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Ti Shadd : l’Ujima au quotidien, l’histoire d’un pionnier noir en version crie

La couverture du livre “Ti Shadd: l’Ujima au quotidien”.

Le livre est déjà offert en anglais (depuis 2015), ainsi qu'en français (depuis 2020).

Photo : Radio-Canada / Wendyam Valentin Compaore

Le Musée saskatchewanais du patrimoine afro-canadien (SACHM) a publié mercredi la version en langue crie et michif du livre Ti Shadd : l’Ujima au quotidien. Ce livre offre l’occasion pour les jeunes de connaître l’histoire de Dr Alfred Schmitz Shadd, le premier Noir connu à avoir foulé le sol saskatchewanais, en 1896.

Écrit et illustré par Miriam Körner et Alix Lwanga, ce livre, inspiré de faits réels, raconte comment Garrison Shadd (Ti Shadd dans ce livre) accompagne son père, le Dr Alfred Schmitz Shadd, en calèche pour soigner la petite fille d'une famille des Premières Nations qui vit dans un tipi près de Stony Creek, en Saskatchewan.

Cette urgence médicale coïncide avec l'anniversaire du petit garçon, mécontent que le déplacement interfère avec sa fête.

Son père lui explique alors qu'il doit soigner la petite fille, étant le seul dans la région à pouvoir le faire.

La philosophie africaine de l'Ujima – un mot en swahili qui signifie responsabilité, travail collectif et l'idée du partage des préoccupations de nos frères et sœurs – est évoquée.

Une page du livre  “Ti Shadd: l’Ujima au quotidien”.

Selon les auteurs du livre, ce récit est basé sur des recoupements avec la vie réelle.

Photo : Radio-Canada / Wendyam Valentin Compaore

Le Mois de l'histoire des Noirs dans l'Ouest canadien

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Un dessin de personnes noires dans une prairie

Selon les auteurs du livre, ce récit est basé sur des recoupements avec la vie réelle de cette famille.

En effet, trois des enfants de la famille Nékénisiw ont en effet été soignés par le Dr Shadd dans les années 1890, un fait tiré du journal Diary of Reginald Beatty de la région de Melfort.

Aussi, Garrison Shadd, le fils du Dr Alfred Schmitz Shadd, avait également une petite sœur, et lorsque l'enfant malade de l'histoire est guérie, son père, Nékénisiw – qui signifie en cri il est le premier, il dirige – joue un tambour qui n'est pas sans rappeler le tambour africain du docteur Shadd, et il remercie le médecin en cri et en anglais.

Selon la directrice générale du Musée saskatchewanais du patrimoine afro-canadien, Carol LaFayette-Boyd, en publiant ce livre en version crie et michif, on montre les affinités qu’avait le Dr Alfred Schmitz Shadd avec les membres des Premières Nations.

D'après Mme LaFayette-Boyd, la publication de ce livre en langue crie est le signe de notre reconnaissance, de notre présence sur les terres autochtones.

Le Dr Alfred Schmitz Shadd était très respecté au sein de la communauté des Premières Nations. Il partageait [avec les Premières Nations] les mêmes expériences de la colonisation et du racisme.

Une citation de Carol LaFayette-Boyd, directrice générale du Musée saskatchewanais du patrimoine afro-canadien

Il s’agit également, soutient Mme LaFayette-Boyd, de notre respect, de notre gratitude et de notre désir d'entretenir des relations permanentes, positives et mutuellement bénéfiques avec tous les peuples autochtones, ainsi qu'avec tous les colons de ces terres.

Ce livre est considéré comme le premier livre distribué dans les écoles primaires de la Saskatchewan qui reconnaît la contribution de la première personne d'ascendance africaine connue à être documentée dans la province.

Le livre est déjà offert en anglais (depuis 2015), ainsi qu'en français (depuis 2020).

Une vie au service de la communauté

Selon le site Internet du Musée saskatchewanais du patrimoine afro-canadien, le Dr Alfred Schmitz Shadd est arrivé en 1896 en Saskatchewan en provenance de l’Ontario.

Une illustration du livre “Ti Shadd: l’Ujima au quotidien”.

Selon la directrice générale du musée virtuel Carol LaFayette-Boyd, le Dr Alfred Schmitz Shadd était très respecté au sein de la communauté des Premières Nations.

Photo : Radio-Canada / Wendyam Valentin Compaore

Né en 1870, et bien qu'il ait grandi dans une relative pauvreté, il rêvait de devenir médecin, et il a obtenu son diplôme au Collège Trinity de l'Université de Toronto en 1898, explique l'organisme.

Pour couvrir les frais de ses études, il a enseigné pendant une courte période, ce qui l'a amené en Saskatchewan en 1896, relate le SACHM.

Un éditorial du journal Melfort Moon du 17 mars 1915 indique : Aucun trajet n'a été trop long; aucune nuit n'est trop sombre; aucune piste trop accidentée pour dissuader le médecin lorsque l'appel à l'aide est arrivé... Riche ou pauvre, il ne faisait aucune distinction et il accomplissait noblement son devoir.

Je n'oublierai jamais le Dr Shadd assis à côté de ma petite sœur, la gardant enveloppée dans des tissus frais et enveloppée dans du coton ouaté et de la soie huilée lorsque la rougeole est revenue sur elle, témoigne un résident de longue date de la région, dans des propos repris par Melfort Moon.

Elle a dû réapprendre à marcher, mais il l’a sauvée. La pluie ou la neige, la route ou pas de route n’ont pas arrêté le médecin. S’il n’y avait pas de piste pour la calèche, il monterait à cheval, poursuit le témoin.

Sa carrière politique a été moins remarquable, puisqu'il a perdu sa candidature à l'Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest en 1901, puis à l'Assemblée législative de la Saskatchewan en 1905.

Néanmoins, il a continué de s'impliquer en politique, et il s'est révélé être un orateur public puissant et influent, souligne le SACHM.

Il a également trouvé d'autres moyens de promouvoir ses idées politiques en tant que propriétaire et exploitant du Carrot River Journalde 1908 à 1912, selon les explications du Musée.

Nous avons travaillé avec le musée de Milford, qui a fait beaucoup d'études sur le Dr Shaad, et c'est donc de là que nous avons tiré la plupart de nos informations à son sujet, explique Carol LaFayette-Boyd.

Le Dr Shadd est décédé à l'âge de 45 ans d'une appendicite, le 9 mars 1915 à Winnipeg, au Manitoba. Il a été inhumé à Melfort, en Saskatchewan.

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