AnalyseÀ quand un quart québécois à Montréal?
Les quarts Jonathan Sénécal, de l'Université de Montréal, Eloa Latendresse-Regimbald, de l'Université McGill, et Arnaud Desjardins, de l'Université Laval
Photo : CP/Peter McCabe; Matt Garies, McGill Athletics; CP/Geoff Robins
La question revient ponctuellement, surtout lorsque l’équipe traverse une période creuse : quand verra-t-on un Québécois mener l’attaque des Alouettes de Montréal?
Réponse courte : ce n’est pas demain la veille!
Les plus optimistes diront qu’il y a des athlètes dans le football universitaire québécois qui méritent une vraie chance de se faire valoir.
La Ligue canadienne de football (LCF) entrouvre la porte aux quarts canadiens par un programme d’internat où chaque équipe invite un jeune espoir au camp d’entraînement. Tre Ford, le quart actuel des Elks d’Edmonton, est passé par ce programme.
Jonathan Sénécal, des Carabins de l’Université de Montréal, était au camp des Alouettes l’an dernier, tandis qu’Olivier Roy, de Concordia, était à Ottawa. Quant à Anthony Robichaud, de Sherbrooke, il est allé à Edmonton.
Cette année, Arnaud Desjardins, du Rouge et Or de l’Université Laval, s'est accoutumé au football professionnel avec les Blue Bombers de Winnipeg. Vous pouvez parier que l’an prochain, Éloa Latendresse-Regimbald, de l’Université McGill, sera invité à son tour.
Arnaud Desjardins avec Laval en 2022
Photo : Brandon VandeCaveye/Western Mustangs
Mais il faudra plus qu’une invitation à un camp pour qu’un Québécois se faufile jusqu’au poste de partant à Montréal. Il faudra que l’équipe prenne la décision d’en embaucher un et de le développer comme quart.
Les quarts québécois qui ont fait carrière dans la Ligue canadienne ont dû changer de position.
Mathieu Bertrand est passé de quart étoile avec le Rouge et Or à centre-arrière à Edmonton, tandis que Marc-Olivier Brouillette est devenu quart de la défense ou, si vous préférez, maraudeur.
C’est vrai aussi pour la plupart des quarts issus d’un programme canadien.
Marc-Olivier Brouillette avec les Alouettes de Montréal en 2015
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Brad Sinopoli a été choisi joueur par excellence au football universitaire après avoir mené le pays avec 2756 verges de passe et 22 touchés dans une saison de 8 matchs avec les Gee Gees de l’Université d’Ottawa.
Repêché par Calgary au quatrième tour, il est devenu l'un des meilleurs receveurs de passe de l’histoire du Rouge et Noir d’Ottawa.
En ce moment, Jonathan Sénécal se démarque avec les Carabins. La saison dernière, il a joué malgré des blessures et n’a pu vraiment se faire justice.
Cette saison, il mène la ligue avec 1254 verges par la passe en 4 matchs. Il a complété 69,1 % de ses passes pour 10 touchés, au sommet du RSEQ dans ces trois catégories.
Lorsqu’il a affronté le Rouge et Or, il a montré que, lorsqu’il est en santé, il peut courir et pas uniquement pour gagner du temps. Alors que Laval se concentrait sur une excellente couverture de passes, Sénécal a accumulé 129 verges au sol en 9 courses.
Arnaud Desjardins a des statistiques presque identiques à celles de Sénécal, si ce n’est qu’il a subi quatre interceptions contre deux pour le quart des Carabins.
Le quart de McGill, Éloa Latendresse-Regimbald, ne possède pas des statistiques de passeur comparables à celles de Sénécal ou de Desjardins, mais il est le troisième porteur de ballon de la ligue avec 262 verges de gains au sol en 4 matchs.
Et, à 1,93 m (6 pi, 4 po), le quart des Redbirds a déjà la taille de l’emploi.
L’ennui, c’est qu’il est tellement un bon athlète que les équipes de la LCF seront probablement tentées de le changer de position comme ils ont fait avec d’autres avant lui.
Un successeur pour Fajardo
Avant de donner le poste de quart à un Québécois, réglons le cas de celui qui est là, Cody Fajardo.
Le Californien est celui qui donne la meilleure chance de gagner aux Alouettes, quoi qu’en disent les bougonneux sur les réseaux sociaux.
Fajardo n’est pas Tom Brady. Mais pas besoin d’être Brady pour gagner des matchs de football. Faut-il rappeler que Trent Dilfer, Nick Foles et Doug Williams ont tous gagné le Super Bowl?
Cody Fajardo ne sera probablement pas en poste pendant 14 saisons consécutives, comme l’a été Anthony Calvillo, mais je suis loin d’être certain que son successeur soit déjà avec l’équipe.
Cody Fajardo, quart-arrière des Alouettes de Montréal
Photo : The Canadian Press / Graham Hughes
Caleb Evans est un gentil garçon. Les Alouettes ont gagné les deux matchs avec lui comme partant cette année, mais il a beaucoup de progrès à faire comme passeur pour devenir un meneur de jeu chez les professionnels.
Certains internautes réclament à grands cris l’entrée en scène de Davis Alexander, le quart numéro 3. Il est le troisième quart des moineaux, mais il porte aussi le no 3 sur son dos.
Comme les Alouettes doivent se battre à chaque match pour accéder aux éliminatoires, Jason Maas n’a certainement pas envie de tenter sa chance avec un quart qui n’a pas joué un match complet depuis son arrivée chez les professionnels et dont les statistiques universitaires n’indiquent aucunement qu’il soit un prodige.
Bref, je suis certain que la recherche du prochain Anthony Calvillo n'est pas terminée et se poursuivra encore quelque temps.