•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Biden refuse de partager l’enregistrement de sa déposition devant un procureur spécial

Joe Biden devant un escalier.

Le président américain Joe Biden (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Alex Brandon

Agence France-Presse

Joe Biden a annoncé jeudi qu'il refuse de remettre l'enregistrement de sa déposition devant un procureur spécial, dont la description par ce dernier avait provoqué, notamment chez ses opposants, un déluge de commentaires sur la mémoire et l'agilité mentale du président américain de 81 ans.

Robert Hur, le procureur en question, avait recommandé dans son rapport de 388 pages en février un non-lieu pour Joe Biden dans une affaire de rétention de documents confidentiels. Cependant, il avait évoqué un homme âgé à la mauvaise mémoire, des commentaires déplacés, selon la Maison-Blanche.

Depuis, en pleine année électorale qui doit voir M. Biden affronter une nouvelle fois Donald Trump en novembre, deux commissions de la Chambre des représentants contrôlées par les républicains exigent que l'enregistrement leur soit fourni, et non pas seulement les retranscriptions.

Sur recommandation de son secrétaire à la Justice, Merrick Garland, M. Biden a invoqué ses prérogatives de chef de l'exécutif pour rejeter cette demande, ont écrit le conseiller juridique de la Maison-Blanche, Ed Siskel, et le département de la Justice aux présidents républicains de ces commissions.

Merrick Garland parle en conférence de presse.

Merrick Garland, secrétaire à la Justice américaine (Photo d'archives)

Photo : afp via getty images / Mandel Ngan

Élections américaines 2024

Consulter le dossier complet

Des drapeaux américains sont placés devant le Capitole des États-Unis.

L'absence de nécessité légitime pour réclamer ces enregistrements audio expose au grand jour votre but probable : les saucissonner, les déformer et les utiliser à des fins partisanes, écrit Ed Siskel aux présidents des deux commissions, Jim Jordan et James Comer.

M. Garland a justifié sa recommandation par la nécessité de s'assurer de la coopération de hauts responsables de l'exécutif dans de futures enquêtes similaires. Nous sommes allés extraordinairement loin pour garantir que les requêtes légitimes des commissions soient satisfaites, mais celle-ci n'en est pas une, a-t-il déclaré lors d'un point de presse au département de la Justice.

Accéder à cette demande aurait nui à notre capacité à l'avenir à conduire des enquêtes sensibles, a-t-il fait valoir, déplorant la volonté affichée des deux commissions parlementaires de le déclarer coupable d'obstruction aux pouvoirs d'enquête du Congrès pour son opposition à la remise des enregistrements.

Un homme âgé sympathique, bien intentionné, avec une mauvaise mémoire

L'une de ces commissions, celle des affaires judiciaires, a adopté jeudi une résolution en ce sens. Toutefois, faute d'action de la part du département de la Justice, cette procédure ne devrait pas déboucher sur des poursuites pénales.

Pour déterminer si le procureur spécial a agi conformément à la justice en ne poursuivant pas – en ne recommandant pas de poursuivre – le président, les enregistrements sont nécessaires, avait auparavant déclaré Jim Jordan, le président de cette commission.

Franchement, les retranscriptions ne constituent pas à elles seules une preuve suffisante de l'état de la mémoire du président, car la Maison-Blanche a par le passé modifié des retranscriptions, a-t-il affirmé.

Nommé en janvier 2023 par M. Garland, le procureur spécial a conclu dans son rapport que Joe Biden avait sciemment gardé et divulgué des documents classifiés après sa vice-présidence alors qu'il était un simple citoyen.

Cependant, il a considéré qu'une inculpation ne se justifierait pas, estimant notamment qu'un jury accorderait le bénéfice du doute à un homme âgé sympathique, bien intentionné, avec une mauvaise mémoire. Selon lui, à un moment de l'entretien, Joe Biden ne se souvenait plus de l'année du décès de son fils aîné, Beau.

Le camp démocrate avait dénoncé des commentaires gratuits aux motivations politiques, mais ses adversaires républicains à la Chambre des représentants avaient immédiatement exploité le rapport pour estimer que Joe Biden était inapte à exercer ses fonctions.

Robert Hur au micro lors d'une assemblée devant un écran où l'on peut lire, en anglais : « Nous concluons qu'aucune accusation criminelle n'est justifiée dans cette affaire. »

Le procureur spécial Robert Hur a témoigné devant un comité de la Chambre des représentants. (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / NATHAN HOWARD

Lors d'une audition en mars devant ces deux commissions de la Chambre des représentants, Robert Hur a justifié ses commentaires sur sa mémoire.

Je n'ai pas aseptisé mon explication ni dénigré injustement le président, a-t-il assuré.

La nomination du procureur spécial faisait suite à la découverte de documents classés confidentiels datant de l'époque où Joe Biden était vice-président (2009-2017), notamment sur l'engagement militaire américain en Afghanistan, dans sa résidence de Wilmington, dans le Delaware, ainsi que dans un ancien bureau.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.