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Un entraîneur de soccer tient un ballon dans ses mains pendant qu'il regarde ses joueurs pratiquer.

Peiser, un grand frère pour les gardiens du CF Montréal

Romuald Peiser a longtemps gagné sa vie en stoppant les tirs dangereux de joueurs professionnels de soccer, partout sur la planète. Depuis bientôt quatre ans, il met son expérience au profit des joueurs du CF Montréal. Peiser a pris sous son aile les jeunes gardiens de l’organisation, une façon de poursuivre sa carrière dans le monde du sport.

L’ancien gardien du Fury d’Ottawa est derrière les succès récents de Jonathan Sirois et James Pantemis, maintenant un membre des Timbers de Portland.

On le rencontre au Centre Nutrilait de Montréal, après un entraînement de près de deux heures durant lequel les gardiens ont sué un bon coup, rivalisant de prouesses acrobatiques lors d’exercices imaginés par Peiser. Il a neigé hier et l’entraînement s’est terminé plus tôt que prévu, je voulais les faire bouger davantage aujourd’hui, explique Peiser.

Ils apprennent beaucoup et moi aussi j'apprends. Quand tu n’as pas un gardien de 35 ans confirmé, l’aspect mental est important. [...] C’est passionnant. Tu te sens utile.

Une citation de Romuald Peiser
Un entraîneur de soccer effectue des lancers sur un gardien.

L'entraîneur Romuald Peiser échauffe le gardien Jonathan Sirois avant un match au Stade Saputo.

Photo : Marc-André Donato / CF Montréal

L’atmosphère est bonne, on le sent, on le voit et on l’entend. Les rires fusent de toutes parts entre les blagues lancées par Peiser et ses trois gardiens sur le terrain, qui apprécient la méthode de travail.

C'est quelqu'un qui est toujours de bonne humeur. Ça se transmet très bien sur le terrain, mais aussi dans la critique qu’il peut apporter. C'est toujours constructif. C'est toujours pour viser à aller chercher le meilleur de chacun, raconte Jonathan Sirois qui profite de tous ses conseils.

Je ne sais pas si amusant est le bon mot, parce qu’il y a beaucoup de travail, précise toutefois l’entraîneur. On essaie de saisir les bons côtés parce qu'on travaille beaucoup et il y a de la pression quand même. Quand on a un moment pour rigoler, faut savoir le saisir. Ça fait partie d’avoir une ambiance positive pour que les gars soient heureux d'être à l'entraînement. Ça reste un jeu quand même, renchérit-il.

Un gardien de but de soccer effectue un arrêt devant une foule impressionnée.

Le gardien Romuald Peiser effectue un arrêt sur le tir de Matias Laba des Whitecaps de Vancouver, en 2016. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Darryl Dick

Peiser a connu une carrière de 20 ans en Allemagne, en France et au Portugal notamment, avant de s’expatrier au Canada où il a connu beaucoup de succès avec le Fury d’Ottawa sous les ordres de Marc Dos Santos. Il a aussi remporté un titre du Soccer Bowl avec les Deltas de San Francisco en 2017, avant de finalement prendre sa retraite en 2018.

Je me rappelle qu’en tant que joueur, les meilleurs résultats, on les a eus quand il y avait un groupe uni et qui rigolait aussi sur le terrain, mais qui savait quand il fallait travailler, poursuit l’ancien gardien.

Transmettre, sa nouvelle passion

Après avoir travaillé deux ans avec le Republic de Sacramento, Peiser est revenu à Ottawa animé par le désir de travailler avec les jeunes. Installé dans la cour de l’Atlético Ottawa, le club de la Première ligue canadienne (CPL) a manqué la chance de lui mettre le grappin dessus, devancé par le CF Montréal où il a travaillé avec plusieurs entraîneurs depuis.

Honnêtement, c'est passionnant. Tu te sens important. J’ai des cheveux blancs maintenant [rires], mais non, je me régale et les gardiens le sentent. Je suis vraiment heureux de bosser avec eux.

Une citation de Romuald Peiser
Un entraineur de soccer a les bras dans les airs après une décision controversée.

L'entraîneur Romuald Peiser fait part de son désaccord aux arbitres pendant un match du CF Montréal.

Photo : Gracieuseté du CF Montréal

Sous ses ordres, les gardiens du CF Montréal se sont bien développés dans les dernières années. James Pantemis a eu sa part de matchs en 2021 et 2022, alors que Jonathan Sirois occupe le poste de numéro un depuis l’an dernier.

