« Patiner pour deux », avec les lunettes de Courtney Sarault
Courtney Sarault et Léanne Sirois, à l'aréna Maurice-Richard
Photo : Radio-Canada / Jean-Christophe Pochat
Tout ce qui comptait pour Sarah Sirois, c’était de patiner. Rien ne laissait présager ce qui attendait cette passionnée de patinage de vitesse sur courte piste. Puis, le diagnostic est tombé : cancer incurable. À 12 ans, elle n’avait plus que quelques semaines à vivre.
Personne ne s’en doutait. Ma sœur, c’était une athlète. Comme moi, elle faisait de la course, du vélo, du patin. C’est clair que ç’a été un énorme choc
, confie Léanne Sirois, en entrevue à Radio-Canada Sports.
Sarah Sirois
Photo : Gracieuseté famille Sirois
L’état de Sarah s’est rapidement détérioré. Elle a été hospitalisée et, moins d’une semaine plus tard, elle s’est retrouvée dans un coma. Les médecins ont avisé la famille que les chances qu’elle se réveille étaient extrêmement minces.
La journée d’après, elle s’est réveillée et quelques jours plus tard, elle parlait. Ensuite, Sarah a continué à prendre du mieux. Les médecins ne comprenaient pas
, raconte la sœur aînée.
Le reportage de Christine Roger.
C’était un miracle. On a réussi à aller en vacances ensemble, à passer de bons moments. La vie nous a peut-être enlevé notre Sarah, mais elle nous a laissé un peu de temps avec elle.
À l’instar de sa soeur aînée, Sarah était une patineuse de vitesse sur courte piste. Elle s’identifiait beaucoup à Courtney Sarault, membre de l’équipe canadienne. Elle la trouvait talentueuse et aimait particulièrement les lunettes roses de la patineuse.
Les lunettes roses de Courtney Sarault
Photo : The Canadian Press / Paul Chiasson
Courtney Sarault et son coéquipier Jordan Pierre-Gilles se sont rendus au cours de l’été à Québec afin de rencontrer Sarah dans une maison de soins palliatifs pédiatriques. C’était le jour de son 13e anniversaire de naissance.
C’est un moment qui va rester avec moi pour toujours. Elle était tellement brave, tellement forte, affirme Courtney Sarault, en sanglots. Chaque jour, je m’entraîne et je fais quelque chose que j’aime. Sarah voulait seulement être en santé et patiner. Ça remet les choses en perspective.
Ça nous a beaucoup touchés. On avait fait la promesse de patiner pour elle cette année. J’y ai beaucoup pensé ce week-end et je pense qu’elle m’a donné la force d’aller chercher de belles médailles
, ajoute Jordan Pierre-Gilles, après avoir gagné deux médailles à la Coupe du monde de Montréal le week-end dernier.
Sarault a offert à Sarah ses fameuses lunettes roses. Aujourd’hui, c’est Léanne qui les porte pour patiner.
C’est sûr que je patine pour deux maintenant. Je patine clairement en son honneur parce que c’était son sport favori à elle aussi
, souligne-t-elle.
Le 21 août dernier, 50 jours seulement après son diagnostic initial, Sarah Sirois a rendu son dernier souffle.
Même si la douleur est encore vive, Léanne tenait à partager l'histoire de sa petite sœur.
Sarah, avant de nous quitter, elle nous a dit qu’elle voulait que les gens connaissent son histoire. Elle voulait dire aux gens de profiter des petits moments de la vie.
Sarah et Léanne Sirois
Photo : Gracieuseté famille Sirois