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Environ 70 nouvelles interpellations en Nouvelle-Calédonie, placée en état d’urgence

Des personnes marchent à côté d'une voiture incendiée.

Une voiture a été incendiée après qu'un supermarché a été pillé dans le quartier de N'Gea à Nouméa, le 14 mai 2024.

Photo : Getty Images / DELPHINE MAYEUR / AFP

Agence France-Presse

Quelque 70 nouvelles interpellations ont eu lieu au cours des dernières 24 heures en Nouvelle-Calédonie, un archipel français du Pacifique placé en état d'urgence en raison de violentes émeutes qui ont fait quatre morts, dont un gendarme, sur fond de projet de réforme constitutionnelle rejeté par les indépendantistes.

Le président Emmanuel Macron a proposé aux élus de la Nouvelle-Calédonie d'avoir un échange par visioconférence jeudi, à l'issue d'un nouveau Conseil de défense qui doit se tenir à 11 h, heure de Paris, a annoncé l'Élysée. Plus tôt mercredi, il avait prôné la nécessité d'une reprise du dialogue politique dans ce territoire colonisé par la France au 19e siècle.

Soixante-quatre gendarmes et policiers ont été blessés et près de 200 émeutiers ont été interpellés depuis lundi, a indiqué jeudi le représentant de l'État dans le territoire ultramarin, Louis Le Franc.

La présidence française a instauré mercredi l'état d'urgence, régime d'exception qui étend les pouvoirs des autorités. Toutes les violences sont intolérables et feront l'objet d'une réponse implacable pour assurer le retour de l'ordre républicain, a-t-elle affirmé dans un communiqué.

Deux nuages de fumée émanent d'un quartier de la Nouvelle-Calédonie le 15 mai 2024.

Les émeutes plongent le quartier de Motor Pool, à Nouméa, dans une épaisse fumée.

Photo : AFP / DELPHINE MAYEUR

Peu après son entrée en vigueur, jeudi à 5 h à Nouméa, la principale ville du territoire, le premier ministre Gabriel Attal a annoncé le déploiement de militaires pour sécuriser les ports et l'aéroport de Nouvelle-Calédonie, de même que l'interdiction du réseau social TikTok.

Le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a ensuite annoncé jeudi qu'un pont aérien entre l'Hexagone et le territoire [allait] permettre d'acheminer rapidement des renforts de sécurité intérieure, de sécurité civile et militaire, mais aussi du matériel permettant d'assurer la prise en compte des besoins essentiels de la population.

Mercredi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé avoir assigné à résidence cinq indépendantistes radicaux. Il s'agit de cinq personnes quiu appartiennent à la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), frange la plus radicale du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS).

Les violentes émeutes qui ont secoué l'île après de premiers affrontements dans la journée de lundi, en marge d'une mobilisation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle, ont fait quatre morts, dont un gendarme de 22 ans touché à la tête par un tir.

Plusieurs centaines d'autres personnes ont été blessées, selon M. Darmanin.

On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle, a déclaré M. Le Franc.

Malgré le couvre-feu décrété à Nouméa, les violences ont repris mardi soir dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre. L'aéroport de Nouméa est fermé depuis lundi.

Deux personnes ont par ailleurs été blessées par balles à Ducos, dans le nord-ouest de Nouméa, par un garagiste qui protégeait son entreprise, selon un ministre du gouvernement local.

Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés, a insisté M. Le Franc, évoquant une spirale mortelle.

Des indépendantistes tiennent une banderole qui porte la mention « jeunesse kanak, lève-toi pour ta liberté ».

Des indépendantistes manifestent contre l'élargissement du corps électoral en vue des prochaines élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le 13 avril 2024.

Photo : Getty Images / THEO ROUBY / AFP

Rencontré par l'AFP, Sébastien, un habitant de 42 ans qui ne donne pas son nom, a dit monter la garde pour protéger la ville.

Les flics sont débordés, alors on essaye de se protéger, et dès que ça chauffe, nous prévenons les flics [...]. On essaye de faire en sorte que chaque quartier ait sa milice.

Une citation de Sébastien, un habitant de Nouvelle-Calédonie

Texte controversé

Point de crispation de la colère des indépendantistes, le projet de réforme constitutionnelle sur le corps électoral a été adopté par les députés à Paris dans la nuit de mardi à mercredi. Il doit encore réunir les trois cinquièmes des voix des parlementaires réunis en Congrès.

Ce texte vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales dans l'archipel, à tous les natifs calédoniens et aux résidents depuis au moins dix ans. Les partisans de l'indépendance jugent que ce dégel risque de minoriser encore plus le peuple autochtone kanak.

Dans une déclaration commune, les principaux partis indépendantistes et loyalistes de Nouvelle-Calédonie ont toutefois lancé mercredi un appel au calme et à la raison.

Le premier ministre Gabriel Attal a indiqué mercredi après-midi qu'il allait proposer dans les prochaines heures une date de rencontre à Paris aux différentes parties prenantes de Nouvelle-Calédonie.

Mercredi matin, faute d'approvisionnement des commerces, les pénuries alimentaires ont provoqué de très longues files d'attente devant les magasins.

Jeudi, M. Le Franc a appelé de nouveau la population à restreindre les déplacements au strict nécessaire.

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