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ChroniqueInnover pour gagner : l’histoire d’Ethan Katzberg

L'athlète, qui tient un drapeau du Canada sur ses épaules, pose avec son entraîneur.

Ethan Katzberg et Dylan Armstrong aux mondiaux de Budapest en 2023

Photo : Getty Images / Hannah Peters

Le champion du monde au lancer du marteau, Ethan Katzberg, et son entraîneur Dylan Armstrong font face à un sérieux défi. Non, ce n’est pas celui de gérer la pression olympique en tant que « petit » nouveau et champion du monde.

Au contraire, Ethan aborde les Jeux de Paris avec une sérénité et un enthousiasme palpable. Leur problème est que les sites d’entraînement prévus depuis mars sont tout simplement trop petits.

Lors d’un entraînement au Portugal, Dylan m’a raconté combien la situation était devenue dangereuse. Le marteau d’Ethan pourrait finir sa course dans un véhicule récréatif de touristes allemands stationné sur la route au bout du terrain.

J’ai pouffé de rire à l’idée de voir Ethan, 2,01 m et 110 kg (6 pi 7 po et 240 lb) et son entraîneur de 1,93 m et 136 kg (6 pi 4 po et 300 lb) devoir s’excuser d’avoir endommagé le VR.

Heureusement, grâce à de nombreux contacts en Europe, « coach » Armstrong a pu déplacer leur préparation plus au sud, où l’espace ne manquait pas. Mais ce n’était que le début de leurs complications.

L’équipe canadienne a prévu son camp préolympique en Allemagne, où un site exceptionnel se trouve non loin de Paris.

Or, un joli mur de pierre se dresse à exactement 91 mètres du lanceur. Il y a un an, cette distance aurait suffi, mais avec sa progression fulgurante, le marteau d’Ethan risquerait de se transformer en véritable boule de démolition.

Pour ceux qui s’y connaissent en lancer de marteau, vous doutez peut-être de la véracité de mes propos, car le record qu’Ethan a établi la semaine dernière au Kenya est de 84,38 mètres.

Cependant, lors des entraînements, ils utilisent souvent des marteaux de 6 kilos, plus légers que le poids de compétition qui est de 7,2 kilos. Ils utilisent ces marteaux pour améliorer la vitesse de lancement.

À la recherche de la perle rare

Cette anecdote permet de mettre en lumière les difficultés que rencontrent les athlètes dans leur quotidien, surtout dans les sports qui ont moins de visibilité, et même s’ils sont champions du monde.

L’histoire exceptionnelle de la carrière d’Ethan prouve toutefois qu’il faut oser penser différemment pour triompher.

Il est important de savoir que son entraîneur, Dylan Armstrong, n’est pas un novice : il a remporté une médaille de bronze en lancer du poids aux Jeux de Pékin en 2008. Mais comment se fait-il qu’il soit aussi un excellent entraîneur?

Le marteau était en fait son premier amour avant qu’il se tourne vers le poids, une discipline plus adaptée à sa morphologie. Dylan possède non seulement les connaissances nécessaires, mais aussi un esprit critique et ouvert. Il était convaincu que si l’on pouvait trouver un athlète grand, relativement mince, et doté d’une fibre musculaire rapide, les records pourraient être battus.

Il tient fermement à l'horizontale une boule accrochée à un fil de fer lors d'une rotation.

Le lanceur Ethan Katzberg en action

Photo : afp via getty images / BEN STANSALL

C’est avec cette vision qu’il a parcouru les écoles de la Colombie-Britannique, a visité divers terrains de sports comme ceux du basketball et du volleyball et, bien sûr, a assisté à des compétitions régionales d’athlétisme à la recherche de cette perle rare.

Lors d’une compétition à Richmond, Dylan a rencontré le bijou qu'il cherchait, un grand bonhomme venant de Nanaimo. Après une discussion avec les parents d’Ethan, il lui a proposé de venir à Kamloops pour s’entraîner de manière plus spécialisée au lancer du marteau. À cette époque, Ethan pratiquait plusieurs sports et ne pesait que 79 kg (175 lb).

Un an avant les Championnats du monde de 2023, il a réalisé un lancer très respectable de 70,41 mètres. Cette performance a été améliorée à 80 mètres lors d’un stage en Allemagne, avant de se rendre à Budapest où il a été couronné champion du monde avec un lancer de 81,25 mètres.

Une victoire qui a fait de lui le plus jeune médaillé de l’histoire de cette discipline aux Championnats du monde.

On peut désormais affirmer que la théorie de Dylan Armstrong est non seulement prouvée, mais aussi que, ayant déjà brisé la norme, ils aspirent maintenant à pulvériser les records.

La boule de démolition Katzberg est véritablement lancée en pleine mission pour Paris.

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