Petits formats, grands talents : les enfants-acteurs québécois
Profitons de la diffusion d'Un été sans point ni coup sûr, dimanche 10 mai, à 15 h sur ICI Télé pour faire le tour de ces premières apparitions de petits acteurs devenus grands.
Profitons de la diffusion d'Un été sans point ni coup sûr, dimanche 10 mai, à 15 h sur ICI Télé pour faire le tour de ces premières apparitions de petits acteurs devenus grands.
Ils étaient peut-être seulement des enfants, mais leur présence à l’écran n’avait rien de timide ou d’effacé. Au contraire. On revient sur cinq débuts d’enfants-acteurs qui ne sont pas restés sans suite.
Pier-Luc Funk dans Un été sans point ni coup sûr, de Francis Leclerc (2007)
Depuis, on l’a vu s’imposer comme un des jeunes talents comiques de sa génération, notamment grâce à SNL Québec et comme un acteur dramatique d'une solidité redoutable (notamment dans Fragile). Mais à 14 ans, il se faisait déjà repérer. Dans ce film, sous l’œil de Francis Leclerc, et aux côtés de Patrice Robitaille et Roy Dupuis, excusez du peu, Pier-Luc Funk est Martin, jeune garçon qui, dans le Québec de la fin des années 60, ne rêve que d’une chose : unir son destin à celui de la nouvelle équipe, les Expos de Montréal. Mais même son équipe de quartier ne veut pas de lui… Tendre, habité d’une touche de mélancolie, énergique et même émouvant, le tout jeune acteur porte sur ses maigres, mais néanmoins solides, épaules ce film nostalgique qui mise sur une recette qui n’a plus à faire ses preuves : relation père-fils, baseball et esprit sportif.
Guillaume Lemay-Thivierge dans Le matou, de Jean Beaudin (1985)
C’est l’exemple classique. Tellement qu’on ne saurait faire une telle liste sans le mentionner. En 1985, le Québec découvre un tout jeune comédien de 8 ans qui, aujourd’hui encore, n’en finit plus de passionner les foules à grands coups de sauts en parachute ou de cascades contrôlées. Mais à l’époque, c’est surtout sur sa petite bouille ronde et son tempérament bien marqué que compte Guillaume Lemay-Thivierge pour interpréter Monsieur Émile dans Le matou, adapté du roman d’Yves Beauchemin. Frondeur, pétillant, d’une énergie déjà à nulle autre pareille, le jeune garçon débrouillard regarde le monde des adultes avec une lueur amusée et ironique dans le regard qui ne peut que le rendre immensément attachant.
Mahée Paiment dans Bach et Bottine, d’André Melançon (1986)
C’est l’autre exemple commun : Mahée Paiement n’a que 10 ans lorsque sort sur les écrans le troisième Conte pour tous, qui deviendra un classique du cinéma jeunesse québécois : Bach et Bottine. Et la jeune fille, dont la présence ne cessera de s’affirmer par la suite dans le monde de la télévision ou de la musique, n’est pas pour rien dans le succès du film, notamment récompensé par l’UNESCO dans le cadre de l’année de l’enfance en 1993. Adorable et touchante, elle y joue l’orpheline Fanny, envoyée vivre chez son oncle, le bourru Jean-Claude, et devient, pour une génération, l’emblème de la chic fille.
Sophie Nélisse dans Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau (2011)
On a vu plus raté comme début. Dès son premier rôle au cinéma, la toute jeune Sophie Nélisse, qui a 11 ans lorsque sort Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau, fait l’unanimité et remporte à la fois le prix Génie et le Jutra de la meilleure actrice de soutien (en plus des nombreux autres prix récoltés par le film, dont une nomination à l’Oscar du meilleur film étranger). Elle est bouleversante, il faut dire que sa prestation en petite fille déboussolée après le suicide de sa professeure marque les esprits, face à Fellag. Un rôle en or, mais aussi un tremplin pour la jeune actrice qui depuis n’a eu de cesse d’épater autant ici (Endorphine, 1:54, Et au pire, on se mariera) qu’ailleurs (La voleuse de livres, Le prodige, La fabuleuse Gilly Hopkins, Mean Dreams). La preuve vivante que non, être un enfant-acteur n’a rien d’une malédiction.
Édouard Tremblay-Grenier dans Les démons, de Philippe Lesage (2015)
Pour l’instant, à part une présence au sein des Affamés, de Robin Aubert, la suite n’est pas encore connue. Mais impossible de ne pas le voir : dans l’atmosphérique, anxiogène et formidable Les démons de Philippe Lesage, le tout jeune Édouard Tremblay-Grenier a l’air de tout sauf d’un débutant. Et ces premiers jalons qu’il a posés avec le rôle complexe et difficile de Félix, un jeune garçon de 10 ans qui, en banlieue de Montréal, expérimente tant ses premiers émois que ses premières craintes, aussi réelles que fantasmées, peuvent laisser imaginer le meilleur. Et puisque tout est dans tout, dans Les démons, il faisait face à… Pier-Luc Funk!
En plus :
L’épisode du balado Plein écran consacré à l’adaptation au cinéma avec Francis Leclerc
Un été sans point ni coup sûr, de Francis Leclerc, est présenté dimanche 10 mai, à 15 h sur ICI Télé. La bande-annonce (source : YouTube)