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Une année costaude pour l’espoir du Canadien Vinzenz Rohrer

Un hockeyeur portant une casquette tient un trophée dans ses mains.

L'espoir du Canadien Vinzenz Rohrer a eu une année bien remplie à Zurich.

Photo : gracieuseté Lions de Zürich

Dans les instants qui ont suivi la victoire en sept matchs de Zurich sur Lausanne, en finale de la Ligue A suisse, l’entraîneur-chef Marc Crawford a serré la main de Michael Raffl, le capitaine de l’équipe de Lausanne.

Prends soin de Vincy, a dit Crawford à l’ancien attaquant des Flyers de Philadelphie.

Vincy, c’est Vinzenz Rohrer, cet espoir que le Canadien a repêché au troisième tour en 2022 et qui vient de conclure sa première saison dans les rangs professionnels à Zurich. Sitôt les séries terminées, l'ailier a mis le cap vers le Championnat du monde, où Raffl et lui vont représenter l’Autriche.

Raffl a répondu à Crawford que Rohrer était un bon jeune, avant de lui confier ceci : On a essayé de l’épuiser durant toute la série, mais le jeune ne recule jamais.

Cette remarque est peut-être ce qui reflète le mieux l’identité de Rohrer sur la glace.

Au moment où le CH l’a repêché, il venait de jouer sa première de deux saisons avec les 67’s d’Ottawa dans la Ligue de l’Ontario. L’organisation avait présenté le jeune homme à la chevelure ébouriffée comme un attaquant responsable sur la glace qui excellait dans tout ce qu’il touchait, que ce soit un instrument de musique ou n’importe quel sport, pour reprendre les mots de Martin Lapointe.

Le Tricolore avait été emballé par sa personnalité contagieuse et charismatique, mais aussi par la maturité de son jeu. L’attaquant de 19 ans est le fils d’un ancien joueur de tennis professionnel. Et même s’il a décidé de se tourner vers le hockey plutôt que de suivre les traces de son père, Rohrer s’est toujours nourri du défi mental qui se présente à un joueur de tennis, celui d’être seul sur un court, sans nulle part où se cacher, sans excuses ni faux-semblants.

Ayant transposé cela au hockey, sa compétitivité est incontournable, autant pour ceux qui l’affrontent que pour celui qui le dirige.

C’est Mike Keane, voilà qui il est, lance Crawford sans détour. J'ai eu Mike dans deux équipes différentes dans la LNH et Mike Keane est peut-être le joueur que j’ai préféré diriger. Ce jeune-là est aussi bon que ça. Il pourrait finir par être meilleur offensivement que Mike Keane, cela reste à voir. Mais il avait marqué à tous les niveaux précédents jusqu'au nôtre, et il a été un bon marqueur avec nous. Et il a le potentiel pour devenir encore meilleur.

Je ne lance pas ces compliments-là à tout vent, parce que je ne veux pas donner de faux espoirs à qui que ce soit, a ajouté Crawford. Mais ce jeune-là est tellement compétitif. Il a du cran. Il est déterminé.

Un jeune homme plus endurci

Quelques semaines avant de sélectionner Rohrer, le codirecteur du recrutement du Canadien, Nick Bobrov, s’était empressé d’aller assister en direct à la prise de ses mensurations lors du camp d'évaluation des espoirs du repêchage. Le jeune Autrichien était frêle à seulement 1,78 m (5 pi 10 po) et 74 kg (163 lb).

À l’instar du défenseur Lane Hutson, que le CH a finalement repêché quelques minutes avant lui, Rohrer serait confronté tous les jours aux doutes exprimés à l’égard de son petit gabarit.

Mais après deux saisons à Ottawa, il a décidé de quitter le Canada pour Zurich afin de se joindre au club avec lequel il avait fait une partie de son parcours mineur. En retournant en Suisse, Rohrer adopterait un horaire lui permettant d’améliorer ses habitudes à l’entraînement et aussi ses capacités physiques.

Durant toute la saison, il s’est astreint à améliorer son endurance face à des hommes de manière à être plus compétitif dans ses batailles. Il est volontaire pour aller devant le filet et pour disputer la rondelle le long des rampes, mais atteindre le seuil où cela ne sera plus un frein à une carrière dans la LNH est fondamental.

Là-bas, tu batailles plus le long des rampes, tu dois prendre des décisions rapides et mieux protéger la rondelle, a noté Rohrer, que nous avons joint lorsqu’il attendait son vol vers Prague où aura lieu le mondial.

Même si je joue à Zurich sur une plus grande surface, mon objectif principal demeure de faire ma place en Amérique du Nord. Alors, même ici, je travaille sur ma puissance et sur mon travail le long des bandes, parce que ce sera déterminant si je veux réussir là-bas.

