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Morts de pompiers à Saint-Urbain : de la formation pour changer « une culture du héros »

La plaque commémorative à la mémoire de Christopher Lavoie et Régis Lavoie.

Les explications de Camille Carpentier.

Photo : Radio-Canada / Marie-Christine Reid

Les pompiers volontaires devraient être sensibilisés davantage aux inondations et aux risques associés aux sauvetages nautiques, admettent les grandes écoles de formation québécoise.

C'est ce que recommande l'École nationale des pompiers du Québec et l'Institut de protection contre les incendies du Québec lors de leur témoignage au 10e jour de l'enquête publique du coroner sur les décès, à Saint-Urbain, des pompiers Régis et Christopher Lavoie.

Les deux organismes responsables de la formation de la grande majorité des pompiers au Québec ont tous deux expliqué ne pas fournir de formation spécifique en cas d'inondation.

Francis Roland enseigne à l’Institut de protection contre les incendies du Québec depuis 13 ans.

Il a expliqué à la coroner que des modules d'enseignement pour le sauvetage nautique font partie de la formation offerte aux pompiers pour l'obtention d'un diplôme d'études professionnelles (DEP).

Or, cette formation est suivie par les pompiers qui travaillent généralement dans de grandes municipalités et ne couvrent pas les interventions en lien avec les inondations. C’est un volet qui pourrait être ajouté en collaboration avec le ministère de l'Éducation, croit le pompier.

Un homme regarde la caméra

Francis Roland enseigne à l’Institut de protection contre les incendies du Québec depuis 13 ans.

Photo : Radio-Canada

Culture du héros

La culture du héros, plus fréquente chez les pompiers volontaires, doit aussi être abordée davantage par le biais de la formation. Selon le directeur général de l'École nationale des pompiers du Québec, Stephen Valade, cette situation touche davantage les pompiers qui œuvrent dans de petites municipalités et sont souvent appelés à secourir des proches.

Il faut trouver le moyen pour changer cette culture-là. Ça doit être un héros calculé. Quand on a cette culture-là, on va trop tester, trop tenter et là, [...] on va trop en faire. Dans la formation sur les impacts psychologiques, ce n'est pas tant adressé. La culture du héros n’est pas amplement abordée dans cette formation-là. Ça pourrait l'être davantage, croit-il.

L'École nationale des pompiers du Québec propose d'améliorer la formation actuelle en incluant les notions de sécurité lors d'interventions à proximité de l’eau dans les cursus de formation obligatoire des programmes pompier 1 et pompier 2, soit les plus communs pour les pompiers volontaires.

Enseigne de l'École nationale des pompiers du Québec.

L’École nationale des pompiers du Québec a été inaugurée le 12 novembre 2001 à Laval.

Photo : Radio-Canada

Saint-Urbain témoigne de nouveau

Le directeur général de Saint-Urbain, Martin Guérin, et la mairesse, Claudette Simard, sont revenus témoigner devant la coroner.

Les procureurs tentaient de savoir si la Municipalité était ouverte à se regrouper avec d'autres municipalités pour avoir davantage de ressources en sécurité incendie, une solution avancée par plusieurs témoins lors de l'enquête.

La mairesse Simard se dit ouverte, mais avance qu'il y a de la résistance dans certaines municipalités. Elle a confié avoir tenté en 2017 de regrouper son service incendie avec d'autres municipalités. Depuis de nombreuses années, les services incendies de petites municipalités sont comme dans un cocon et ne veulent pas partager, ne veulent pas se regrouper. À partir de là, je souhaite sincèrement que les conseils municipaux prennent conscience de ce qu’on a vécu et se disent : "Qu’est-ce qu’on peut faire pour s'assurer d'avoir le meilleur service?"

Martin Guérin et Claudette Simard ont donné leur version des évènements, lundi, au palais de justice de La Malbaie.

Martin Guérin et Claudette Simard ont donné leur version des évènements, lundi, au palais de justice de La Malbaie.

Photo : Radio-Canada

Le directeur général Martin Guérin évalue la possibilité de tisser des liens pour mettre en commun certains services. On va s’en aller avec des ententes. Peut-être pas avec des municipalités voisines. On va peut-être essayer du côté du Saguenay pour avoir du renfort.

La Municipalité travaille également à des solutions pour mieux rejoindre la population et la sensibiliser aux risques de sinistres. Les citoyens doivent aussi assurer leur sécurité puisqu'il s'agit d'une responsabilité partagée. Il est compliqué de rejoindre l’ensemble des citoyens d’une municipalité, convient M. Guérin. Présentement, la façon de travailler, quand ils annoncent une grande pluie, [c'est qu']on avise la veille de quitter les résidences.

J'aurais aimé être accompagnée

Claudette Simard a aussi été questionnée sur le fait qu'elle n’a pas formulé de demande d'aide auprès de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et le gouvernement pour être mieux encadrée dans la gestion des inondations du 1er mai.

J’aurais aimé ça être accompagnée d’une direction [des communications] pour me dire qu’est-ce qu’il fallait faire parce que je ne savais pas ce qu’il fallait faire. [...] Je n’ai pas osé demander alors que j’aurais dû le faire.

Une citation de Claudette Simard, mairesse de Saint-Urbain

Aller demander de l’aide versus en recevoir, ça fait toute la différence, lui a répondu la coroner Andrée Kronström.

Le volet représentation de l'enquête publique sur les décès des deux pompiers se tiendra en juillet.

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