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Le droit de vote des Autochtones au Québec, un acquis tardif

Photo en noir et blanc de quatre hommes et une femme réunis autour d'une urne.
Des Autochtones ontariens votent pour la première fois en 1960; le droit de vote des Autochtones au Québec a été institué en 1969.PHOTO : Bibliothèque et Archives Canada/Nick Nickels
Publié le 3 mai 2024

En 1969, le Québec est devenu la dernière province à accorder le droit de vote aux Autochtones. L'historien Médérik Sioui rappelle le contexte de ce gain.

Durant la Seconde Guerre mondiale, des Autochtones s’engagent massivement dans l’armée. À leur retour au pays, ils s’attendent à recevoir la même reconnaissance que les vétérans allochtones. Ce mouvement amène une modification de la Loi sur les Indiens en 1951. Ils peuvent alors voter aux élections fédérales, et ce, même au Québec.

Le gouvernement fédéral octroie le droit de vote aux Autochtones en 1960. Entre 1949 et 1969, toutes les provinces le leur accordent aussi.

Au Québec peu après, plus précisément en 1963, Jules Sioui réalise une série « d’activités anti-vote ». En compagnie de personnes des Premières Nations, il s’oppose à ce droit de vote (Nouvelle fenêtre). Ils craignent de perdre une partie de leur statut particulier d’Autochtones.

Même si le gouvernement de Jean-Jacques Bertrand accorde le droit de vote aux Premières Nations (qui ne comprennent pas les Inuits et les Métis) en 1969, Médérik Sioui rappelle que ceux-ci n’ont pas exercé de pression pour l’obtenir. D’un autre côté, peu de voix se sont élevées contre cet acquis.

L’année 1969 marque aussi le début d’un renouveau autochtone. Les Premières Nations ripostent au livre blanc du gouvernement fédéral (le rapport La politique indienne du gouvernement du Canada, 1969), qui vise à abolir le statut d’Indien.

Médérik Sioui explique que les Premières Nations ne veulent pas devenir des Canadiens comme les autres. « On est différents, on a nos systèmes politiques, on a notre histoire, on a nos cultures », affirme-t-il.

L’historien raconte pourquoi, 55 ans plus tard, les Premières Nations votent peu aux élections fédérales et encore moins à celles du Québec. « Voter, c’est un peu cautionner […] le système […] qui [nous] a colonisés, le système qui nous a ostracisés avec une loi », soutient-il.

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