Peu des femmes à la tête des institutions artistiques
Renée Saurette, la directrice artistique de la Maison des artistes visuels francophones
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les inégalités entre les hommes et les femmes n'épargnent pas le monde des arts en général et des arts visuels en particulier. Tout comme dans le milieu des affaires, très peu de femmes au Canada se retrouvent à la tête de grandes institutions artistiques.
L'égalité des sexes n'est pas encore une réalité, estime Mary Reid, conservatrice de l'art contemporain et de la photographie au Musée des beaux-arts de Winnipeg. « Il y a toujours plus d'hommes directeurs que de femmes dans les institutions culturelles à travers le Canada », constate-t-elle.
Toutefois, l'époque où une femme ne pouvait assister à un cours de dessin de nu est révolue. Aujourd'hui, les femmes forment la majorité des étudiants des programmes de beaux arts dans les universités.
Pourtant, on en retrouve très peu dans les équipes professorales ou encore dans certains domaines des arts visuels, tels que la sculpture. La sculpture nécessite beaucoup de moyens et d'espace et s'avère donc moins accessible aux femmes que la peinture ou le dessin, note Mme Reid.
Les oeuvres des femmes moins exposées
Il semblerait également que les galeries soient plus réticentes à exposer les oeuvres des femmes que celles des hommes. D'un point de vue commercial, les hommes offriraient de meilleures chances de ventes.
« C'est encore ce vieux paradigme que l'homme blanc, c'est la voix universelle qui parle de toute l'expérience, tandis que la voix de la femme, c'est une minorité. Ça part d'une expérience très spécifique », estime l'artiste Dominique Rey.
À la Maison des artistes visuels francophones, on tente néanmoins de positiver. Des signes montrent que les choses sont en train de changer, comme le fait que la majeure partie de ses membres soient des femmes.
« Dans notre programmation, nous avons un peu plus de femmes, donc, elles ont aussi quand même leur place », insiste Renée Saurette, directrice artistique de la Maison des artistes visuels francophones.