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Le défi de Martin St-Louis de devenir plus exigeant à mesure que le Canadien s’améliore

Martin St-Louis est debout derrière le banc des joueurs.

Martin St-Louis

Photo : Getty Images / David Berding

C’était le premier entraînement matinal que dirigeait Martin St-Louis depuis son retour dans le giron du Canadien, mais il semblait pressé d’aller retrouver son ami John Tortorella, qui est resté en contact avec lui pendant qu'il était au chevet de son fils Mason.

Les deux hommes ont échangé pendant près d’une demi-heure avant que leurs obligations médiatiques respectives ne les envoient ailleurs.

St-Louis a souvent parlé de Tortorella comme d’une inspiration dans la façon dont il entend aborder le métier d’entraîneur. C’est lui qui lui a appris la valeur d’une culture saine et forte au sein d’un vestiaire. Ce qu’il essaie d’accomplir chez le Canadien n’est pas si différent de ce que Torts veut faire avec les Flyers de Philadelphie.

Il est intéressant aujourd’hui de comparer de quelle manière les deux hommes mènent leur barque parce qu’ils sont tous les deux aux commandes d'une jeune équipe en reconstruction. À Philadelphie, Tortorella ne fait pas de quartiers et soutire de ses joueurs un rendement au-delà des attentes. St-Louis, lui, a adopté une approche nettement plus nuancée et basée sur le long terme.

Le DG des Flyers, Daniel Brière, est fasciné par la façon qu’a Tortorella de faire comprendre aux joueurs que, malgré ses méthodes fortes, il a leur développement à cœur et qu’il souhaite ce qu’il y a de mieux pour eux.

Quand on l’a engagé, je voyais les rumeurs qui disaient que John Tortorella n’était pas bon avec les jeunes. C'est complètement le contraire qui se passe. Je pense que c'est excellent pour un jeune joueur qui n’a pas beaucoup d'expérience de travailler avec un coach comme John Tortorella parce qu’il leur montre la façon d'être un professionnel. Il leur demande d'être à 100 % soir après soir, et tu ne peux pas prendre de soirée de repos.

Une citation de Daniel Brière, directeur général des Flyers de Philadelphie

Dans le moment, c'est exactement l'entraîneur dont on avait besoin pour notre jeune équipe, a enchaîné Brière.

Être à la fois exigeant et juste est un dosage que recherchent autant St-Louis que Tortorella. Pourtant, il ne pourrait pas y avoir plus grande différence dans la chaleur des contacts que les deux hommes entretiennent.

Tortorella, par exemple, ne veut carrément pas que Brière propage l’idée qu’il est une bonne personne, car la fermeté est le canal de transmission qu’il a choisi.

Sans être une main de fer dans un gant de velours, St-Louis avoue être beaucoup plus proche de ce qu’on appelle dans le milieu un players’ coach.

Il nous dit souvent de ne pas prendre sa gentillesse pour de la faiblesse, a raconté Arber Xhekaj.

Mais ce qui est intéressant dans son cas, c’est que St-Louis mûrit dans son rôle d’entraîneur-chef en même temps que sa jeune équipe. Et à mesure qu’il prend de l’expérience, une lente et délicate transition va s’opérer chez lui pour exiger de plus en plus de ses joueurs.

C’est comme avec un enfant, a illustré St-Louis. Ce que tu lui demandes à 6 mois, 2 ans, 6 ans, 10 ans ou 14 ans, les responsabilités sont différentes. Il faut être juste par rapport à là où tu es. Cette année, j’en demande plus que ce que je demandais l’année passée, et l’an prochain, ce sera pareil. C’est d’avoir une progression réelle et juste dans l’imputabilité. Mais il faut évoluer, et c’est ce que je fais comme entraîneur.

Et lorsqu’il voit son équipe tenir tête à l’Avalanche du Colorado comme elle l’a fait mardi, les standards augmentent et le niveau d’imputabilité aussi, car le Canadien lui montre ce dont il est capable.

