Edward Ly se remet d’un affrontement contre une légende du tennis de table

Le pongiste québécois Edward Ly se remet de ses émotions des dernières semaines. Il n’aurait pas pu rêver à un scénario plus spectaculaire pour sa première participation à une Coupe du monde : un affrontement contre le grand Ma Long, le meilleur joueur de l’histoire, chez lui, devant son public en Chine.

C’était la première fois que je jouais devant autant de spectateurs. Le match était diffusé partout. Il faut comprendre que là-bas, le tennis de table est le sport national. J’ai reçu des tonnes de messages après la rencontre pour m’inviter à participer à d’autres compétitions, a-t-il raconté en entrevue à Radio-Canada Sports.

Ly s’est finalement incliné en deux matchs devant la vedette locale, qui a finalement remporté le tournoi. Son entraîneur Maxime Surprenant considère que son protégé, classé 36e joueur du monde, s’est néanmoins très bien tiré d’affaire contre la 3e raquette mondiale.

À un moment donné, c’était égalité, les deux joueurs étaient au coude à coude. Puis Edward a même remporté trois points successifs pour commencer la deuxième manche. Mais Ma Long s’est adapté pour l’emporter. C’est sa grande force.

Edward Ly a pu affronter le GOAT, le Greatest of All-Time (le meilleur de tous les temps), comme il le surnomme, en remportant son match de premier tour contre l’Australien Aditya Sareen.

Il avoue avoir ressenti une petite nervosité supplémentaire, une fois rendu devant Ma Long.

Avant le match, j’étais excité. Je me sentais en forme jusqu’au moment où j'ai marché vers la table, et au moment où j’ai serré sa main. Là, j’ai vraiment senti quelque chose. La nervosité a commencé. J’ai joué contre des gros noms, mais je n’avais jamais vécu ça. J’étais carrément sous le choc. Pendant l’échauffement, je ne me sentais pas bien. Puis, j’ai retrouvé de bonnes sensations au début du match.

Maxime Surprenant a aussi côtoyé Ma Long, double champion olympique et triple champion du monde, sur le circuit mondial. Il confirme que ses succès, étalés sur plus d’une décennie, lui procurent un certain statut d’immortel. Dans les grandes compétitions, quand il arrive dans une salle, tout le monde s’arrête. Il a cet effet-là. Il a construit sa légende.

Il faut comprendre que Ma Long a traversé les générations, tout en continuant à gagner. Il a traversé les époques. Le sport a beaucoup changé en 10 ans. Les techniques et les équipements ont changé. Les balles ne sont plus les mêmes. C’est le seul qui a traversé tout ça, tout en maintenant son succès.

Ly, 20 ans, a grandi en regardant jouer Ma. Je l’admire. Son cheminement est remarquable. Avant de gagner son premier titre, il a perdu trois demi-finales aux Championnats du monde, toujours contre le même adversaire. Il devait se poser des questions, se remettre en doute. Mais il n’a pas abandonné.

Le Lachinois retire beaucoup d’apprentissages de cette première expérience en Coupe du monde, avant de décoller vers l’Arabie saoudite, où une participation à un Grand Smash l’attend. Ce que j’ai appris, c’est que peu importe à quel point le joueur devant toi est fort, il reste un humain.

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Surprenant croit que cette expérience lui sera profitable. Edward a très bien géré le stress. Et avec les prochaines grandes compétitions qui l’attendent, il aura d’autres occasions de toujours gérer un peu mieux cette nervosité, ce qui va bien le servir.

Grâce à son classement mondial, Ly accède directement au tableau principal du Grand Smash d’Arabie saoudite, où sont conviés seulement les meilleurs joueurs de la planète. Une occasion pour l’étudiant au Cégep André-Laurendeau de parfaire son jeu, avant une première participation aux Jeux olympiques, à Paris, cet été.