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L’industrie forestière incertaine devant le plan de protection du caribou

Une zone de coupes forestières dans la réserve faunique de Matane.

Selon le dernier inventaire, il ne reste qu'environ 25 caribous en Gaspésie. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Pierre Chapdelaine de Montvalon

À la suite de la publication de mesures de protection du caribou de la Gaspésie et de son habitat, de nombreuses questions demeurent pour l'industrie forestière de la région.

Le gouvernement du Québec a dévoilé mardi deux projets-pilotes pour les hardes de caribous de la Gaspésie et de Charlevoix, dont les mesures font l'objet de consultations.

On a encore beaucoup de questions, indique Jonathan Synnott, ingénieur forestier pour la Coopérative forestière de Saint-Elzéar.

Parmi ces mesures, le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a défini dans un document deux types de territoires autour du parc national de la Gaspésie où seront mis en place des efforts de conservation pour favoriser la préservation et le rétablissement du caribou à long terme.

Il s’agit des zones d’habitat en restauration (ZHR) et des massifs de conservation.

Une carte qui montre les différents types de territoires sur lesquels des mesures de protection du caribou vont être mises en place.

En jaune, les zones d'habitat en restauration; en orange, les massifs de conservation; en vert foncé, les aires protégées; et en vert clair, le projet d'aire protégée Vallières-de-Saint-Réal.

Photo : ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les Changements climatiques, de la Faune et des Parcs

Dans ces zones d’habitat en restauration (en jaune sur la carte ci-dessus), Québec compte favoriser une restauration active et le retour d’un habitat de qualité favorisant l’autosuffisance des populations.

Le MELCCFP vise à réduire le taux de perturbation dans cette zone à 35 %, comme il avait promis de le faire.

La perturbation de l’habitat du caribou, notamment par l’aménagement forestier, est identifiée par les scientifiques comme une des causes principales du déclin du caribou.

La population de caribou de la Gaspésie poursuit son déclin. Selon le dernier inventaire de la harde, il ne reste qu'environ 25 individus, dont la moitié a été mise en enclos.

Concernant les massifs de conservation (en orange sur la carte), il s’agit de secteurs contenant un habitat de qualité supérieure ou étant utilisés intensément par les caribous.

Par ailleurs, de l’aménagement forestier pourra toujours avoir lieu dans ces deux types de territoires. Dans les zones d’habitat en restauration, le ministère parle d'une concentration des interventions forestières.

Pour ce qui est des massifs de conservation, le ministère mentionne que des travaux d’aménagement forestier pourront être effectués, notamment lorsque des perturbations naturelles auront lieu ou afin d’en accélérer la restauration.

Un caribou dans les Chic-Chocs.

Les plus récentes données font état d'une population d'un peu plus de 5000 caribous au Québec, dont environ 25 en Gaspésie. (Photo d'archives)

Photo : Gracieuseté : Louis Fradette

Autant l’application de ces mesures sur le terrain que leur impact sur le volume de bois disponible sont encore flous, selon Jonathan Synnott.

Il y a une consultation en ce moment, sûrement qu’il y aura des réponses un peu plus claires dans les prochaines semaines, explique-t-il.

Par écrit, Groupe de scieries GDS et Damabois indiquent aussi qu'il est encore trop tôt pour évaluer l'impact de ces mesures sur leurs activités forestières et les volumes de bois disponibles.

Le Conseil de l'industrie forestière du Québec a aussi refusé nos demandes d'entrevue pour les mêmes raisons.

Le soutien du fédéral demandé

Le MELCCFP insiste dans son document pour souligner que les impacts socioéconomiques qui découlent de la mise en œuvre de ces mesures ne doivent pas être assumés seulement par les populations locales et les entreprises forestières, car il s’agit d’un choix de société.

Des mesures de soutien pour l’industrie et les communautés forestières pourraient accompagner la mise en œuvre des mesures visant à restaurer l’habitat du caribou, selon le ministère.

L’ampleur de ces mesures dépendra d’un cadre financier encore en élaboration, lequel devra inclure la participation financière du gouvernement fédéral, peut-on lire dans le document du MELCCFP.

Une demande avec laquelle Steve Leblanc, vice-président approvisionnement du Groupe de Scieries GDS, se dit d'accord dans une déclaration écrite.

L’implication des deux paliers de gouvernement est absolument nécessaire afin d’augmenter les budgets alloués à l’aménagement des forêts, indique-t-il.

Au moment de publier, le cabinet du ministre fédéral de l’Environnement n’avait pas répondu à nos questions à ce sujet.

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