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Le manque de couvert neigeux inquiète les agriculteurs des Prairies

Un champ sans neige.

Le champ du fermier Alain Philippot, à Saint-Claude, au Manitoba, se retrouve dépourvu d'un manteau neigeux.

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

Le manque de neige dans les champs et les températures clémentes de l'hiver posent des problèmes aux agriculteurs des Prairies. Ils s'inquiètent du risque de sécheresse, d'une croissance précoce des cultures et d'infestations de sauterelles dans les champs.

Les champs sont noirs. Ça veut dire qu'ils absorbent déjà la chaleur et perdent de l'humidité, alors qu'on devrait être couverts de neige, s'exclame un agriculteur de Saint-Claude, Alain Philippot. D'habitude, de février à la fin mars, c'est notre meilleure période pour avoir des volumes de neige, puis ça ne vient pas.

M. Philippot explique que, avec le fin manteau neigeux, les plantes peuvent croire que le printemps est arrivé, alors que le gel peut encore frapper. Par ailleurs, cette situation favorise la ponte des œufs de sauterelles, qui nuisent aux cultures lorsqu'elles envahissent les champs.

Alain Philippot fait notamment pousser du blé et de la luzerne pour nourrir le troupeau de vaches de sa ferme laitière qui est dans sa famille depuis quatre générations.

Il affirme avoir des réserves de foins suffisantes pour cette année. Cela pourrait cependant ne pas être le cas de tous les producteurs, qui pourraient en payer le prix fort. Les fourrages disparaissent, et ils vont monter de prix de 50 %, ou 150 %. On le fait venir de loin.

Alain Philippot dans son champ, en février 2024.

Alain Philippot est producteur laitier à Saint-Claude, au Manitoba.

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

Le producteur de bétail remarque que la sécheresse s’étend dans tout l’Ouest. En 2021, c’était sec d’ici jusqu’en Californie. Il n’y a aucun volume de foin en grande quantité. Une nouvelle sécheresse maintenant nous mettrait possiblement en grande difficulté.

Le chercheur d'Agriculture et Agroalimentaire Canada Brian Beres confirme ce constat.

Nous sommes en déficit d’eau dans une majeure partie des Prairies, qui est un grand producteur de nourriture, pas seulement au Canada, mais qui exporte aussi, explique-t-il.

La fourchette va d’un déficit sévère à modéré. Tous les terrains ont besoin de beaucoup d’eau. Avec les prévisions que je vois, même si on commence à avoir de sérieuses précipitations, ça pourrait ne pas être suffisant pour complètement remplir les réserves, ajoute le chercheur.

Une pointe d'optimisme

La nature du sol dans le sud du Manitoba offre quand même une lueur d'espoir, selon Brunel Sabourin, agronome à Antara Agronomy.

Il a déjà vu que des sécheresses avaient été évitées dans certaines régions grâce à un minimum de précipitations. Nos terres ont beaucoup d'argile, donc ça ne demande pas beaucoup de pluie. Les récoltes des deux, trois, dernières années nous ont montré ça. Mais si on commence avec un déficit, il y a quand même des inquiétudes.

Brian Beres constate que, pour s’adapter aux sécheresses, certains agriculteurs changent de méthodes de travail. Les producteurs doivent peut-être reconsidérer leurs pratiques pour cette année parce qu'il y a un risque commercial s'ils gardent les mêmes cultures.

Du côté de la ferme bovine de Saint-Claude, Alain Philippot se dit optimiste. Trois jours d'inondations peuvent rattraper trois semaines de sécheresse On espère toujours pour le meilleur.

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