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AnalyseUn vif succès jusqu’ici pour l’équipe de Montréal

Trois joueuses de hockey s'enlacent sur la glace devant des partisans.

Marie-Philip Poulin, Tereza Vanisova et Maureen Murphy célèbrent un but.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Le projet n’en est qu’à ses balbutiements, mais l’organisation montréalaise de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) aurait difficilement pu espérer mieux comme départ. Après une demi-saison, elle se retrouve en tête du circuit et les amateurs se bousculent aux guichets.

Pourtant, rien n’était gagné d’avance. Le pari de la directrice générale Danièle Sauvageau pouvait d’abord paraître risqué. Le noyau de cette équipe a toujours été très fort. Avec Ann-Renée Desbiens devant le but et des joueuses comme Marie-Philip Poulin, Laura Stacey et Kristin O’Neill à l’attaque, Montréal avait une base sécurisante pour développer la suite.

Au repêchage de la LPHF, Sauvageau avait opté pour la jeunesse, pour des joueuses européennes, mais surtout pour du talent offensif pur. En début de saison, les doutes étaient nombreux. Miser presque uniquement sur l’attaque, était-ce réellement la bonne stratégie à adopter? Outre Erin Ambrose, la défense paraissait plutôt faible. Et, soyons honnêtes, elle l’est encore. Mais même si Montréal ne marque pas une tonne de buts (à l’exception du dernier match contre Ottawa), même si la défense n’est pas la plus talentueuse, cette équipe trouve le moyen de se distinguer.

Force est d’admettre que Danièle Sauvageau ne s’est pas trompée.

Je ne dirais pas que Montréal est la meilleure équipe. Nous voulons continuer de progresser. Est-ce que l’équipe progresse de la bonne façon? La réponse à ça est oui, a déclaré la directrice générale, en excellente politicienne.

Il faut reconnaître que cette équipe, surtout les jeunes joueuses, a connu une progression assez impressionnante au cours des dernières semaines.

En début de saison, on avait l’impression que tout reposait sur Marie-Philip Poulin et sur Ann-Renée Desbiens. Poulin et Laura Stacey étaient les seules à marquer, ou presque. Puis, le vent a tourné. Soudainement, d’autres joueuses ont commencé à prendre confiance et à trouver le fond du filet. Et la gardienne québécoise n’a même pas besoin de réaliser des miracles.

Nous avons des joueuses différentes qui vont se lever à chaque match. Notre profondeur est assurément l’une de nos forces. Nos joueuses ont à cœur le succès de leurs coéquipières. Quand tu as une telle chimie et une bonne camaraderie, ça fait en sorte que tu as confiance sur la glace et que tu te pousses à être meilleure, a expliqué l'entraîneuse-chef Kori Cheverie.

Claire Dalton est assurément le nom qui vient rapidement en tête lorsqu’il est question de révélation, surtout après son tour du chapeau le week-end dernier. Les dirigeantes de l’équipe avaient vu en elle une joueuse polyvalente et un potentiel qui est justement en train d’éclore.

De son côté, Teresa Vanisova est passée en quelques semaines de joueuse avec des mains remarquables à attaquante capable de s’imposer physiquement le long des bandes. Maureen Murphy, qui sort tout juste des rangs universitaires, semblait intimidée par l’ampleur de la tâche en début de saison, mais elle montre maintenant pourquoi elle a inscrit 55 points en 33 matchs à sa dernière année dans la NCAA.

Lorsqu’on demande à Kori Cheverie de déterminer ses plus belles surprises jusqu’ici, elle ajoute les noms de Madison Bizal et de Gabrielle David. Pourtant, ces joueuses ne sont certainement pas les plus utilisées. David a même été retranchée de la formation du match d’ouverture, à l’Auditorium de Verdun, un dur coup à encaisser pour la Québécoise. Le fait de mentionner leurs noms au micro de Radio-Canada Sports est peut-être une façon de leur donner une tape dans le dos, une stratégie pour que ces joueuses gardent confiance.

