La ministre des Transports au Bas-Saint-Laurent pour faire le point sur l’A-20
La ministre Geneviève Guilbault compte notamment rencontrer des élus des Basques, où un nouveau pont serait nécessaire pour prolonger l'autoroute.
Photo : Radio-Canada / Édouard Beaudoin
La ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault, est de passage au Bas-Saint-Laurent cette semaine. Elle devrait présenter une mise à jour concernant le projet de prolongement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski.
Elle sera à Notre-Dame-des-Neiges jeudi, à la demande d’Amélie Dionne et de Maïté Blanchette Vézina, toutes deux députées caquistes, pour visiter le terrain et l’éventuel chantier de l’autoroute dans le secteur. Un point de presse est également prévu à Saint-Fabien avant cette visite.
Il y a bientôt deux ans que le projet a été réinscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI), après un hiatus de sept ans.
Geneviève Guilbault, ministre des Transports
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Bien qu'aucune pelle mécanique n'accompagnera la ministre, son passage dans la région a pour but de démontrer que le projet est toujours d'actualité et que les études se poursuivent. Le ministère des Transports du Québec (MTQ) indique néanmoins qu'il est toujours trop tôt pour s'avancer sur un échéancier ou une facture initiale pour le projet.
Geneviève Guilbault rencontrera également des élus des Basques, entre autres pour aborder le projet, qui ne fait pas l’unanimité dans la région. Le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert, a manifesté sa dissidence dans le dossier depuis son élection, en novembre 2021.
Toutefois, le jeune élu voit positivement la venue de la ministre Guilbault. Il y [a] un souci de transparence, de consultation, d'ouverture à comprendre la réalité locale, je pense que c'est un premier pas dans cette direction-là et c'est tout à fait légitime
, explique celui qui n’a aucune attente
à l’approche de cette rencontre.
Ma position reste la même, poursuit le maire de Trois-Pistoles. Je veux qu'il y ait une ouverture et qu'on puisse en discuter correctement.
Le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jean-Luc Blanchet
S’il remet en doute la nécessité du prolongement de l’autoroute 20, qui impliquerait un nouveau pont au-dessus de la rivière des Trois Pistoles, il réclame aussi davantage de transparence de la part du MTQ dans ses démarches. Mais surtout, Philippe Guilbert demande la sécurisation de la route 132, où de graves accidents, parfois mortels, ont eu lieu dans les dernières années.
On veut une étude comparative avec autre chose parce qu'on s'est fait dire par le gouvernement que [le prolongement de l’autoroute 20] c'était la meilleure solution… Mais la meilleure solution, c'est aussi la pire, s’il n’y a pas d'alternative. Donc, montrez-nous que c’est la meilleure solution.
Des citoyens montent au front
Plus à l’est, des voix s’élèvent pour accélérer les travaux et les études en cours pour finaliser le tronçon de l’autoroute 20, quitte à prioriser la portion entre Rimouski et Trois-Pistoles, moins controversée à leurs yeux. L'option a été écartée par le ministère, puisque les études du tronçon entre Notre-Dame-des-Neiges et Trois-Pistoles, qui inclut le pont qui enjambe la rivière des Trois Pistoles, sont plus avancées.
Des citoyens de Saint-Fabien et de Saint-Simon réclamaient que le tronçon entre Rimouski et Trois-Pistoles (phase 3 sur la carte) soit terminé avant celui entre Trois-Pistoles et Notre-Dame-des-Neiges (phase 2B).
Photo : Capture d'écran / Ministère des Transports et de la Mobilité durable
Entre-temps, la Municipalité de Saint-Fabien a demandé au ministère des Transports de réduire la vitesse sur la route 132 pour améliorer la sécurité des lieux en attendant le début des travaux.
Selon le ministère, en été, environ 4600 véhicules de plus circulent en moyenne chaque jour sur le tronçon fabiennois par rapport à il y a 20 ans. Le trafic journalier moyen est passé de 7400 en 2002 à plus de 12 000 véhicules en 2022 pendant la période estivale.
Même si son conseil municipal a choisi de rester neutre dans le dossier, le maire de Notre-Dame-des-Neiges est de son côté convaincu que la route 132 doit être améliorée. J’ai des amis agriculteurs qui doivent prendre la 132 pour aller à leurs champs, et des fois ça peut leur prendre 45 minutes à une heure avant de pouvoir embarquer avec leur équipement
, raconte Jean-Marie Dugas.
Lui aussi indique n’avoir aucune attente à quelques heures de cette rencontre avec les élus des Basques, mais prévient qu’il faudra s’armer de patience avant de rouler sur une 20 entre sa municipalité et Rimouski, compte tenu du chantier de l’autoroute 85 qui se poursuit. Celui de la route 293 devrait quant à lui commencer en 2025, d’après M. Dugas, ce qui rendra tout chantier routier additionnel impossible avant quatre, cinq ou six ans
.
Le maire de Notre-Dame-des-Neiges, Jean-Marie Dugas
Photo : Radio-Canada / Édouard Beaudoin
D'autre part, une pétition circule pour réclamer une autoroute 20 à quatre voies entre Rimouski et Mont-Joli, étant donné les nombreuses collisions depuis son inauguration et l'absence de voie de dépassement sur plus de 20 kilomètres.
Geneviève Guilbault sera également à Rimouski mercredi pour prononcer une allocution à l'événement Futurocéan et prendre part à une activité partisane avec la députée de l'endroit, Maïté Blanchette Vézina.
