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Un homme de profil avec un chapeau

Kurt Browning – Comme j’ai été chanceux

« Je n’ai jamais oublié qu’un public de 7000 personnes, ce n’est pas juste 7000 personnes, c’est 7000 histoires différentes de gens qui sont sortis de leur quotidien pour passer un moment avec la troupe. »

Signé par Kurt Browning

L’auteur a été quadruple champion du monde en patinage artistique, a participé à trois Jeux olympiques et a été le premier patineur à réussir un quadruple saut en compétition. Il vient de mettre un terme à sa carrière professionnelle de 30 ans avec les spectacles Étoiles sur glace.

Un jour, lors d’une compétition, je crois qu’il s’agissait des Championnats canadiens juniors, je me souviens d’arriver à l’aréna et, avant d’entrer, mon père me dit : Regarde!

Je ne comprenais pas, je cherchais ce que je devais voir.

Mon père me dit : Les voitures.

Et moi, en jeune insolent, je lui réponds : Oui, c’est un stationnement, c’est habituellement rempli de voitures.

Il m’a alors regardé et m’a dit : Tu sais, ces voitures ne sont pas arrivées toutes seules. Elles ont été conduites par quelqu’un, qui a probablement payé pour l’essence et le stationnement. Cette personne est probablement accompagnée de membres de sa famille. Ils sont entrés, ils ont payé leurs billets, peut-être qu’ils ont aussi commandé un hot-dog et un café. Ils ont pris du temps dans leur vie pour être ici et te regarder patiner.

Ne viens pas saboter tout ça.

Je ne l’ai jamais oublié.


Plus de 30 ans après ma première participation à un spectacle d’Étoiles sur glace, à 56, presque 57 ans, j’ai donné mes derniers coups de patin avec cette troupe le 4 juin 2023 dans un aréna de Hershey, en Pennsylvanie.

J’étais le dernier solo avant le numéro final et l’on m’avait réservé une petite surprise. Ce que l’on appelle le tunnel, mais qui n’est en fait que des rideaux que l’on ouvre pour laisser entrer ou sortir les patineurs, est habituellement tenu fermé. Mais cette fois, Bobby, un technicien, avait laissé le rideau du tunnel grand ouvert. Je pouvais voir tous les patineurs du spectacle, qui attendaient leur numéro, me regarder et me sourire.

Lorsque je me suis joint à eux pour le numéro de la fin, je ne pensais plus aux pas ou à la chorégraphie, je ne pouvais m’empêcher de me dire : Je l’ai fait. J’étais si fier de moi, j’avais la grosse tête! Je me sentais comme un super héros. En fait, j’avais l’impression d’avoir gagné quelque chose.

J’étais fier de m’être rendu au bout, mais surtout d’avoir maintenu un bon niveau de performance tout au long de ma carrière pour le public. Ç’a toujours été important pour moi d’offrir le meilleur de moi-même, soir après soir.

Au cours de ces 30 tournées, j’ai patiné dans 925 représentations. J’ai seulement raté la première partie d’un spectacle parce que mon avion était en retard. N’écoutez pas les rumeurs, ce n’était pas de ma faute!

Quelle chance ai-je eue qu’aucun virus ni blessure ne m’ont empêché d’être sur la glace et de faire mon travail!

Quelle chance j’ai aussi d’avoir une génétique qui m’a permis de tenir ce rythme jusqu’au bout. Je dois avouer que, jusqu’à tout récemment, je ne me suis jamais vraiment entraîné et je n’ai jamais suivi un programme particulier pour rester en forme. J’ai toujours aimé bouger, jouer au tennis, au hockey, lancer un ballon de football, faire du vélo. La plupart du temps, ça inclut des amis et de la bière. Je dois remercier mes parents pour cette génétique d’athlète.

Le patineur artistique effectue un grand aigle. Il porte une casquette, un t-shirt et des jeans.

Kurt Browning

Photo : Gracieuseté : Étoiles sur glace - Mathew Tsang

Même si je n’ai pas douté que cette tournée serait la dernière, je crois que la vie m’a envoyé un signe que j’avais pris la bonne décision. Le 2 juin, lors du spectacle à Baltimore, je suis tombé en faisant mon saut périlleux arrière. Ce saut que j’effectue sans penser et qui faisait encore fièrement partie de mon répertoire. Avec les années, il avait bien perdu un peu d’amplitude et la rotation était moins rapide. Mais ce soir-là, la plupart des patineurs peuvent en témoigner, la glace était dure et cassante.

