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Un café avec la sergente-détective qui veut « briser la barrière de l’autorité »

Portrait de Renée-Anne St-Amant.

Renée-Anne St-Amant a joint le SPVG en mai 2012, d'abord à la patrouille, puis comme porte-parole, et aujourd'hui comme sergente-détective aux crimes économiques.

Photo : Radio-Canada / Charles Lalande

Des citoyens de Gatineau ont profité de l’activité « Café avec un policier » pour aller à la rencontre des agents de la paix, jeudi. Cette initiative a pour but de rapprocher la police du public, de permettre à celui-ci de « poser des questions » et de partager certaines préoccupations.

Inspecteur au service de proximité, Mathieu Tremblay explique que le concept a démarré à Hawthorne, en Californie, en 2011. Deux ans plus tard, des centaines de corps policiers américains ont fait de même. Puis, c’est venu ailleurs au Québec en 2014 et finalement, en 2023 à Gatineau.

Mathieu Tremblay en entrevue dans les studios de Radio-Canada Ottawa-Gatineau.

Mathieu Tremblay est inspecteur au service de la proximité du SPVG. En d'autres mots, il est «la porte d'entrée» avec le secteur communautaire. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Gabriel Le Marquand Perreault

Les gens ont des questions très ouvertes pour les policiers, qui prennent le temps d’expliquer leur rôle et d’écouter les problèmes des citoyens, explique celui qui a joint le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) en décembre 2005.

La sergente-détective Renée-Anne St-Amant adore aller à la rencontre des citoyens, et pas seulement lors de la présente Semaine de la police, dont le thème est Mieux se comprendre : la police et le citoyen.

C’est cliché, mais je fais ce métier pour servir et protéger. C’est écrit sur notre uniforme. Je veux faire une différence dans la vie des gens, assure l’Abitibienne qui travaille au SPVG en 2012.

Renée-Anne St-Amant pose en uniforme devant le quartier général de la police dans le secteur de Hull.

Renée-Anne St-Amant, alors qu'elle était porte-parole du SPVG. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jonathan Dupaul

Elle a patrouillé dans les rues pendant sept ans avant d’obtenir un poste de porte-parole pour un hiatus de trois ans.

Maintenant sergente-détective spécialisée aux crimes économiques depuis bientôt deux ans, Mme St-Amant a toujours été armée de la même mission : défaire la barrière de l’autorité. Cette expression, elle l'a utilisée à plusieurs reprises au cours de l’entretien avec l’auteur de ces lignes.

Si on lui offrait une baguette magique pour changer un seul élément relié à son travail, ce serait la perception du public à l’égard des policiers, mais ce n’est pas si simple. Elle le sait.

Une frange de la population ne nous fait plus confiance. Elle trouve ça dommage lorsqu’elle a l’impression que le public n’y voit que la menace associée à la profession.

Pour briser le mur qui s’est dressé entre la police et le public, Renée-Anne St-Amant prend toujours le temps de parler à ses concitoyens. Elle les implore d’ailleurs d’approcher les agents de la paix lorsqu’ils ne répondent pas à une situation urgente. Venez nous voir, venez nous poser des questions. Vous ne nous dérangez pas, assure-t-elle.

La sensibilité des crimes économiques

Depuis bientôt deux ans, elle fouille les dossiers reliés aux crimes économiques, comme des fraudes amoureuses ou celles de type grand-parent. À la fin de l’année 2023, le SPVG a d’ailleurs invité les citoyens à faire preuve de vigilance pour éviter de se faire piéger.

On continue de s’attaquer à cela. Malgré la prévention, ça réapparaît, constate la sergente-détective, qui a visiblement beaucoup de compassion pour les victimes, souvent vulnérables, qui vont voir la police tout en faisant face aux possibles conséquences de la fraude.

Un cadran en arrière-plan et un coeur barré sur un téléphone cellulaire devant.

Près de 37 000 Québécois ont été victimes de fraude en 2023, soit une augmentation de 15 % en deux ans, selon l'Association des directeurs de police du Québec. (Photo d'archives)

Photo : iStock

À l’entendre, on constate rapidement qu’elle consacre beaucoup de temps et d’énergie à ses dossiers, qui nécessitent aussi un bon lien de confiance avec les personnes qui portent plainte. Toutefois, Renée-Anne St-Amant sait tracer une ligne pour éviter que son travail ne devienne trop envahissant.

Lorsque son dossier est complété et qu’il passe aux mains du Directeur des poursuites criminelles et pénales, un laisser-aller s’impose.

Le système de justice ne doit pas être émotionnel. Il s’en tient aux faits. Il ne faut pas que ce soit émotif. Une fois que le processus judiciaire commence, j’arrête de suivre le dossier, sauf si je dois témoigner, et je ne laisse pas [la conclusion] venir me chercher, explique la sergente-détective.

La réalité, loin de la télé

Au Québec, certaines séries policières ont marqué l’imaginaire. C’est le cas de 19-2 et de District 31 dont on a grandement vanté le réalisme malgré quelques doses bien visibles de fiction et de romance.

Le quotidien de Renée-Anne St-Amant et de ses collègues est en effet bien différent de celui porté à l’écran par Benoît Chartier et Patrick Bissonnette. Ces émissions sont très romancées, dit-elle en riant.

Ce n’est vraiment pas comme ça. Ce n’est pas vrai qu’un enquêteur va prendre un dossier et y travailler tout seul jusqu’à la fin. Au contraire. On travaille en équipe, on échange.

Autres différences : le temps avant de boucler une enquête et la paperasse à remplir. Les délais sont nettement plus longs [dans la vraie vie]. On doit remplir beaucoup de rapports. Ce n’est pas très glamour, mais c’est important. On est redevables. On doit justifier chacune de nos actions, et c’est bien correct.

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