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À Sainte-Agathe, la génération Z s’implique à l’école comme au travail

Un élève passe devant une fresque dans l'École Gabrielle-Roy, d'Île-des-Chênes.

Pour certains adolescents de la municipalité rurale de Ritchot, travailler dès le plus jeune âge permet de trouver leur voie professionnelle.

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

À Sainte-Agathe, au Manitoba, plusieurs jeunes de moins de 18 ans qui sont scolarisés travaillent aussi dans des entreprises locales. Les adolescentes rencontrées par Radio-Canada ont à cœur de faire leur part pour la communauté qui les voit encore grandir.

Le fait de travailler pour une business avec des propriétaires locaux est une fierté, affirme Mireille Lemoine, élève de 12e année dans le village voisin d’Île-des-Chênes, à l’École/Collège régional Gabrielle-Roy. À 17 ans, elle fait mentir tous les clichés au sujet de sa génération.

Mireille Lemoine est notamment engagée dans la politique locale comme conseillère jeunesse de la Municipalité rurale de Ritchot et travaille, depuis ses 13 ans, dans des emplois saisonniers, parfois parallèlement à ses heures de classe.

Dans des fermes du coin, dans des centres communautaires ou pour des services dans le village, ses emplois ont toujours [été] au rural, à l'exception d'un été, précise-t-elle. 

Radio-Biblio : Des ailes pour le Manitoba

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Un papillon devant des livres

À l’échelle de la province, 32 882 adolescents ont obtenu le certificat de préparation des jeunes travailleurs au cours des quatre dernières années. C'est une formation obligatoire pour les travailleurs de 13 ans à 15 ans, à l’exception de certains secteurs comme la garde d’enfants, le bénévolat ou le travail à la ferme.

Faire sa part pour la communauté

Anastasie Lemoine, la sœur de Mireille, croit que la comparaison avec ses pairs la motive pour travailler. Elle culpabilise parfois.

Je connais gros du monde qui veut travailler, affirme-t-elle. Il y a des soirs où je devrais travailler au lieu de m'asseoir et ne rien faire.

Anastasie Lemoine.

Anastasie Lemoine est en 10e année à l'École/Collège régional Gabrielle-Roy, d'Île-des-Chênes.

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

Pourtant, à 15 ans, cette élève de 10e année de l’École Gabrielle-Roy travaille aussi à temps partiel pendant environ 20 h par semaine et souvent plus pendant l’été.

J'ai toujours été super organisée, confie Anastasie Lemoine, alors qu’elle s’apprête à entamer son quart de travail à la bibliothèque de Sainte-Agathe.

En travaillant à la bibliothèque, tu redonnes à la communauté. C’est une grosse affaire pour moi. J’ai un amour pour Sainte-Agathe parce que c'est le village qui m'a élevée. Être capable de travailler et redonner, c'est quelque chose de beau.

Une citation de Anastasie Lemoine, élève de 10e année

Si j'ai un choix entre redonner à la communauté ou travailler dans une [épicerie] Coop par exemple, je choisirai de redonner, même si la Coop payait plus, assure Anastasie Lemoine.

Anastasie Lemoine estime qu’un quart des personnes de sa classe occupent un emploi parallèlement à l’école.

Je pense que ça dépend de la façon dont tu es élevé. Étant d'une grande famille de la communauté, j'ai pu avoir des opportunités que d'autres n'ont pas. J’en suis très reconnaissante, affirme-t-elle.

Ne pas être paresseux

Dans sa ferme productrice d’asperges située entre Sainte-Agathe et Aubigny, la copropriétaire, Michelle Baril, embauche des jeunes de la communauté francophone pour la saison des récoltes pendant l'été.

Quand on est francophone, on est plus à l'aise de venir demander de l'emploi chez des personnes de la communauté, indique-t-elle. On se connaît tous, on connaît les parents. Parce qu'on se connaît, on dirait que les jeunes essayent un peu plus fort parce qu’ils ne veulent pas être paresseux.

En 40 ans de carrière, le professeur à la retraite de la Division scolaire franco-manitobaine Guy Gagnon a pu constater que les élèves qui travaillent sont des jeunes en quête d’indépendance.

Lorsque j'enseignais en 11e et 12e année, rares étaient les élèves qui n'avaient pas un emploi à temps partiel durant l'année. […] Plusieurs ont des dépenses personnelles que les parents obligent à défrayer, raconte-t-il.

Trop dans l’assiette

Enseignant au sein de la Division scolaire franco-manitobaine à l’École Gabrielle-Roy, Colin Tétrault estime que certains élèvent vont prioriser l'argent, alors que leur job est d'aller à l'école.

Certains sont capables, mais pour d'autres, c'est une distraction. Ils priorisent le travail et parfois ne viennent pas à certaines classes, ajoute-t-il.

Colin Tétrault.

Colin Tétrault est professeur à la Division scolaire franco-manitobaine.

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

L’École Gabrielle-Roy propose le cours optionnel vie-travail aux élèves de 9e et 10e année. L’objectif est d’aider les jeunes à trouver leur voie, mais aussi à apprendre à faire un curriculum vitae et à se préparer à avoir un premier emploi tout en allant à l’école.

Il dit cependant que, en tant que parent, il va encourager ses enfants à travailler.

Parfois, quand tu n'as rien à faire, c'est là que tu cherches du trouble, affirme Colin Tétrault. Il faut trouver un équilibre entre ralentir les choses et toujours mettre plus sur l'assiette. On veut que ces jeunes soient toujours des ados. C'est bon d'apprécier ce temps pendant le secondaire.

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