Quand j’ai piqué pour m’élancer vers l’arrière, la glace s’est brisée, avec le résultat que mon saut, qui n’était déjà plus très haut, s’est retrouvé encore plus bas qu’à l’habitude. Je n’avais plus assez d’amplitude et les dents de mes patins n’ont pas mordu suffisamment dans la glace pour compléter l'atterrissage. J’étais tellement vers l’avant que je suis tombé et c’est mon visage qui a encaissé le coup.

Je me suis mis à saigner, mais il ne restait que quelques secondes au solo et j’ai rapidement salué la foule avant de retourner en coulisses. Le sang coulait maintenant à flots, on m’épongeait le visage en catastrophe en plus de m’insérer des mouchoirs dans le nez puisque je devais enlever mon costume beige, pour en remettre un autre… blanc! Et tout ça en trois minutes.

Je riais lorsque j’ai commencé le numéro suivant avec le nez rempli de mouchoirs. C’était certainement une première pour moi.

J’ai donc décidé de retirer le saut périlleux arrière de mes numéros pour les deux derniers spectacles. L’humilité a gagné cette bataille. J’ai terminé ma dernière tournée avec le visage tuméfié et égratigné, j’avais l’air d’un dur à cuir.

Malgré les égratignures et le sang, j’étais tellement heureux. J’ai participé à mon dernier spectacle deux semaines avant de fêter mes 57 ans et j’avais réussi à garder une forme physique d’un assez bon niveau, qui me permettait de bouger confortablement et de donner une bonne performance.

C’était le plus important.

On homme tient dans ses mains des billets de spectacle

Kurt Browning avec des billets des spectacles Étoiles sur glace.

Photo : CBC / Evan Mitsui

Je ne me souviens plus très bien de la façon dont on m’a approché pour faire partie du spectacle Étoiles sur glace. Au début des années 1990, j’étais déjà champion du monde et c’était juste logique que j’intègre la tournée, ce n’était pas une surprise. J’avais même déjà fait quelques apparitions lors des tournées précédentes.

Ce dont je me souviens très bien toutefois, c’est d’aller voir le spectacle à Buffalo, en voiture, avec Kevin Albrecht, mon agent de l’époque. J’ai encore en tête l’image du numéro de Scott Hamilton, quadruple champion du monde et médaillé d’or olympique en 1984 et qui est aussi l’un des concepteurs et producteurs d’Étoiles sur glace.

Surtout, Scott est un ami et un modèle pour moi.

Je le revois patiner, si ma mémoire est bonne, sur Georgia on my Mind de Ray Charles. Il était vêtu d’une chemise rouge et d’un jeans, une petite table avec une radio déposée dessus lui servait d’accessoires sur la glace. Il interprétait un homme en peine d’amour, c’était un numéro très touchant et émouvant.

Et lors d’un autre numéro, il s’est lancé dans un incroyable jeu de pieds dont lui seul est capable et il a fait tout le tour de la glace.

Et ça m’a frappé. Je me suis dit : Je veux faire ça!

Il montre ses patins.

Kurt Browning

Photo : CBC / Evan Mitsui

Lorsque j’ai commencé les tournées avec Étoiles sur glace, je n’avais pas de plan précis. Je me souviens que Kristi Yamaguchi disait : Je le fais 10 ans et ensuite, c’est fini. Je ne comprenais pas comment elle pouvait savoir ce qu’elle ferait dans 10 ans, mais elle a suivi son plan.

Dans mon cas, la curiosité était toujours là et je pensais constamment à la chance que j’avais.

Mon père, encore lui, m’a dit un jour : Tu es chanceux de pouvoir vivre, en tant qu’adulte, de la passion que tu avais enfant.

Il avait tellement raison. Je suis tombé amoureux d’un sport, j’ai eu la chance d’être assez bon pour avoir du succès et d’en faire mon travail.

Un travail qui a été une longue histoire d’amour avec le public, la musique, la création de chorégraphies, l’aspect physique et, surtout, l’amitié.