Vite vers le filet

Avec 7 buts et 19 mentions d’aide en 49 matchs de saison régulière, on ne peut pas dire que Rohrer a dominé offensivement à Zurich cette saison. Il était toutefois le seul attaquant de moins de 25 ans des Lions. Pendant que plusieurs anciens de la LNH prenaient l’essentiel du fardeau offensif – les Denis Malgin, Derek Grant, Sven Andrighetto et autres – Crawford utilisait Rohrer dans le troisième trio, souvent avec la responsabilité d’affronter les meilleures unités adverses. Il en a également fait l’un de ses hommes de confiance en infériorité numérique.

Crawford voit toutefois en lui plus de potentiel à l'attaque et entend l’utiliser parmi les six premiers attaquants la saison prochaine.

Bien sûr que je voudrais marquer davantage, récolter plus de mentions d’aide et avoir plus d’impact à ce niveau-là. Mais en séries, ma principale préoccupation était d’avoir un différentiel positif en neutralisant les trios adverses, a expliqué Rohrer.

Selon les données recueillies par l’analyste Thibaud Chatel, l'attaquant autrichien a présenté des statistiques très favorables en transition et en création d’attaque. Il exploite son coup de patin pour se mettre à découvert et pour générer de nombreux tirs au filet. Et puisqu’il n’hésite pas à se salir le nez, Rohrer risque la plupart du temps de se retrouver là où ça se passe vraiment.

Ce qui va bien se traduire dans la LNH, c’est que son jeu est à la cadence de la LNH et du niveau de la LNH. C’est un joueur de séries, c’est le genre de joueur qui va aider ton équipe à gagner.

Une citation de Marc Crawford au sujet de Vinzenz Rohrer

Espérons que l’atteinte de son potentiel fasse de lui un attaquant top 6, a ajouté l'entraîneur. Mais même s’il devait devenir un joueur de troisième trio, ce serait assez bon.

On peut voir Rohrer comme un espoir dans la mouvance de Brendan Gallagher et de Rafaël Harvey-Pinard, et un espoir que le Tricolore peut laisser mûrir encore un moment. En effet, le fait qu’il ait quitté la Ligue de l’Ontario pour l’Europe a donné à l’organisation deux années de plus pour l’observer avant de lui soumettre un contrat.

Le directeur du développement des joueurs, Rob Ramage, est passé le voir à deux ou trois reprises cette année en même temps qu’il venait observer Reinbacher. Le Canadien est donc en contact constant avec Rohrer, mais laisse également à Crawford et à Zurich toute la marge de manœuvre pour continuer de le développer comme ils l’entendent.

Et compte tenu du parti pris qu’exprime ouvertement Crawford, il n’y a aucun doute que ce dernier a à cœur les progrès de Rohrer.

Il sourit et tient un trophée.

L'espoir du Canadien Vinzenz Rohrer, repêché au troisième tour en 2022, célèbre la victoire des Lions de Zurich en finale de la Ligue A suisse.

Photo : gracieuseté des Lions de Zürich

Un été bien rempli

Au moment de célébrer leur conquête du titre, les joueurs de Zurich ont défilé tour à tour sur la glace en tenant la coupe à bout de bras. Rohrer étant le plus jeune, et la hiérarchie étant respectée avec assiduité en Suisse, il a été le dernier à soulever le trophée.

À son tour, une clameur s’est élevée chez les partisans. Oui, il est l’un des leurs, car ils l’ont vu grandir depuis l’époque où il était capitaine de l’équipe championne U-17. Mais Rohrer sait aussi se faire aimer par sa ténacité et par sa prédisposition à faire tout ce qui doit être fait.

La raison pour laquelle tout le monde devrait être excité à son sujet, c’est qu’il va t’aider à gagner, insiste Crawford. Et il nous a vraiment aidés à gagner cette année.

Rohrer tentera maintenant d’aider l’Autriche à faire belle figure au Championnat du monde. Reinbacher devait lui aussi faire partie de l’équipe, mais il a dû décliner l’invitation en raison d’une blessure.

Ce tournoi n’est qu’une des nombreuses étapes à l’horaire de Rohrer.

Je me suis assis avec le DG de Zurich et on a parlé de mon été ensemble, a-t-il raconté. Il y a vraiment beaucoup de choses qui s’en viennent : la qualification olympique de l’Autriche au mois d’août, la Ligue des champions avec Zurich, le camp de développement et le camp des recrues (du Canadien), tout ça dans un été qui s’est raccourci de trois semaines à cause de notre parcours dans les séries.

Ça fait beaucoup de choses au cours des deux prochains mois. Je vais devoir démêler tout ça après le Championnat du monde...

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