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Le désastre se confirme sur le quai de Rivière-au-Renard

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Au moins quatre crevettiers sont en vente actuellement, seulement à Rivière-au-Renard.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Radio-Canada

Un mois après le début de la saison, le pire se réalise pour les pêcheurs de crevette du Québec. Seulement quatre pêcheurs québécois sont en mer en raison de la crise qui frappe l’industrie.

Le bateau de Pierre-Marc Dufresne aurait dû être en mer depuis plusieurs semaines, mais il trône sur des blocs de bois à Rivière-au-Renard.

Pierre-Marc Dufresne pose à la caméra devant un bateau.

Le pêcheur Pierre-Marc Dufresne qui a dû se résigner à mettre en vente son bateau.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Le pêcheur a dû se résigner à mettre en vente son crevettier, construit en 2005, avec l’objectif de le léguer à ses deux fils.

Je suis sorti d’une préretraite l’an passé pour donner un coup de main à mon garçon pour essayer de rentabiliser le bateau avec la situation qu’on vivait, raconte-t-il. Mon garçon qui drivait le bateau s’est trouvé une autre job. Il s’est écœuré et c’est normal.

Un bateau de pêche.

Le bateau du pêcheur Pierre-Marc Dufresne, qui n'a eu d'autre choix que de le mettre en vente.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Pierre-Marc Dufresne n’est pas le seul. À Rivière-au-Renard, qui compte la plupart des 26 pêcheurs de crevette québécois, quatre crevettiers sont en vente et la majorité des bateaux ne sont pas à l’eau.

La mise à l’eau d’un bateau pour commencer à pêcher, on parle d’une dépense d’environ 100 000 $, donc c’est facile [à comprendre] que quelqu’un qui a seulement 40 000 ou 50 000 livres de quota, même en ne comptant pas les dépenses d’opération, n’ait même pas assez de revenus bruts pour justifier la mise à l’eau du bateau, explique le directeur de l'Office des pêcheurs de crevette du Québec, Patrice Element.

Patrice Element à l'extérieur en manteau d'hiver.

Crise de la crevette: le début de saison catastrophique des pêcheurs de crevette québécois renforce l'importance d'obtenir un fonds d'urgence et un programme de rachat de permis par Ottawa.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Les pêcheurs se sont pourtant entendus avec les transformateurs, il y a dix jours, sur un prix moyen payé au débarquement de 1,59 $ la livre.

Mais la fatalité, c’est que les captures ne sont pas au rendez-vous, alors que le modèle d’affaire de cette pêche repose sur d’importants volumes. Cette année, l’ensemble des pêcheurs de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent se partagent un quota total de 3060 tonnes en raison de la baisse draconienne de la ressource.

Présentement, on a quatre pêcheurs et à moins que les taux de capture soient spectaculaires dans Anticosti, il n’y en aura pas beaucoup plus, ajoute M. Element.

Une hélice de bateau hors de l'eau sur les blocs de bois. La peinture de la coque du bateau s'écaille et le métal est rouillé.

Les hélices de nombreux crevettiers ne tournent plus. La plupart des bateaux n'ont pas été mis à l'eau pour la saison.

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

La rentabilité n’est pas là. Il me reste entre 60 000 et 62 000 livres de crevettes à pêcher entre deux permis, moi et ma femme, illustre Pierre-Marc Dufresne.

Louer son quota à un autre pêcheur ou jumeler des permis sur un même bateau pour diminuer les dépenses font partie des solutions qui sont sur la table, mais rien n’indique que ça permettrait d’assurer un minimum de rentabilité.

Pour le reste, des solutions, il y en n’a pas, avoue Patrice Element. À partir du moment où Pêches et Océans Canada refuse de nous donner des allocations de sébaste suffisantes pour avoir une chance d’espérer de continuer nos opérations de pêche ou bien à moins d’avoir une forme d’aide ou un programme de rachat de permis ou de rationalisation, bien à court et moyen terme, c’est la faillite qui guette la quasi-totalité des pêcheurs, constate-t-il.

Dans ce contexte, le peu de crevettes pêchées sera transformé par les deux usines toujours en activité, soit Marinard et Crevette du Nord Atlantique à Gaspé.

Elles doivent toutefois se tourner davantage vers la crevette d’importation pour rentabiliser leurs opérations.

D’après le reportage de Martin Toulgoat.

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