté une anecdote associée à un spectacle de contes co-organisé par le CFOF récemment dans la région du Niagara. L’événement, qui mettait en vedette des artistes majoritairement africains, a également attiré un public presque entièrement issu de l’immigration.

Mais à Sudbury, une semaine plus tard, c’est un peu l’inverse qui s’est produit.

Ce qu’a appris M. Breton de la coordonnatrice de l’événement de Niagara, c’est que les courriels et les publications fréquentes sur les réseaux sociaux pour promouvoir le spectacle n’avaient pas beaucoup réussi à susciter l’intérêt des gens. 

C’est quand elle a appelé les gens que là, on a commencé à avoir des [spectateurs], a raconté M. Breton à la dizaine de participants à la session de consultation.

Facebook n’est plus nécessairement la solution. Il faut retourner aux appels, il faut qu’on appelle et ça, c’est très long à faire.

Une citation de Patrick Breton, directeur général du Centre franco-ontarien de folklore
Des personnes assises autour d'une table

Le contact personnel devrait être priorisé par les organismes francophones pour mieux rejoindre leur public cible, dont les nouveaux arrivants.

Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga

Ses propos ont directement trouvé écho chez David Golo de la Société économique de l’Ontario, qui participait aussi à la consultation. 

Spécifiquement, pour les immigrants francophones, surtout quand ils arrivent, ils arrivent dans une région où ils ne connaissent pas vraiment grand-chose. Et quand c’est communiqué de cette manière, dans la presse, on a l’impression que c’est sacralisé, [...] qu’il y a quelqu’un qui fait ça pour nous au lieu de nous inclure d’une certaine manière. Donc l’idée du bouche à oreille, ça va être beaucoup plus personnel, a-t-il affirmé. 

Monique Beaudoin, photo prise dans un corridor

La coordonnatrice en équité, diversité et inclusion au Centre de santé communautaire du Grand Sudbury, Monique Beaudoin, souligne que les organismes doivent aussi tenir compte de la grande diversité des intérêts des francophones. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Justine Cohendet

La nécessité d’un contact personnel entre les organismes francophones et leur public est l’un des éléments principaux qu’a d’ailleurs retenus la coordonnatrice de l’équité, diversité et inclusion au Centre de santé communautaire du Grand Sudbury, Monique Beaudoin.  

L’organisme de langue française offre principalement des soins de santé, mais aussi des services aux nouveaux arrivants.  

On essaie de devenir efficace, d’envoyer un courriel à 100 personnes et penser qu’on a fait notre travail, mais effectivement, on a besoin de mettre un peu d’attention là-dessus, surtout avec des gens qui viennent juste d’arriver.

Une citation de Monique Beaudoin, coordonnatrice en diversité, équité et inclusion au Centre de santé communautaire du Grand Sudbury

On a besoin de reprendre ces messages-là et de vraiment réfléchir à comment on peut les intégrer dans le travail qu’on fait. On le fait beaucoup d’ailleurs, pour les services personnels qu’on offre aux gens, mais quand il s’agit de les inviter à des activités, je pense que c’est quelque chose qui vaut la peine d’être exploré, note-t-elle.   

Au-delà des événements, une relation durable entre les communautés

Ce qui est en jeu, c’est comment on fait pour que les communautés puissent interagir, se connecter et ne vivent pas en vase clos, chacun dans sa niche culturelle et spatiale, mais qu’on puisse créer des ponts de telle sorte qu’on puisse bâtir une communauté incluse, estime le président du Contact interculturel francophone de Sudbury (CIFS), Moustapha Soumahoro.

Pendant la consultation, il a souligné que des événements comme le Cabaret africain, initié par le CIFS il y a 24 ans, réussissent chaque année à réunir des Franco-Sudburois de tous horizons.

Il y a du beau monde, c’est assez diversifié, mais après, la suite, c’est quoi?, se questionne-t-il. 

Il va falloir qu’on trouve une certaine forme de communication et d’intégration des communautés. [...] En tant que leaders, on doit prendre conscience qu’on ne peut pas se limiter à des invitations ponctuelles, mais il faut qu’on aille au-delà de cela pour qu’on puisse construire une relation durable entre les communautés.

Une citation de Moustapha Soumahoro, président du Contact interculturel francophone de Sudbury

Comment on arrive à faire cela? Il y a un défi à relever à ce niveau-là, mais moi, je pense qu’il faut toujours aller vers la communication inclusive et maintenir une communication permanente, fait savoir M. Soumahoro. 

Une structure de jumelage réclamée

En discutant de la nécessité d’un réseautage plus poussé entre francophones, divers intervenants ont évoqué l’idée d’un jumelage entre les nouveaux arrivants francophones et des Franco-Ontariens établis. 

Je pense qu’il y a des gens qui seraient prêts à partager un petit peu de leur temps, mais il n’y a pas de structure organisée présentement, constate Patrick Breton. 

Moustapha Soumahoro en studio à Radio-Canada Sudbury

Moustapha Soumahoro est le président du Contact interculturel francophone de Sudbury et aussi gestionnaire en durabilité à Impact ON.

Photo : Radio-Canada / Patrick Wright

Une telle initiative a déjà existé dans le passé et était gérée par le CIFS, avant qu’il ne perde son financement d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada

On a été capables de jumeler des nouveaux arrivants à des familles d’accueil, et ça a été à cette époque, je me rappelle très bien, un succès. Il y a des gens qui ont gardé des relations à long terme avec ces familles-là, indique M. Soumahoro.

S’il y a une structure, une politique ou un organisme qui est certainement financé qui peut vraiment prendre le jumelage entre les immigrants et la société d’accueil, je pense qu’on va faire un grand pas et on va développer un vivre-ensemble qui sera encore plus inclusif.

Une citation de Moustapha Soumahoro, du Contact interculturel francophone de Sudbury

L’agente de projet du Réseau de soutien à l’immigration francophone du Nord de l’Ontario, Ines Bouguerra, affirme que l’organisme a proposé un projet au gouvernement fédéral en ce sens et espère qu’il sera financé. 

D’autres pistes évoquées pendant la consultation comprennent un meilleur arrimage de l’offre des divers organismes artistiques et culturels francophones avec les intérêts des immigrants francophones. 

Ça a permis d’éclaircir des idées, dit Patrick Breton de la séance. 

L’Institut des politiques du Nord, qui a copiloté la consultation, compte préparer un rapport à partir des échanges entre les participants et présenter des recommandations et des stratégies pour permettre aux organismes de mieux rejoindre les francophones déconnectés, fait savoir le chercheur principal de l’organisme William Dunstan.

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