En trois décennies, j’ai eu la chance de partager la glace avec de nombreux amis : Scott Hamilton, Brian Orser, Toller Cranston, Josée Chouinard, Kristi Yamaguchi, Joannie Rochette, Patrick Chan, Elvis Stojko, Donald Jackson et tellement d’autres.

Je ne garde pas en mémoire toutes les chorégraphies ou les détails des tournées, mais j’ai en tête tellement d’anecdotes. Comme la fois où, à Winnipeg, Josée Chouinard a raté une carre et s’est retrouvée coincée sous les chaises des spectateurs de la première rangée.

Je me souviens d’essayer d’avoir l’air cool avec Elvis Stojko et Brian Orser lorsque l’on patinait sur une chanson hip-hop dans les années 1990.

Je me rappelle m’être dit : Je suis une f****** rock star pendant que l’on performait sur une chanson des Rolling Stones devant 16 000 personnes qui criaient à tout rompre à Toronto.

Le patineur artistique salue la foule de la main.

Kurt Browning

Photo : Gracieuseté : Étoiles sur glace - Mathew Tsang

Étoiles sur glace, c’était aussi le bonheur de jouer des personnages, d’être Gene Kelly dans Singing in the Rain, ou un roi du funk en patinant sur Brick House des Commodores.

J’ai en tête un numéro où la chorégraphe Sandra Bezic me faisait commencer tout juste à l’entrée du tunnel. J’étais vêtu d’un smoking blanc et tous les projecteurs m’éclairaient de devant, mais aussi de l’arrière. Je ne voyais presque rien, mais c’était magique. J’étais plus grand que nature.

Sandra ne nous voyait pas seulement comme des athlètes, mais comme de vrais artistes. La possibilité de jouer des personnages est ce qui m’a fait sentir dès le départ comme chez-moi.

Et lors de l’ultime et dernière tournée, j’ai pu faire un duo avec Elvis Stojko. Nous avons été compétiteurs il y a bien longtemps, mais nous nous sommes toujours respectés. Nous avions déjà fait un numéro ensemble où l’on se défiait, avec un sourire en coin. C’était lors du gala des champions après les mondiaux de 1993 (que j’avais remportés tout juste devant lui d’ailleurs) et nous avions toujours eu le désir de le refaire. L’occasion s’est imposée d’elle-même lors de ma dernière tournée.

Le chorégraphe Jeffrey Buttle nous a littéralement laissés faire ce que l’on voulait. Nous avions des micros et l’on faisait des blagues avec la foule alors que l’écran géant sur la glace montrait quelques extraits de nos chorégraphies de compétition des années 1990. Nous avons refait quelques extraits du solo d’Elvis sur la musique du film Dragon, l’histoire de Bruce Lee, et il s’est joint à moi pour quelques pas de ma chorégraphie tirée du film Casablanca. Nous avons toujours été à l’opposé, mais toujours complices.

Ces moments sont gravés dans ma mémoire, tout comme les discussions que nous avons eues, Elvis et moi, après les spectacles, les pieds dans le spa, seul à seul parce que nous étions les deux plus vieux de la tournée et que tous les autres étaient partis faire la fête.

Je mentirais si je disais que ç’a toujours été facile. Patiner avec des blessures est la première chose qui me vient à l’esprit. Mais certaines années, le groupe de patineurs était aussi moins uni et ça me faisait réaliser toute la chance que nous avions les années où Étoiles sur glace était ni plus ni moins qu’une famille.

Et aussi, lorsqu'un événement malheureux frappait à la maison et que j’étais coincé avec la tournée, à voyager de ville en ville, je me sentais tellement loin. C’était un sentiment horrible. Je me sentais coupable de continuer à gagner de l’argent en faisant quelque chose de si amusant. Quand ma mère est tombée malade ou juste lorsque mes enfants étaient petits et que je ratais tellement de beaux moments à la maison, le plaisir était moins présent. Ce n’était plus la même chose.

Gros plans de patins artistiques noirs sur lesquels on peut voir le nom Kurt Browning

Les patins de Kurt Browning

Photo : CBC / Evan Mitsui

J’ai tenté de prendre ma retraite avant 2023. Deux fois pour être précis.

