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L’Alberta sonde ses résidents en prévision d’une réforme du système d’assurance automobile

Des automobiles roulent sur une rue du centre-ville d'Edmonton, en Alberta.

L’Alberta a lancé une enquête pour connaître l’opinion de la population par rapport au système d’assurance automobile, que le gouvernement albertain prévoit de réformer dès cet automne. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Gaëtan Lamarre

Radio-Canada

L’Alberta a lancé une enquête pour connaître l’opinion de la population par rapport au système d’assurance automobile, que le gouvernement albertain prévoit de réformer dès cet automne. Le but est de rendre celui-ci plus abordable, les primes étant parmi les les plus élevées au Canada.

À cet effet, la province invite le public à répondre à un sondage en ligne, qui est ouvert jusqu'au 26 juin.

Nous demandons aux Albertains quels changements, le cas échéant, ils souhaitent que nous apportions au système pour obtenir un allègement à long terme plutôt que des mesures à court terme, explique Justin Brattinga, attaché de presse de Nate Horner, ministre des Finances de l’Alberta.

Qu'est-ce que ce sondage peut apporter?

L’enquête demande notamment aux Albertains ce qu'ils pensent des cinq piliers sur lesquels la province compte s’appuyer pour réformer son système d’assurance automobile : accessibilité financière, stabilité, simplicité, soins ciblés et responsabilité.

D'autres questions leur ont été également posées, par exemple : avez-vous été blessé dans un accident de la route au cours des cinq dernières années? Faites-vous confiance à votre assureur pour vous soutenir correctement en cas de blessure?

Selon Aaron Sutherland, du Bureau d'assurance du Canada (BAC), cette consultation publique « porte sur l'équilibre que les automobilistes vivant en Alberta veulent voir entre l'abordabilité, le maintien et l'augmentation du niveau de soins, mais aussi la possibilité d'intenter des poursuites et de tenir les conducteurs fautifs responsables des collisions ».

Martin Halek, professeur agrégé de gestion des risques et d'assurance à l’École de commerce Haskayne, de l'Université de Calgary, estime pour sa part qu'il est important que les usagers de la route albertains sachent qu'il n'est pas possible de cocher toutes les cases et qu’il faut faire des compromis.

Quel modèle d’assurance serait-il à privilégier?

Les études commandées par la province, réalisées par le consultant en actuariat Oliver Wyman et le cabinet de conseil en gestion Nous Group, ont examiné sept modèles d'assurance (publics, privés et hybrides) dans différentes provinces et en Australie, ainsi que le modèle proposé par le BAC.

L'analyse d'Oliver Wyman montre que les usagers albertains pourraient réaliser les économies les plus importantes sur leurs primes si la province adoptait un modèle d'assurance publique comme celui de la Colombie-Britannique.

Elle indique qu'un système hybride comme celui du Québec, où les dommages corporels sont couverts par un assureur public, mais où les dommages aux véhicules sont couverts par des compagnies d'assurance privées, pourrait également permettre de réaliser des économies.

Le groupe Nous, qui a été chargé d'étudier les incidences économiques des systèmes, a conclu que le passage à un modèle public prendrait jusqu'à deux ans et coûterait près de 3 milliards de dollars.

Oliver Wyman estime que le maintien d'un système privé pourrait avoir le moins d'impact économique.

Le BAC a publiquement exprimé ses inquiétudes quant aux calculs d'Oliver Wyman et propose un système similaire à celui du New Jersey, dans lequel les conducteurs ont plus de choix quant au type de couverture, à la possibilité d'intenter une action en justice et, par conséquent, au montant qu'ils paient.

Le BAC et le consultant s'accordent cependant sur le fait que la prise en charge des frais de justice pourrait beaucoup changer les choses dans les primes en Alberta.

La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, parle devant un pupitre, entourée de deux des ministres de son gouvernement, le 1er novembre 2023 à l'Assemblée législative de l'Alberta.

La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith (au centre) a annoncé des plans à court et à long terme pour réformer l'assurance automobile en Alberta, à l'Assemblée législative, le 1er novembre 2023. Elle est entourée, à gauche, du ministre des Services publics, Nathan Neudorf, et du ministre des Finances, Nate Horner, à droite.

Photo : Radio-Canada / Dave Bajer/CBC

Des résidents sceptiques

En attendant de savoir le modèle d’assurance que le gouvernement provincial choisira, des Albertains doutent que leurs commentaires soient pris en considération.

Yolanda Engel, d'Edmonton, fait partie des sceptiques, car elle veut avoir la possibilité d'intenter une action en justice si elle est gravement blessée dans un accident.

Mais, même si la province a déjà déclaré que c'était l'un des systèmes qu'elle envisageait, Mme Engel ne voit pas l'intérêt de répondre à l'enquête.

Lori Williams, professeure agrégée d'études politiques à l'Université Mount Royal, dit comprendre sa position. D’après elle, le gouvernement du Parti conservateur uni a l'habitude d'entendre une chose lors des consultations publiques et de faire exactement le contraire.

Avec les informations de Karina Zapata

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