Chaque année, le 3 mai, lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l'organisme Reporters sans frontières (RSF) publie un rapport et un classement mondial de la liberté de la presse. Au-delà de ce classement, Jonathan Dagher, responsable du bureau Moyen-Orient de RSF explique que ce qui ressort de ce rapport est que l'indicateur politique est en baisse partout dans le monde.
C'est-à-dire, que « les États échouent à protéger le journalisme ».
L'un des exemples récents les plus probants est celui de la sécurité des journalistes voulant rapporter les faits depuis la bande de Gaza où il évoque un « bilan catastrophique ». « Plus de 100 journalistes [ont été] tués par les forces israéliennes à Gaza depuis le 7 octobre, dont au moins 22 dans l'exercice de la fonction », précise-t-il.
Tout en plaidant pour leur sécurité, Reporters sans frontières croit fermement que le travail journalistique est essentiel, particulièrement en zone de conflit.
« On demande aux dirigeants des gouvernements internationaux de monter la pression sur le gouvernement israélien pour que s'arrête ce massacre et pour que les journalistes internationaux puissent [faire leur travail] », ajoute M. Dagher.
« Gaza ne doit pas devenir un trou noir de l'information »
Ne jamais tenir pour acquis
Le Canada se classe 14e sur 180 pays dans ce classement mondial de la liberté de la presse en 2024. Les États-Unis sont au 55e rang.
Comme l'explique M. Dagher, « la situation au Canada, en comparaison avec d'autres pays, on constate qu'on parle d'une situation plutôt bonne ».
« Mais malheureusement, même dans les démocraties comme le Canada, on trouve toujours certaines menaces qui menacent le travail des journalistes et la pratique du journalisme », nuance-t-il.
Il évoque de ce fait le financement indépendant, la protection des sources, le pluralisme des médias et la lutte contre la concentration des médias.
« C'est vraiment important de lutter contre les forces de répression qui entravent le travail de journalisme, même dans des écosystèmes démocratiques [...] qui ont une réputation ou ou même une histoire de protéger les libertés de la presse. »