En 2015, j’étais le chorégraphe de la tournée et j’avais le sentiment qu’il était temps de tirer ma révérence. J’en ai profité pour intégrer quelques éléments qui étaient en quelque sorte des au revoir. J’adorais mon solo sur Brick House, alors j’en ai fait une chorégraphie de groupe avec les autres patineurs masculins de la tournée. J’ai aussi ramené mon personnage de Raggy le clown le temps de dessiner une fleur sur la glace. Ce personnage a toujours été si important pour moi.

Je n’ai pas vraiment annoncé ma retraite, mais les patineurs avaient compris les messages que j’avais parsemés ici et là. J’ai même fait un discours lors du dernier spectacle à Vancouver.

Puis, l’année suivante, j’ai fait quelques spectacles comme invité spécial. Je ne me souviens plus trop pourquoi, je crois qu’on m’a juste demandé si ça m’intéressait et j’ai répondu : Oui.

J’étais encore une fois de la tournée en 2017, j’imagine que c’est parce que j’étais tout simplement incapable de dire au revoir.

En 2018, la tournée comptait tellement de médaillés olympiques, un médaillé d’or ici, un autre là. Avec toutes ces supervedettes, ça m’a semblé le meilleur moment pour céder ma place.

En plus, je commençais à m’inquiéter que mon corps ne suivrait plus la cadence. J’ai décliné l’invitation cette année-là, et je me rappelle être assis dans les gradins à Toronto et regarder fièrement mon ami Elvis Stojko faire un parfait triple lutz et me dire : Ce spectacle est incroyable, mais je suis en paix de ne plus en faire partie.

Jusqu’à ce que je reçoive un appel, encore.

L’année suivante, Tessa Virtue et Scott Moir ont quitté Étoiles sur glace pour faire leur propre spectacle. Le producteur m’a donc demandé : Tu pourrais revenir… s’il vous plaît? Et j’ai accepté.

Puis la pandémie est arrivée et je ne voulais pas que ça se termine de cette façon, avec les spectacles annulés. Et finalement, ces dernières années, j’ai eu la chance de patiner avec ma femme, la patineuse américaine Alissa Czisny. Le fait de pouvoir partager ces moments incroyables avec elle m'a poussé à continuer, juste un peu.

Je dois dire que la pause forcée de la pandémie m’a permis de me préparer à la retraite. Tout ce temps passé loin de la glace m’a fait réaliser ce que serait ma vie après la tournée. J’ai aussi pu me replonger dans ces boîtes de photos, de vieux programmes ou de costumes que j'accumule depuis le début de ma carrière.

Il montre des photos encadrées sur un mur.

Kurt Browning

Photo : CBC / Evan Mitsui

Ça m’a permis de replacer, dans mon esprit, tous ces souvenirs et ces bons moments que j’ai vécus et qui se bousculent. Pour la première fois, j’ai accroché des photos au mur, un témoignage de mon riche passé de patineur.

J’ai fait la même chose avec ma collection de chapeaux. C’est un élément de costume très important pour moi, probablement parce que je suis devenu chauve assez jeune, mais aussi parce qu’un chapeau offre beaucoup d'options à un artiste.

J’en ai plus d’une dizaine accrochés à un mur, et ce n’est pas seulement pour la décoration, je les porte dans la vie de tous les jours. Ils ont chacun une histoire à raconter.

Il montre sa collection de chapeaux.

Kurt Browning

Photo : CBC / Evan Mitsui

Oui, j’étais prêt pour la retraite, j’approche la soixantaine après tout. Mais j’ai eu un grand coup d’émotion à mon dernier spectacle à Toronto, ma ville d’adoption depuis plusieurs années.

La production m’avait permis d’inviter autant de gens que je voulais et, incroyablement, 63 personnes de mon entourage étaient présentes. J’avais donc un lien important avec les spectateurs ce soir-là, parce qu’ils étaient mes invités. Pour terminer la première partie, le chorégraphe Jeffrey Buttle avait créé un moment spécial où j’allais faire une accolade à chaque patineur de la tournée. Ils étaient tous sur la glace. Je quittais par la suite la glace, seul. Ce moment était un vrai cadeau de la part de Jeff.

