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La MR de Saint-Laurent mal outillée pour affronter les feux de forêt

Un feu de broussailles.

Le 12 avril, les pompiers ont passé près de 12 heures à lutter contre un gigantesque feu de broussailles qui s'est propagé sur une étendue de 11 kilomètres.

Photo : Soumise par Andrew Mason

Alors que le changement climatique fait craindre un risque accru de sécheresse et d’incendie à l’échelle mondiale, la Municipalité rurale de Saint-Laurent, au Manitoba, dit ne pas avoir les ressources pour affronter des feux importants.

Le Service d'incendie de la petite municipalité affirme lutter pour obtenir le soutien des gouvernements provincial et fédéral au moment où il doit intervenir sur des terrains difficiles avec un équipement vieillissant et un personnel limité.

Les marais sont probablement notre plus grand défi, car les camions ne peuvent pas y pénétrer, explique le chef des pompiers de la MR de Saint-Laurent, Chad Malfait. Il faut laisser brûler ou faire appel à un appui aérien, comme des avions-citernes.

Chad Malfait devant un camion du Service de lutte contre les incendies de la MR de Saint-Laurent.

Chad Malfait affirme que son service est appelé à intervenir sur un plus grand nombre d'incendies chaque année.

Photo : Radio-Canada / Travis Golby

Le 12 avril, ses équipes ont passé plus de 11 heures à lutter contre un feu de broussailles qui s'est propagé dans la région de Twin Lakes Beach sur une étendue de 11 kilomètres, les flammes s'approchant à moins de 150 mètres d'habitations.

M. Malfait explique que les incendies sont difficiles à maîtriser dans cette région dominée par de vastes pâturages, des marais et des broussailles, car il y a peu de routes pour créer des coupe-feu.

Nous avons 5 mètres [de route] entre les sources de combustible, et s'il y a un peu de vent, c’est une courte distance à enjamber pour un feu.

Des besoins en matériel et en personnel

En plus d’un terrain impraticable, le Service d'incendie de la municipalité rurale de Saint-Laurent doit composer avec un équipement vieillissant et le manque de personnel.

La chef adjointe de la Municipalité rurale, Melissa Buors, mise sur le recrutement de pompiers volontaires.

Beaucoup de membres de la communauté travaillent dans la ville, dit-elle. Nous manquons donc souvent de personnel.

Mme Buors affirme avoir réussi à recruter deux nouveaux membres cette année, mais qu'il s'agit d'une tâche difficile.

Des marais brûlés.

Des responsables du Service de lutte contre les incendies indiquent que les distances considérables entre les routes de la région rendent difficile l’installation de coupe-feu, tandis que les vents violents permettent aux flammes d’enjamber facilement les routes étroites.

Photo : Soumise par Robert Barnes

En outre, le service doit également se doter d'un nouveau camion de pompiers, car les responsables craignent que celui acheté en 2006 ne tombe en panne pendant une intervention.

Les coûts d’entretien augmentent, explique le coordinateur de la gestion des urgences de la MR, Roger Gillis. Nous réparons ce que nous devons réparer pour que tout fonctionne.

Il estime que le prix d'un nouveau camion de pompiers avoisine maintenant 1 million de dollars, mais que la MR n'aurait pas les moyens de payer la mise de fonds.

M. Gillis dit avoir examiné le Programme provincial d'atténuation et de préparation aux fins d’aide financière aux sinistrés (Nouvelle fenêtre) pour aider à couvrir les coûts. Toutefois, il ne permet aux municipalités de demander ce financement qu'après avoir été frappées par un sinistre et approuvées pour l'aide financière fédérale en cas de catastrophe (Nouvelle fenêtre).

Nous devons mettre en place des fonds pour empêcher que ces incidents ne se produisent.

Un processus concurrentiel

Selon l'Association des municipalités du Manitoba (AMM), Saint-Laurent n'est pas la seule collectivité qui doit faire face à ce problème. Le directeur des politiques, Nick Kravetz, estime que la difficulté d’accès aux programmes gouvernementaux constitue l'un des plus grands obstacles en la matière.

La grande majorité des municipalités du Manitoba ont trois ou quatre employés de bureau qui effectuent une grande partie du travail, explique M. Kravetz. Il déplore que le temps consacré à la recherche et à la production de rapports pour ces programmes coûte souvent cher aux petites collectivités.

L’AMM demande à Ottawa de faciliter l'accès à son Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes (Nouvelle fenêtre).

Dans une déclaration écrite, Infrastructure Canada a qualifié la demande de processus concurrentiel, mais a indiqué qu'il travaillait à améliorer et clarifier la demande.

En attendant, aucun nouveau financement n'a été annoncé pour ce programme dans le nouveau budget fédéral.

Des marais brûlés sont à proximité de maisons bordant le lac Manitoba.

L'incendie du 12 avril s'est dangereusement rapproché des rives densément peuplées du lac Manitoba, les flammes s'approchant à moins de 150 mètres d'habitations.

Photo : Soumise par Robert Barnes

L'AMM demande également à la province de rétablir ses subventions à la protection contre les incendies (Nouvelle fenêtre) afin d'aider les petites collectivités à acheter de l'équipement.

La province ne s'est pas engagée à le faire, mais elle indique que les communautés peuvent demander une aide par l'intermédiaire de son Fonds stratégique d’investissement municipal (Nouvelle fenêtre).

Nous savons que cette année s'annonce déjà très sèche, déclare le ministre des Ressources naturelles, Jamie Moses.

Notre gouvernement prend très au sérieux la collaboration avec les municipalités pour résoudre ces problèmes lorsqu'elles les observent, ajoute-t-il, rappelant sa récente contribution de 585 000 $ (Nouvelle fenêtre) pour l'achat d'un nouveau camion à Roblin.

La province a suggéré à la MR de Saint-Laurent d'examiner le fonds provincial.

Entre-temps, Chad Malfait affirme qu’il est fabuleux de voir tout l’argent qui est dépensé dans cet endroit magnifique où il fait bon vivre, mais il rappelle l’urgence du défi à relever pour protéger tout cela.

Avec les informations d’Emily Brass

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