La Ville de Québec met en place un crédit de taxes pour la construction de logements
Dans un contexte de crise du logement, comment faire pour accélérer leur mise en chantier?
Photo : Radio-Canada / Guylaine Charette
L’administration Marchand accorde un crédit de taxes aux promoteurs afin de stimuler la construction dans certains secteurs clés de Québec. La mesure devrait coûter 65 millions de dollars sur 10 ans à la Ville.
Ça ne change pas tout, mais ça ajoute aux avantages que peuvent avoir les promoteurs à venir construire ici
, a souligné Bruno Marchand mercredi, en marge du forum Développer la ville autrement, organisé par la Ville de Québec.
Le nouveau crédit de taxes doit s'appliquer sur les coûts de construction ou sur la mise à niveau d'infrastructures municipales à la charge des promoteurs. Le crédit peut s’appliquer à 85 % des coûts des infrastructures standards
, mais à 100 % de ceux des projets verts
ou de mobilité durable
.
Je pense que cette mesure-là va être saluée par les promoteurs.
L’administration Marchand cible pour le moment les secteurs de Saint-Roch et D’Estimauville ainsi que le pôle Wilfrid-Hamel–Laurentienne, mais il n’écarte pas l’idée d’étendre la mesure ailleurs sur le territoire.
Accélérer les permis
Le maire Marchand se dit sensible aux demandes des promoteurs concernant les délais entourant la délivrance des permis.
Selon lui, un changement de culture
est en marche actuellement à la Ville pour favoriser une meilleure agilité
et une accélération de l’avancement des projets.
Le secteur D'Estimauville est ciblé par la Ville de Québec pour accueillir de nouveaux projets immobiliers.
Photo : Radio-Canada / David Rémillard
Bruno Marchand rappelle aussi que des consultations sont en cours pour identifier des secteurs à haut potentiel de densification afin de permettre des dérogations au zonage existant et favoriser les projets en hauteur.
D’ici l’été, on va identifier quelles zones on peut monter à Sainte-Foy, où on peut être prévisible et quel est le plan
, promet le maire.
Un pas dans la bonne direction
, selon l’IDU
L’Institut de développement urbain (IDU) du Québec salue l’initiative de l’administration Marchand dans un contexte où de nombreux projets sont freinés par la hausse des taux d’intérêt.
On sait que pour les villes, c’est plus compliqué de nous donner une pause pour des taxes
, admet la présidente-directrice générale de l’IDU, Isabelle Melançon.
La présidente- directrice générale de l'Institut de développement urbain (IDU), Isabelle Melançon, était de passage à l'hôtel de ville de Québec l'automne dernier.
Photo : Radio-Canada / Bruno Giguère
Selon elle, le gouvernement Legault devrait lui aussi alléger le fardeau fiscal des promoteurs en abolissant la taxe de vente du Québec (TVQ) sur les matériaux de construction.
Isabelle Melançon rappelle qu’Ottawa a choisi d’exempter la construction de nouveaux immeubles locatifs de la taxe sur les produits et services (TPS) en septembre dernier.
Or, plusieurs provinces, dont l’Ontario, ont par la suite autorisé un congé de taxe provinciale pour maximiser la mesure fédérale.
L’augmentation des mises en chantier a été directe
, indique Isabelle Melançon.
Pour la PDG de l’IDU, l’ampleur de la crise du logement commande des gestes forts des ordres de gouvernement supérieur.