Ce n'est pas seulement quelqu'un avec qui j'ai travaillé dans les deux dernières années. Il m’a aussi accompagné dans mes prêts en CPL. J'ai suivi un long processus pour être ce que je suis aujourd'hui, analyse Jonathan Sirois. J'ai encore évidemment beaucoup de chemin à faire, mais Romuald a été là pour bon nombre de ces étapes.

Un gardien de but arrête le ballon sur la barre transversale lors d'un match de soccer.

Le gardien Jonathan Sirois a eu quelques matchs très occupés depuis le début de la saison 2024 en MLS.

Photo : Getty Images / Michael Reaves

Le jeune gardien a connu un début de saison en deçà des attentes alors qu’il a enchaîné d’excellentes performances à de dures défaites de 4-3 à Chicago et 5-0 contre les Sounders de Seattle. Après la visite de Radio-Canada, il a gardé les attaquants du Crew de Columbus en échec dans un match nul de 0-0 avant d'être écrasé 4-1 par Nashville.

Il avait très bien débuté la saison. Après, ouais, il y a quelques ballons où il peut faire mieux, on ne va pas se le cacher. C’est tout à fait normal, un gardien va faire des erreurs. Il faut être patient parce qu’il reste jeune. On doit rester calme et lui apporter des solutions, dit Peiser, rencontré avant les deux derniers matchs, la tête froide. Il faut avoir de la compréhension pour son gardien. Le fait d'avoir joué 20 ans [m’a fait passer] par pas mal de situations donc ça me permet de le comprendre et puis aussi de relativiser.

Cette philosophie, il la partage au quotidien avec ses protégés qui défendent la cage du CF Montréal. Sebastian Breza et Jonathan Sirois sentent qu’ils peuvent faire des erreurs et apprendre en suivant une bonne courbe de progression.

Des joueurs de soccer participent à un exercice pendant un entraînement.

Romuald Peiser tente de varier les exercices avec les gardiens du CF Montréal. On le voit ici avec Sebastian Breza (à droite) et un gardien de l'Académie.

Photo : Radio-Canada / Carl Mondello

Tactiquement, il m’a amené à un autre niveau. Je lui dois une bonne part de mon succès. Il me garde terre-à-terre tous les jours et me pousse à être le meilleur possible.

Une citation de Jonathan Sirois

On regarde toujours les performances individuelles, mais aussi le collectif. Il faut savoir vraiment sur quels aspects du jeu on a le contrôle? Surtout dans des moments [...] où on encaisse peut-être un peu plus de buts qu'on veut, détaille Sirois. On fait beaucoup de vidéos et on essaie toujours de trouver des façons de m'aider individuellement, mais aussi par rapport à mes autres défenseurs dans la communication, puis dans les habitudes collectives qu'on a.

Seul dans la cour des géants

Tout ce travail s’effectue à longueur d’année, mais prend une importance encore plus grande alors que Montréal s’apprête à recevoir la meilleure équipe de la Ligue, l’Inter Miami, et son prolifique buteur, l’exceptionnel Lionel Messi. Ce dernier vient de réécrire le livre des records de la ligue dans une victoire de 6-2 face à New York.

Un joueur de soccer tente de ralentir son adversaire pendant une rencontre de la MLS.

Les adversaires de Messi doivent souvent l'accrocher pour le ralentir, comme tente de le faire ici Kimani Stewart-Baynes des Rapids du Colorado. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / Megan Briggs

Le club a récolté 24 points en 12 rencontres, mais Messi et Luis Suárez ont surtout 20 buts au compteur, plus que n'importe quelle équipe de la MLS. Outre Messi, Jonathan Sirois et son entraîneur devront se méfier de Leo Campana, Jordi Alba et Sergio Busquets... aussi bien dire toute l’équipe qui présente la meilleure offensive du circuit avec 32 buts.

On est tous conscient que, maintenant, avec l’avancement de la MLS, il y a de très bons joueurs qui sont dans notre ligue et qui continuent d'arriver, dit Sirois quand on lui parle aussi de Olivier Giroud ou encore du gardien Hugo Lloris à Los Angeles. Il faut faire attention. Il y a des équipes, même si y a un très bon collectif, qui ont toujours un, deux, même trois joueurs qui peuvent faire la différence à chaque match. C'est important de le noter, ajoute-t-il très calme devant ce type de situation.

