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Conductrice ivre : deux vies fauchées pour une autre bouteille de vin

Les véhicules des services d'urgences sont près d'une moto accidentée, couchée sur le sol.

La conductrice d'un véhicule est entrée en collision avec la moto. (Photo d'archives)

Photo : Steve Jolicoeur

La journée était chargée en émotions au palais de justice de Québec pour la première journée des observations sur la peine de la conductrice ivre qui a tué deux motocyclistes en juillet dernier à Saint-Raymond. Les proches des deux victimes ont parlé du vide laissé dans leur vie après l’événement et la coupable, Martine Linteau, a exprimé un profond regret.

Le 25 juillet 2023, en plein après-midi, la chauffarde a heurté une moto sur la route 365 à la hauteur de la Côte-Joyeuse avec son véhicule de type VUS. Les deux passagers de la moto, Samuel Lacoursière, 38 ans, et Audrey Michaud, 31 ans, sont morts à la suite de cette collision.

En décembre, Martine Linteau avait plaidé coupable à des accusations de conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort. Lors de son procès, elle a reconnu qu'elle avait un problème d'alcool depuis 2020. Elle disait consommer un litre de vin par jour à partir du matin.

Plan rapproché d'une femme aux cheveux blonds, souriante

Martine Linteau

Photo : Facebook

Le jour de l’accident, elle disait être en chemin pour s'acheter une autre bouteille de vin. Elle affichait un taux d'alcoolémie à près du double de la limite permise.

Des vies détruites

Des proches des deux victimes ont partagé des témoignages à la cour avant la détermination de sa peine. Ils reprochent à Martine Linteau de ne pas avoir su régler son problème de dépendance à l'alcool, dont elle était atteinte depuis quelques années.

Jayden Lacoursière au palais de justice.

Jayden Lacoursière, le fils de la victime, Samuel Lacoursière.

Photo : Radio-Canada / Camille Carpentier

J’ai combattu un cancer de stade 3. Je l’ai fait pour ma fille, mais avoir su, j’aurais aimé mieux mourir que vivre ce que je vis en ce moment, déclare la mère d’Audrey Michaud. Nous avions une belle vie, mais voilà tout est détruit à cause d’une alcoolique.

La victime venait de terminer un baccalauréat en psychologie et entamait une maîtrise en santé publique. Elle commençait à réaliser ses rêves et tout s'est effondré en quelques secondes, poursuit sa mère.

Audrey sourit.

Cette photographie d'Audrey Michaud a été fournie à la cour.

Photo : Gracieuseté

Selon les proches qui ont témoigné, Martine Linteau a agi de manière égoïste en décidant de prendre le volant en état d'ébriété. Ils demandent à la juge une peine exemplaire et proportionnelle au mal qu’elle a causé.

Il en avait tellement plus à m’apprendre, mais tu l’as tué pour une bouteille de vin que tu allais boire en t'apitoyant sur son sort, souligne à son tour le fils de Samuel Lacoursière, qui décrit son père comme son mentor. Je n’accepterai jamais tes excuses.

Un égoportrait de Samuel Lacoursière.

Une photo de Samuel Lacoursière fournie à la cour.

Photo : Gracieuseté

Regrets et excuses

Le conjoint de Martine Linteau a lui aussi témoigné. Il a lui-même arrêté de boire depuis l’événement et a une tolérance zéro pour la présence d’alcool chez lui.

La dernière témoin était Martine Linteau, qui a commencé par lire une lettre aux proches des victimes, faisant part de l'immense regret qui l’habitait depuis le tragique événement. On ne peut pas demander un pardon à ça. On ne peut jamais pardonner à quelqu'un qui nous a enlevé des enfants de cette façon-là, se désole la coupable, en sanglots.

La journée de l’accident, ça aurait dû être moi qui sois partie, puis j’aurais été bien contente, ajoute-t-elle.

Martine Linteau disait souffrir d’un mal-être et de crises d’anxiété répétées depuis 2020. Elle a fait une tentative de suicide en juillet 2021 qui l’a menée à une hospitalisation de quelques jours en psychiatrie.

Elle avait tenté sans succès de mettre fin à sa dépendance à plusieurs reprises par des thérapies et des séjours en centre de désintoxication. Son avocate avait d’ailleurs demandé au début des procédures judiciaires à ce que sa cliente puisse être remise en liberté pour suivre une thérapie, ce que la juge lui a refusé.

La coupable dit être bien décidée à reprendre sa vie en main, en mentionnant son intention de rester sobre et de suivre une thérapie à la fin de sa peine.

Les audiences se poursuivront avec les plaidoiries des avocates des deux parties, le 30 juillet prochain.

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