Ce soir-là, je suis resté dans le tunnel et lorsque les lumières se sont éteintes, et les autres patineurs sont venus me rejoindre. Instinctivement, ils se sont tous serrés autour de moi, en silence, en me faisant une accolade, pendant que je pleurais.

J’ai encore les larmes aux yeux quand j’y pense.

Tous ces gens étaient tellement importants pour moi et ils représentaient, en quelque sorte, toutes les personnes que j’avais côtoyées au cours de ces plus de 30 ans. J’avais un lien si fort avec Étoiles sur glace, je réalisais qu’une grande partie de moi changeait et me quittait.

Cette nuit-là, j’ai beaucoup pleuré.


Au cours de cette dernière tournée, j’ai reçu tellement d’amour. Du public, bien sûr. On m’a raconté des tonnes d’histoires personnelles liées à la tournée. Combien de fois j’ai entendu, au moment de signer des autographes : Ma mère (ou ma sœur, peu importe) aurait tellement aimé être ici en ce moment. Des spectateurs portaient des chandails des tournées précédentes. J’en ai même vu de 1993.

Au cours des années, j’ai pris l’habitude, une vingtaine de minutes avant le début du spectacle, d’aller me promener dans les gradins ou autour des concessions pour croiser les spectateurs, pour leur parler. Certains soirs, on me reconnaissait, d’autres fois, non. Mais ça m’aidait à être dans le moment présent. Je savais pour qui je patinais. J’avais toujours une pensée pour mon père et pour ce jour où il m’avait fait comprendre de ne jamais tenir le public pour acquis.

Et je n’ai jamais oublié qu’un public de 7000 personnes, ce n’est pas juste 7000 personnes, c’est 7000 histoires différentes de gens qui sont sortis de leur quotidien pour passer un moment avec la troupe d’Étoiles sur glace. D’une certaine façon, ça me permettait de ne jamais me sentir seul.

J’ai aussi reçu de l’amour d’endroits dont je ne m’attendais pas.

Après mon dernier spectacle, le danseur sur glace américain Evan Bates, avec qui je n’avais pas fait de tournée auparavant et que je ne connaissais pas beaucoup, m’a raconté à quel point il m’admirait lorsqu’il était petit garçon. Ce qu’il m’a dit m’a fait pleurer.

Patrick Chan aussi, dont la tournée canadienne marquait, en quelque sorte, un retour. Son genou tenait le coup et il était tellement heureux. Un soir, on prenait une bière en regardant un match des Maple Leafs, et il m’a avoué à quel point j’avais été important dans sa vie de patineur.

J’ai vécu beaucoup de beaux moments comme ceux-là qui m’ont permis de mesurer l’impact que j’avais eu au fil de ces années, et qui se poursuivra, je l’espère.

J’ai patiné dans mon dernier numéro d’Étoiles sur glace, mais j’aimerais bien rester dans la grande famille. Je lance ça un peu dans l’univers, sans confirmation de la production, mais je sens que j’ai encore des choses à offrir, comme chorégraphe, je l’ai déjà fait, ou mentor. On verra.

Sa femme le serre dans ses bras.

Kurt Browning et sa femme Alissa Czisny

Photo : CBC / Evan Mitsui

Lorsque Scott Hamilton a développé Étoiles sur glace, il a expliqué qu’il voulait créer un endroit où les champions du monde deviendraient encore meilleurs, et c’est réellement ce qui s’est produit pour moi. Je veux redonner aux jeunes patineurs et leur permettre d’être des artistes et pas seulement des athlètes.

J’aimerais aussi pousser le public à dépasser ses limites et faire découvrir aux spectateurs de nouveaux univers créatifs. C’est mon prochain défi.

Après 30 ans, le chapitre de ma vie comme patineur d’Étoiles sur glace se termine.

Lorsque l’on gagne des Championnats du monde ou une médaille olympique, c’est l’euphorie pendant quelques jours et l’on retombe sur terre.

Étoiles sur glace, ç’a été la fête pendant trois décennies. J’ai l’impression d’avoir gagné la Coupe Stanley encore et encore.

Comme j’ai été chanceux!

ICI Télé présente le vendredi 8 décembre à 19 h (HNE) l’un des derniers spectacles d’Étoiles sur glace avec Kurt Browning.

Propos recueillis par Josie-Anne Taillon

Photo d'entête par Evan Mitsui/CBC