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AnalyseCette équipe qui n’a pas droit à l’erreur

Des joueurs de hockey se disputent une rondelle.

Même couché sur la glace, le défenseur du Canadien Mike Matheson tente de soutirer la rondelle à l'attaquant du Lightning Nikita Kucherov, jeudi soir, au Centre Bell.

Photo : Reuters / David Kirouac

C’était bien parti et ça s’est conclu dans un sursaut de suspense et de divertissement. Entre les deux, par contre, le Canadien a montré toute sa grande vulnérabilité.

Le CH a fait jeu égal avec le Lightning – la meilleure équipe de la LNH depuis la date limite des échanges – pendant une période et des poussières, mais il n’aura fallu que de quelques petites défaillances pour que le château (de cartes) s’écroule.

Joel Armia faisait à nouveau sa meilleure imitation de Jaromir Jagr, il venait de créer l’égalité avec son deuxième filet du match, son 16e de la saison, ce qui égale son sommet dans la LNH, et les favoris de la foule avaient si fière allure, foi de Martin St-Louis, que l’entraîneur croyait [qu’ils] allaient gagner le match.

Quand on sait que ça s’est terminé 7-4 pour la visite, cet enthousiasme perd un peu de son sens. Mais remis dans son contexte, il y a matière à se montrer indulgent.

Tout se déroulait relativement bien, disions-nous, avant que, nonchalamment, Josh Anderson et Jesse Ylönen rentrent au banc quand ce n’était pas le bon moment et, trois secondes plus tard, Tampa Bay prenait l’avance 3-2.

On a fait un mauvais changement et, dès qu’on a fait ça, ils ont senti le sang, a laissé tomber St-Louis.

L’entraîneur a ensuite parlé d’erreurs individuelles, d’errances mentales, pour expliquer la joyeuse déconfiture en deuxième période pendant laquelle le Tricolore a écopé de quatre punitions mineures et donné quatre buts en 10 minutes.

Il y a bien eu une résistance de bon aloi pour honorer les partisans qui entonnaient encore quelques chants, résistance futile, le sort en était jeté.

Et si St-Louis a tenu à souligner les progrès de son équipe cette saison, elle nous prouve régulièrement qu’il suffit de peu pour la faire dérailler, même si elle parvient à tutoyer l’excellence par moments.

Notre plancher a monté cette année, a estimé l’entraîneur.

Ça s’est écroulé en deuxième, mais je le vois comme une exception, pas une tendance. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu ça.

Une citation de Martin St-Louis

Vrai que le CH n’avait pas été déclassé de la sorte depuis un bon moment. Personne ne peut non plus critiquer sa vaillance. Même lorsque tout semble perdu, il se bat. Pour l’honneur? Parce que chaque joueur veut améliorer son sort? Parce qu’inspiré par l’entraîneur? Sûrement un peu de tout.

Mike Matheson a évoqué la fierté de porter ce chandail.

Ce n’est pas un choix de penser que tu n’as pas besoin d’essayer, a-t-il dit.

Ça ne changera jamais dans ce vestiaire. On était extrêmement déçus de comment on a joué en deuxième. Il nous fallait une réponse, a renchéri David Savard.

Cette combativité est un trait de caractère qui s’avérera utile pour la suite des choses, on s’en doute. Or, elle ne suffit pas à pallier ce manque de constance. C’est le défi universel de toute équipe professionnelle ou athlète de haut niveau : trouver la clé de la constance.

C’est probablement irréaliste de penser que cette mouture-ci de la bande à Kent Hughes peut y parvenir, mais l’espoir demeure que le Canadien y parvienne avec quelques modifications à sa formation. Les joueurs qui resteront à Montréal et auront vécu ces mois, diantre, ces années difficiles pourront certainement en tirer des leçons.

Par exemple : pas besoin d’exceller dans tout pour être une menace dans la ligue tant et aussi longtemps que vous avez quelques caractéristiques dominantes.

Le Lightning mise sur une attaque redoutable, mais ne jouit plus d’une défense aussi chiche qu’avant. Avec 3,24 buts accordés par match en moyenne, il pointe au 21e rang du circuit en défense, pas très loin du CH et de ses 3,37 buts.

Ses unités spéciales toutefois étouffent bon nombre d’adversaires : un avantage numérique actuellement classé 8e de tous les temps à 29,1 % d’efficacité et le 5e désavantage de la LNH à 83 %.

C’est d’ailleurs dès que le Bleu-blanc-rouge a péché par indiscipline que le match lui a échappé.

David Savard n’a pas tort lorsqu’il affirme que quand [ils] jouent [leur] game à cinq contre cinq, [ils] sont capables de compétitionner contre n’importe quelle équipe. Montréal l’a démontré récemment avec des matchs serrés (et de rares victoires) contre les Bruins, l’Avalanche, les Maple Leafs, les Panthers et d’autres.

Mais encore une fois, l’équilibre est précaire. Et c’est à se demander quel(s) joueur(s) commence(nt) à faire pencher la balance du mauvais côté. L’évaluation est ininterrompue depuis le début de l’année, il faudra simplement faire les bons choix.

En attendant, le Canadien est officiellement éliminé de la course aux séries éliminatoires, pas de surprise ici. Il ne s’en va pas à l’abattoir pour autant, a tenu à rappeler St-Louis.

C’est plate de pas faire les séries, mais il y a tellement de positif avec ce qu’on est en train de faire cette année. Ce ne sont pas des funérailles, c’est une célébration de la vie, a-t-il dit de façon imagée.

Avec comme lointain objectif que, l’an prochain, ce soit une célébration tout court.

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