La « voix du Titan », celle du journaliste sportif Gilles Degrâce, s’est éteinte
La voix caractéristique du journaliste sportif Gilles Degrâce, entendue à la radio depuis des décennies, s'est éteinte.
Photo : CKLE CJVA La Super Station/Facebook
Le journaliste sportif de la radio CKLE Gilles Degrâce est décédé lundi matin à l'âge de 74 ans. Il était hospitalisé depuis qu'il a subi un accident vasculaire cérébral, il y a deux semaines.
La voix caractéristique de Gilles Degrâce a résonné dans le nord du Nouveau-Brunswick pendant plusieurs décennies.
Il était le descripteur des parties de hockey du Titan d'Acadie-Bathurst, de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec.
On a été pris par surprise par cette triste nouvelle
, indique Gilles Cormier, directeur du Titan. Pour nous, c'est une perte énorme. C'est la voix officielle du Titan d'Acadie-Bathurst depuis le premier jour. Comme il le disait si bien : ayoye! ayoye! ayoye!
Gilles Degrâce, en 2018, alors qu'il interviewait Charline Labonté, ex-gardienne de but au hockey.
Photo : Gracieuseté Robert Lagacé
Le journaliste sportif du journal L'Acadie Nouvelle, Robert Lagacé, qui a côtoyé Gilles Degrâce pendant plusieurs années, va se souvenir d'une personne facile d'approche qui avait une sorte de don pour rendre ses interlocuteurs à l'aise
.
Gilles était un raconteur extraordinaire
, ajoute-t-il. Cela faisait plus de 50 ans qu'il rapportait les exploits sportifs de sa région. Il avait des anecdotes de plusieurs époques. Il avait une histoire à raconter sur à peu près tous les joueurs qui avaient porté l'uniforme du Titan d'Acadie-Bathurst. Il avait le don de nous faire rire avec ses histoires.
Un passionné
Gille Degrâce était un passionné.
Son fils, Alain, qui est aujourd'hui enseignant dans la région de Rimouski, peut en témoigner. Il suit d'ailleurs un peu ses traces puisqu'il lui est aussi arrivé de le remplacer à l'occasion pour faire la description de parties de hockey du Titan.
Mon père a touché la vie de nombreuses personnes
, souligne Alain Degrâce. Il était le premier à dire que le hockey n'est pas la fin du monde, que ce n'est pas plus important que la famille, la santé et ces choses-là. Mais, une chose est certaine : il aimait passionnément ce qu'il faisait.
Alain Degrâce, posant fièrement avec son père Gilles sur la glace du Centre K-C Irving de Bathurst.
Photo : Gracieuseté Alain Degrâce
Alain Degrâce estime que son père a travaillé à la couverture des Jeux de l'Acadie à plus d'une trentaine de reprises.
Il réussissait toujours à dégêner un peu le jeune athlète qui pouvait être intimidé par le fait d'avoir un micro devant lui
, se remémore-t-il. Je pense que c'est un beau legs qu'il a fait à la région, toutes ces années derrière le micro.
Le meilleur papa du monde
Quand Alain Degrâce a, à son tour, eu des enfants, il a songé à son père, comme modèle, pour la suite des choses.
Tout ce que je pouvais espérer c'est d'être un papa comme lui
, dit-il. Mon père était toujours à l'écoute. Il était bienveillant, mais franc. Il était toujours prêt à me remettre à ma place si j'avais fait une faute. Il a toujours été honnête avec moi. Pour moi, sans équivoque, c'était le meilleur papa du monde. Si un jour mes filles peuvent avoir le même sentiment, bien j'aurai accompli ce que mon père a accompli avec moi.
Les funérailles de Gilles Degrâce auront lieu le lundi prochain, à 14 h, à l'église de Beresford.