C.-B. : un homme qui perd la vue vend sa collection de 3500 livres

Au cours des dix années qui se sont écoulées depuis que John William a commencé à perdre la vue, il a trouvé de nouvelles façons de profiter de sa vaste bibliothèque personnelle, notamment des loupes. Mais, aujourd’hui, il dit qu'il est temps de dire au revoir à une grande partie de sa collection d'environ 3500 livres.

En plus de devenir aveugle, j'ai subi quatre opérations à la colonne vertébrale et mon médecin m'a conseillé à plusieurs reprises d'arrêter de soulever des objets de plus de 2 kg. Eh bien, certains de mes livres pèsent 5 kg, dit l'homme dont l'avancée de la cécité est due à une lésion au nerf optique.

L'annonce de la vente de sa collection a été partagée dans un groupe Facebook local d'achat et de vente, accompagnée d'une feuille de calcul détaillant chaque titre mis en vente.

Maintenir une grande bibliothèque de livres utiles, souvent brillants, que je ne peux pas lire est insupportable.

Ma lésion du nerf optique a rendu la lecture des caractères de taille normale trop difficile, peut-on lire dans l'annonce.

Des acquéreurs pour des centaines de livres, principalement des familles qui font l'école à la maison et des étudiants universitaires, se sont manifestés depuis la publication de l'annonce, raconte-t-il.

Des livres rares

En parcourant plus d'une douzaine d'étagères qui bordent la plupart des murs de son appartement, on tombe sur un portrait du géant pétrolier ExxonMobil, des livres sur la guerre froide ou même un guide de poche sur les arbres.

M. William affirme qu’un grand nombre de ses livres, notamment un énorme tome sur la cellule humaine ou la rare édition originale relatant l'histoire de la guerre de Corée, ne sont pas disponibles en gros caractères ou sous forme de livre audio.

Ouvrir en mode plein écran

Quand ce livre disparaîtra, il n'y aura plus aucun autre livre qui, à mon avis, lui ressemblera. Je ne veux pas qu’il disparaisse parce que je meurs ou que je deviens aveugle, fait-il remarquer, faisant référence au livre sur la guerre de Corée.

J'aimerais le transmettre à une personne âgée de 30 à 40 ans, je l'espère. Et ensuite, ils le garderont pendant 20 ou 30 ans et, avec un peu de chance, le transmettront à quelqu'un d'autre.

Une préférence pour l'éducatif et le réel

Par contre, les offres de fiction sont beaucoup plus rares, c'est un genre qu'il évite la plupart du temps, à moins de discuter de classiques comme Guerre et Paix de Tolstoï.

La vraie vie a tellement d'histoires et de rebondissements incroyables que ceux qui lisent de la fiction devraient se contenter de lire sur des choses qui se sont réellement produites, soutient-il.

L'homme de 68 ans explique que son amour pour la lecture éducative a commencé à l'université où il a obtenu une double spécialisation en philosophie et en littérature anglaise. Il a par la suite complété une maîtrise en philosophie.

Je prends un livre parce qu'il me semble qu'il pourrait être intéressant. Je le feuillette. Je regarde la table des matières, ou je regarde si la bibliographie a du sens pour moi, et ensuite, si je pense que le contenu en vaut la peine, je vais l'acheter.

Il s'est résigné au fait qu'il ne pourra plus voir bientôt, mais il espère que ses livres auront trouvé une bonne bibliothèque.

Ça approche, je tombe dedans. Je ne peux rien y faire!