HOMÉLIE DU 8 JANVIER 2006
Baptême du Seigneur

PAROISSE LA VISITATION
Grande-Digue (Nouveau-Brunswick)

Président de l'assemblée:
Arthur Bourgeois, prêtre

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Isaïe (60, 1-6)
Éphésiens (3, 2-3a. 5-6)
Saint Matthieu (2, 1-12)

ÉPIPHANIE

Vous venez d'entendre le beau récit de la venue des mages à Bethléem. Dans notre imaginaire chrétien, la fête des Rois a toujours occupé une grande place. À chaque année, je pense toujours à cette histoire du curé qui dit au nouveau bedeau de ne pas oublier de placer les Rois mages dans la crèche. Sans plus tarder, le bedeau amène la dizaine de petites statues qu'il a trouvées dans la sacristie. Il y avait saint François d'Assise, Maria Goretti, saint Antoine de Padoue... pour n'en nommer que quelques-uns. Et les gens arrivés à l'église se disent entre eux... « Well, y avait-y pas beaucoup de monde dans la crèche à matin... »

Vous savez, ce n'est peut-être pas si pire... parce qu'aujourd'hui, l'Épiphanie, on veut fêter l'ouverture au monde entier du projet du salut de Dieu. Jésus est né non seulement pour le peuple choisi... « son salut est sans frontières ». Et saint Paul dans la deuxième lecture l'exprime ainsi... « les Païens (c.à.d. les non-juifs) sont associés au même héritage ». Les mages représentent traditionnellement les différentes nations... ils donnent à la fête de Noël sa dimension universelle. Rendons grâce de faire partie de ces gens qui acceptent le Christ comme le seul Sauveur et l'unique médiateur pour tous les humains.

Qui étaient ces mages? Ils étaient des étrangers, des savants, qui étudiaient les astres. Dans le ciel qu'ils scrutaient, ils virent une étoile nouvelle et mystérieuse... qui annonçait la naissance d'un grand personnage. Ils y discernèrent un appel à suivre le mouvement de cette étoile... qui les guide à Jérusalem... puis à Bethléem.

Quelle était cette étoile mystérieuse? Ici, je crois qu'il ne faut pas chercher de données scientifiques, mais il faut y trouver un message de foi. Cette étoile dans le ciel a été pour les mages une lumière qui a changé leur vie et ils se mirent en route vers l'inconnu. Ils étaient assoiffés de lumière. Ils étaient des chercheurs de Dieu; comme nous d'ailleurs. Je me rappelle toujours d'une visite à l'église de la Pointe-du-Chêne, aux alentours de l'Épiphanie, voilà quelques années et sur une affiche près de la crèche était écrit: « Wise men still seek Him », « Wise men still seek Him »... « Les personnes sages le recherchent toujours. » Et ça, c'est nous je l'espère bien.

C'est que la démarche des mages ressemble à la nôtre. Notre vie de croyant est faite de ces bourrasques – de lumière et d'obscurité – de certitude et de doute.

Des fois, on est dans le noir...
On ne sait plus quelle décision prendre...
On vit des épreuves... des maladies graves,
- l'éducation des enfants semble en échec,
- l'enfant tant désiré vient au monde handicapé,
- on ne comprend plus ce qui se passe dans l'église,
- les relations de couple semblent de plus en plus fragiles.

Il y a des jours où le ciel nous apparaît vraiment sans étoiles.

Qu'est-ce que l'on doit faire dans ces moments-là? Un peu comme les mages, il est nécessaire de nous arrêter pour demander l'aide des autres. On a besoin du savoir et de l'expérience des autres. Pour retrouver le chemin de Dieu dans nos vies, il est bon de chercher, de consulter, de nous informer, de prier et surtout de cultiver notre désir de Dieu. Avec le temps, avec la grâce, comme les mages, l'étoile nous guidera vers l'Enfant-Dieu avec Marie, sa mère.

C'est que notre vie de foi se compare à un trajet, un pèlerinage. Notre vie chrétienne est une longue marche vers le Seigneur vivant. Au mois d'août dernier, certains de nos jeunes sont partis à Cologne pour les JMJ. Comme les mages, le thème qui soutenait leur réflexion était : « Nous sommes venus l'adorer ». Ces jeunes étaient les représentants de ces foules innombrables de nos frères et soeurs qui attendent, sans le savoir, que l'étoile se lève dans leur ciel pour être guidés vers le Christ.

L'Écriture dit : « Les mages se prosternèrent devant Lui ». « Se prosterner », c'est un signe d'adoration.

Nous, nous n'avons pas d'or et de myrrhe à offrir à l'Enfant-Dieu, mais on a :
– notre prière fervente
- notre pauvre coeur qui veut l'aimer
- notre compassion et notre attention à l'égard de tous ceux et celles que l'on côtoie.

On est comme les mages, on est des chercheurs de Dieu. Et on a jamais fini de trouver Dieu, mais tout comme les mages, après avoir reconnu en Jésus le Messie, le Sauveur, ils s'en retournent chez eux par un autre chemin et ils étaient comblés d'une très grande joie... nous aussi, illuminés par le Seigneur qui nous éclaire, nous reprenons notre chemin, après l'avoir adoré, nous continuons notre mission dans la joie.

Solidaire avec tous les chercheurs de Dieu de notre temps, prions pour que l'Étoile de l'Évangile continue de nous guider.

Amen!

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