Deux joueurs de soccer se félicitent après avoir marqué un but. Ils portent des uniformes roses.

Luis Suárez fait la pluie et le beau temps avec son ami Lionel Messi depuis son arrivée à l'Inter Miami dans la MLS. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / Maddie Meyer

Pour Peiser, le défi n’est pas plus grand cette saison. On l’a déjà fait quand on avait joué là-bas [Montréal avait gagné 1-0, en 2023 et 3-2 en mars dernier, mais Lionel Messi n’était pas de la formation de Miami, NDLR]. Tu essaies de te préparer comme un match normal. Après, tu sais qu’il y a des joueurs qui ont cette qualité et qui, à tout moment, peuvent faire la différence, précise Peiser.

C'est important de ne pas tricher sur ces matchs et de ne pas se mettre plus de pression. Fais ce que tu fais et respecte le jeu. C’est un ballon à la fois, un entraînement à la fois, un match à la fois pour les gardiens, insiste Peiser qui a déjà fait face aux tirs de James Rodriguez, Falcao, Hulk, Juninho ou encore Raul lorsqu’il était joueur.

Un gardien de but dégage le ballon de la tête dans un énorme stade de soccer.

Romuald Peiser a affronté de grands joueurs partout sur la planète, notamment ici contre Falcao et Hulk du FC Porto alors qu'il défendait la cage du Academica au Portugal. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / Miguel Riopa

Chose certaine, le plan de match du CF Montréal sera bien détaillé pour cette rencontre attendue au Stade Saputo, le samedi 11 mai.

Romuald nous donne beaucoup de conseils et on arrive très briefé le jour du match sur le type de joueurs qu’on va affronter. [Ça aide] d’avoir un entraîneur qui a eu une belle carrière aussi, qui a joué en Europe longtemps et a vu jouer des joueurs de très grande qualité. C'est important aussi parce que il est capable de savoir un peu ce que ce que l'on vit, ajoute Sirois.

Ottawa : loin des yeux, près du coeur

Romuald Peiser apprécie chaque moment depuis qu’il est dans la métropole québécoise. Installé sur la rive-sud avec sa famille, sa femme Taylor travaille pour l’Association régionale de soccer. Mais les Peiser conservent toutefois un lien étroit avec la capitale.

Ma femme vient de là, j’ai deux enfants qui sont nés à Ottawa. On y retourne pendant les fêtes. Ottawa, ça restera toujours quelque chose de spécial. Cette ville m’a fait aimer le Canada.

Une citation de Romuald Peiser

Le gardien avait établi des records avec le Fury d’Ottawa qui ont ensuite été battus par Maxime Crépeau, formé à Montréal et qui a gagné une Coupe MLS à Los Angeles l’an dernier.

Un gardien de soccer court avec le ballon dans une main.

Le gardien Maxime Crépeau pendant un match du Fury d'Ottawa. (Photo d'archives)

Photo : Fury d'Ottawa

Même si l’équipe n’existe plus, le monde du soccer est petit et les liens demeurent, notamment avec certains joueurs de l’Atlético Ottawa. Je regarde beaucoup la CPL. Je suis au courant de ce qui se passe. J’ai des amis qui jouent et qui entraînent dans la Ligue, précise l’entraîneur qui a notamment côtoyé Maxim Tissot, le capitaine de l’Atlético, et Karl Ouimette, maintenant au sein de la direction, en plus de connaître Ballou Tabla à Montréal.

Un joueur de soccer, de dos, pendant une rencontre.

Le défenseur Maxim Tissot attend une passe pendant la finale de la CPL disputée devant 15 000 personnes à Ottawa. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jonathan Jobin

Le Français est impressionné par ce qu’il voit de l’organisation dans la capitale. Dans toutes les ligues qui ont des plafonds salariaux, ça peut vite changer. Avec l’Atlético de Madrid derrière le projet, ils ont la possibilité de faire de bonnes saisons chaque année. Ils s’en donnent les moyens.

Même si le projet est intéressant dans la capitale, Peiser est bien ancré à Montréal pour un bon bout de temps. On a appris à apprécier Montréal. Même en Europe, c’est un club connu. Je suis extrêmement fier d’être ici, conclut l’entraîneur, qui ne manquera jamais de défis.

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