Quant à Catherine Dubois, elle aura fait couler beaucoup d’encre. Est-ce que l'équipe de Montréal s’est trompée en ne lui offrant pas, dès le départ, un contrat de joueuse permanente? Il est difficile de penser le contraire.

Ce n’est pas une question de sous-évaluer, a assuré Sauvageau. Je rappelle que presque 300 joueuses se sont inscrites au repêchage. Il y a des joueuses qui ne font pas partie de nos équipes qui pourraient en faire partie. C’est parfois une question de nombre, de profil, droitière, gauchère, qui va faire en sorte que tu pourrais être là, mais que tu n’y es pas. Nous étions très fières qu’elle ait accepté de rester avec nous. Le reste du travail, c'est elle qui l’a fait.

La gardienne de but Elaine Chuli constitue peut-être la révélation de cette première moitié de saison. Évidemment, avec quatre matchs seulement à sa fiche, l’échantillon est mince, mais chacune de ses victoires a été remportée grâce à une performance remarquable. Cheverie et Sauvageau assurent qu’elles s’attendaient à un tel rendement de leur gardienne numéro deux, mais la réalité, c’est que personne n’aurait pu prédire que Chuli performerait de la sorte. Personne, sauf elle.

Danièle Sauvageau avait vraisemblablement vu juste dans son évaluation des joueuses en prévision du repêchage. Certaines ont aussi dépassé les attentes.

Le travail effectué par Kori Cheverie et le personnel d’entraîneurs n’est certainement pas étranger au succès de l’équipe. On a l’impression que les joueuses ont rapidement développé une chimie et qu’elles adhèrent entièrement au projet commun mis en place par leur entraîneuse.

Elle n’est pas différente d’avec l’équipe canadienne, a soutenu Laura Stacey. Nous sommes fières et heureuses de joueur pour elle. L’effort continuel qu’elle met est incroyable. Rien n’est laissé au hasard. Que ce soit des séances vidéo, des conversations, elle est là tôt le matin et reste tard le soir. Elle nous aide et veut que chacune de nous devienne meilleure.

Même son de cloche du côté de Danièle Sauvageau. C’est assurément la même entraîneuse intelligente qui travaille avec l’équipe canadienne depuis de nombreuses années qu'elle a choisie. Sauf qu'elle aussi a évolué. En fait, elle a connu une progression fulgurante.

Si Cheverie pouvait parfois sembler rigide, froide et sur ses gardes au départ, elle est maintenant à l’aise, souriante et charismatique. Le masque de Hockey Canada est soudainement tombé. Et ça lui va bien.

C’est beaucoup de positif, mais rien n’est parfait. Le travail est loin d’être terminé, surtout que le classement demeure extrêmement serré.

Plusieurs éléments peuvent être améliorés. Avant la victoire de 6-3 contre Ottawa, Montréal avait marqué et accordé le même nombre de buts. Ce n’est certainement pas là une statistique recherchée pour un club qui se vante d’être basé sur l’attaque.

Je trouve que nous offrons trop de bonnes occasions de marquer à l’adversaire. Nous travaillons sur la structure défensive afin d’être plus propres et de pouvoir générer ensuite de l’attaque. Nous devons faire un meilleur échec avant, a reconnu Cheverie.

Les journalistes l'ont souvent questionnée, ces dernières semaines, sur l’avantage numérique, et pour cause. C’était catastrophique, de loin le pire de la ligue. Le tout semble toutefois se replacer. Au même moment, Erin Ambrose a retrouvé ses repères après un début de saison en dents de scie. Coïncidence? Peut-être pas.

L’équipe de Montréal peut aussi se vanter d’obtenir un succès fracassant au chapitre de la vente de billets, ce qui n’est pas le cas dans des marchés comme ceux de New York et de Boston. Les amateurs sont au rendez-vous, comme en témoignent les salles combles à l’Auditorium de Verdun et à la Place Bell.

L’organisation est en train de faire de cette aventure un succès monstre. Imaginez ce qu’elle pourrait accomplir si, en plus, elle avait l’appui du Canadien de Montréal.

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