Un bandeau annonçant le balado de Radio-Canada Sports : Tellement hockey

Avoir un plan et des choses non négociables

Même si nous sommes devant une équipe qui pointait au 27e rang de la LNH avant d’affronter les Flyers, les amateurs entendent St-Louis parler d’une équipe dont il est fier, du fait que le Canadien est en apprentissage, qu’il n’est pas si loin et que son bon est vraiment bon.

Certes, il y a dans ces propos la lucidité de voir là où en est l’équipe. Mais derrière des portes closes, St-Louis est aussi capable de se montrer plus ferme.

Il comprend peut-être qu’on est une jeune équipe, mais je suis un jeune joueur et il y a des moments où je sais que je peux être meilleur, que je peux faire de meilleurs jeux, et il n'a pas peur de nous botter le derrière quand on en a besoin, a indiqué Kaiden Guhle. C'est ce que fait un bon entraîneur.

Le vétéran Jake Evans, lui, soupçonne que St-Louis s’abstient d’être trop critique en public de manière à ne pas ensevelir ses joueurs sous la pression des partisans et des médias qui prêteraient une attention démesurée à ses reproches.

Cela dit, ce n’est pas comme si St-Louis était doucereux devant la presse et un tyran dans le vestiaire. Il demeure d’abord un enseignant qui cherche à corriger les erreurs et à éviter que ses joueurs les reproduisent trop souvent.

Ce que je demande à un jeune groupe n’est peut-être pas pareil à ce que je demanderais d’un groupe de vétérans, a dit le pilote du Canadien.

Tu dois avoir un plan, tu dois avoir des choses non négociables et des responsabilités qui sont justes par rapport à là où ils sont dans leur développement.

Une citation de Martin St-Louis, entraîneur-chef du Canadien de Montréal

Je ne peux pas dire que je ne serai plus un players’ coach dans un an ou deux, a-t-il ajouté. Je vais toujours être un entraîneur qui amène de la vérité, qui va être juste et qui va être très demandant. Je peux dire que je suis très demandant pour notre jeune groupe. Mais j’ai ma manière d’aller chercher ce que je veux.

Un entraîneur furieux parle à un arbitre qui lui indique la sortie.

John Tortorella est d'un naturel bouillant et il n'a pas l'habitude de faire dans la dentelle.

Photo : Associated Press / Chris O'Meara

Les bons mots de Torts

Même s’il s’inspire de Tortorella, et même s’il y a des moments où, dans un geste ou une parole, il reconnaît ce que faisait Tortorella à l’époque où ce dernier le dirigeait, St-Louis a sa propre identité et sa propre façon de passer son message.

Et il se réserve le droit de modifier des façons de faire en cours de route de manière à s’adapter au type d’équipe qu’il a sous la main.

Cette transition vers des exigences plus élevées ne sera pas un travail facile.

Il sera un très bon entraîneur parce qu'il est investi, a toutefois dit Tortorella à son sujet. Je pense qu'il a l'un des esprits les plus intéressants dans le hockey. Il ne peut pas transmettre toutes ses pensées à son équipe parce qu'il y en a beaucoup là-dedans. On a eu de nombreuses conversations à ce sujet, et il m'a rendu fou par le nombre de choses qu'il avait en tête lorsque je le coachais. Je pense qu'il va être formidable.

Il m'a expliqué certaines choses qu’il faisait avec son équipe et ça m'amuse parce que notre relation est à un niveau différent maintenant, a ajouté Torts. Je l'ai coaché, et tout n’a pas toujours été rose entre nous, mais le fait d'échanger en tant que pairs et en tant qu'entraîneurs, c'est tellement amusant pour moi de voir où il est rendu.

Vous êtes entre de bonnes mains ici, je vous le dis tout de suite.

Une citation de John Tortorella, entraîneur-chef des Flyers de Philadelphie

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